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18 février 2015 3 18 /02 /février /2015 21:55

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Les deux amoureuses courent dans les champs en maillot de bain. Le coffre de la voiture est resté ouvert. Elles grimpent sur les meules de foin.  Se roulent dans l’herbe…Mulan à la longue chevelure de jais photographie son amie Timaka la rousse qui n’aime pas ça. Une libellule vient se poser sur le doigt de Mulan. Un appel, un signe d’eau. Elles se baignent dans l’eau émeraude de la rivière.  Leurs pieds roulent sur les pierres multicolores, transparentes et scintillantes comme des pierres précieuses. Au milieu de la rivière, une roche. A la nage, elles la rejoignent, grimpent dessus, et s’amusent à plonger . Des aigles qui ont fait leurs nids contre la falaise tournoient dans le ciel bleu.  Des arbustes poussent  sur la paroi rocheuse. Des plantes grimpantes escaladent la falaise. Des abeilles viennent les butiner…

 Les deux amies vont chercher le panier dans la voiture. Il commence à faire frai. Alors elles font un feu et mange la salade de riz avec du mais, puis une tartelette aux framboises. Boivent de la liqueur de framboises. Mulan va chercher sa guitare dans le coffre de la voiture. Mulan joue, Timaka  chante.

Deux yeux phosphorescents striés d’or dans le chêne bleuté. Un chêne millénaire dont les racines s’abreuvent dans la rivière. Dans le creux de l’arbre niche une chouette, où bien un chat ?! Intriguées les deux amis s’approchent. La chouette blanche effrayée s’envole. Un flacon en forme d’œuf posé sur le nid. Un liquide doré à l’intérieur. Mulan plus petite et plus menue que Timaka, grimpe sur les épaules de son amie pour joindre, et attrape le flacon. Timaka retire le petit bouchon en liège. L’une et l’autre se passent le flacon, sentent.

-Qu’est ce que tu ressens Mulan ?

-En sentant ce parfum, je me ressens envoutée, fascinée. Des larmes d’étoiles, une goutte de miel, de la rosée, des pétales de rose et des épices légères d’orient…

-C’est étrange qu’une chouette couve un flacon de parfum…

-Je vais me parfumer…

Pschitt Pschitt, des larmes odorées coulent sur son cou. Une fée bleue vaporeuse apparait...Elle défroisse ses ailes. Un O sort de la bouche de Mulan comme une bulle se savon. Timaka fait de grands yeux émerveillés, pétillant comme des bulles de champagne.

La minuscule fée d’une voix fantomatique dit :

- Vous rêvez que votre amour ne fane pas, comme une rose éternelle, qu’il conserve sa fraicheur et sa magie un peu comme la rosée du matin. Je vais vous indiquer ce qu’il faut faire. Une nuit étoilée, en lune montante, ou à la pleine lune. Cueillez un coquillage coupez-vous légèrement votre paume gauche, faire couler des larmes de parfum sur la blessure qu’elles se mélangent au sang. Ce parfum est magique. Prenez vous la main affectueusement, ainsi vos sangs se mélangeront. Puis tournoyer trois fois autour du chêne, vous devez visualiser une chouette planant autour de l’arbre…Cette chouette sera la divinité de vous deux unis, deux moitiés ne faisant qu’une...Si le souhait est accordé, dans l’eau, un poisson lune d’argent apparaitra. C’est à la pleine lune symbolisé par l’œuf qu’il sera exaucé.

La fée disparait. Les deux jeune filles observent la voute céleste. Une étoile filante file…La lune est pleine. Elles marchent sur la rive cherchant un coquillage assez coupant…Elles traversent un chant de coquelicots. C’est ici qu’elle trouve le coquillage qui convient. Timaka le garde précieusement dans sa main frêle.

Devant le chêne, Mulan se griffe la main gauche la première avec le coquillage. Ce n’est pas facile. Timaka lui vient en aide. C’est elle qui la griffe. La main de son amie saigne…Des gouttes de sangs tombent sur les hautes herbes. Mulan à son tour, tente de saigner la main de son amie, mais la sienne tremble tellement et elle n’ose lui faire du mal. Alors c’est Timaka qui le fait elle-même. Pschitt, Pschitt sur sa main, Pschitt Pschitt sur la sienne. Ca brule, picote un peu. Paume contre paume devant l’arbre leurs sangs se mêlent. Elles pensent à la sève de l’arbre.  Elles tournoient légèrement trois fois autour du chêne, se pensant oiseau, chouette…Elles semblent danser, on l’impression de s’envoler…Si l’amour donne des ailes. Deux elle amoureuses créaient un oiseau. Dans l’eau un poisson lune d’argent remonte à la surface, il nage à travers l’eau, à contre courant, elle le suive un moment…Puis dans l’eau se lavent les mains, le courant emporte de fins filets de sangs…Des poissons bleues attirés s’approchent d’elles, viennent effleurer leurs mains…

Elles s’embrassent tendrement, leurs bouches sont sucrées.

Elles rangent leurs affaires dans le panier. Mulan le met dans le coffre. Une musique s’infuse, comme un doux parfum dans la voiture…Elles roulent à vive allure sur le chemin bordé d’arbres…Cheveux aux vents. Mulan se poudre, se met du rouge à lèvre. Timaka berce sa tête légèrement au son de la musique. Le paysage défile à travers la vitre, comme un songe. La lune se fissure comme un œuf, une chouette effraie sort de sa coquille. La chouette devient l’astre de nuit.    

 

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1 janvier 2015 4 01 /01 /janvier /2015 11:33


Veille du jour de l'an

Orianne à la fenêtre de sa chambre contemple la forêt bleutée, et les flocons se détacher du ciel gris. Sur les cotés, le bleue nuit s'infuse dans les cieux. Et les traces mauves d'un soleil couchant disparait derrières les grands arbres. Comme un feu affaibli. Les premières étoiles émergent de la nuit, palpitantes. Le visage fantomatique de la lune ronde s'éclaire timidement. La musique de Holst, the planet, vibre dans la chambre de l'adolescent. Une musique cosmique.

Orianne ressemble à un personnage dessiné par un mangaka. Avec ses grands yeux émeraude mélancolique, son visage anglu, si pâle, son nez droit, long et fin, et sa mèche de cheveux noire zébrant son front rêveur...Il semble rêveur, en réalité il est pensif, triste…Sa mère se soule en bas dans la cuisine, il l’entend sangloter. Elle se soule toute les nuits avec du mauvais vin. Angel sa maman est si jolie, elle peut être si adorable…Mais parfois elle est violente. Elle ne le bat pas, mais elle l’insulte… Il a passé son réveillon à sangloter. Elle était si violente. Il a peur d’elle. Il la craint comme la mer, l’océan trop lunatique. Mais il ne veut pas l’abandonner, il veut la protéger. Alors il ne la contredit pas, ne dit jamais rien, il est sage, trop sage. Il ne souffle jamais sur la braise. Il est la prudence. Sous contrôle de lui-même par peur de provoquer sa colère, s’oubliant…Quel est son vrai soi ? A l’école ses camarades se moquent de lui, il ne sait pas se défendre…Il a appris à être soumis. Parfois il rêve de transparence, d’être invisible. Il est presque invisible car si discret. Il s’efface. La violence il l’exprime contre lui. Il se fait du mal. Il se scarifie. De la violence il en a, en lui, débordante…Elle n’est pas à lui. Son père Luis est une légende, Le Guitariste de flamenco, il est sur les routes avec son groupe de musique. Son père est invisible, Orianne appelle, supplie son fantôme. Il fantomatise son fils en l’oubliant. Le fantôme l’écoute à la radio, lui parle à travers les ondes. Parfois Luis entend une petite voix cristalline. Elle ne doit pas être humaine cette voix. Orianne vît dans la maison fissurée de sa maman, une maison si fragile où il ne se sent pas en sécurité. Une maison où il fait froid d’y vivre. Mais les fantômes habitent leurs maisons tristes, parfois une éternité. Leurs vies est une nostalgie, pas une espérance. Angel vit dans ses souvenirs, est morte depuis longtemps. Sans amour elle n’est pas heureuse…Luis est parti, a abandonné elle et son fils, et les femmes tournent autour de lui. Luis ne téléphone pas souvent à son fils. La seule chose qu’il aime c’est sa guitare, sa musique…Avec les femmes il s’amuse. Il est beau, brun aux yeux bleus, la peau mate. Ce n’est pas qu’il est méchant le Luis. Mais il ne se sent pas capable, les responsabilités l’effrayent, il est comme un enfant…Lui, il n’a pas eu de parent, c’est un enfant de la DASS. Il ne sait pas faire, il ne sait pas s’y prendre…Il ne voulait pas d’un enfant. Il ne voulait pas d’une femme trop attachée à lui, il ne rêvait pas de se marier. Alors il est lâche. Il sait bien qu’il est minable, il se le dit souvent en picolant. Face au miroir il se crache à la gueule.  lady-of-the-lake_1982.gif

Orianne est maintenant lasse de regarder à la fenêtre. Il rêve de fugue mais n’en a pas le courage. S’il fugue, c’est dans ses rêves, cela fait moins mal. Il est surpris en découvrant la table basse. A la lueur d’une bougie, une galette couronnée, une bolée de cidre. La table est décorée d’une jolie nappe brodée et d’un bouquet de houe. Ce n’est sans doute pas sa maman qui…Mais qui ? Il ne reconnait pas la nappe, si belle, brodée finement. Quelle belle surprise ! Il mange une part de la galette. Elle est délicieuse. Elle est moelleuse. Mais ses dents percutent quelque chose de dur. Il a la fève. La fée bleue de Pinocchio. Alors il se couronne.

Il est dans la forêt. Assit sur son trône. La fée bleue est à sa table parmi les animaux : ours, loup, cerf, renne, chouette, faisant, lièvre ... Il comprend qu’il est le roi. La table est joliment décorée, poudré de neige. Les roses, les lys et les chandeliers sont glacés. Les verres, les assiettes sont en cristal. Des lampions sont accrochés aux arbres. Ils se partagent la galette, savourent. Une chorale de lutins chante au creux d’une roche d’une voix caverneuse…Tandis que des fées dansent autour d’un feu.

Orianne doit choisir sa reine. La fée bleue devient sa reine. Elle est si belle avec ce beau visage doux, lumineux, ses longs cheveux dorés. Elle lui demande de faire un vœu. Il veut être aimé et pas seulement en rêve.

Le roi et la reine montent dans le beau carrosse attelés de magnifiques chevaux blancs. Les flocons tourbillonnent. Le carrosse roule sous la cathédrale d’arbres. Des arbres glacés, comme soufflés par un verrier. A la croisé du chemin, le carrosse s’arrête, hésite…Orianne entend au bout du chemin droit la voix de sa mère, elle l’appelle d’une voix angoissée. Au bout du chemin gauche, il aperçoit un magnifique palais de glace creusé à même la cascade, dans la montagne. Les rayons de la lune, le reflet des étoiles fait étinceler le palais de glace. Le carrosse tourne à gauche. Orianne entend sa mère le supplier, il est déchiré mais il rêve d’autre chose.  

La fin est heureuse comme dans beaucoup de contes, ils se marièrent…Mais ce n’est pas cela le plus important, Orianne est devenu adulte…Volant de ses propres ailes. Il apprit à être lui. A être aimé, aimer, et s’aimer, se respecter. A la source se ressourçant, à l’origine. Au printemps ce n’était plus un palais de glace mais un palais d’Emeraude…La glace avait fondu et la nature était verdoyante. Des morceaux de soleil flottaient sur l’eau. Sa belle fée bleue chantait au fil des jours d’une voix cristalline. Les nymphes s’abreuvaient de sa voix. Orianne avec sa fée se baladaient dans la forêt. Festoyaient de temps en temps avec tous les animaux de la forêt. Les fées, les elfes et les princes venaient aux bals danser.       

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24 décembre 2014 3 24 /12 /décembre /2014 00:49

 

Dans le jardin d'hiver la belle albinos aux longs cheveux blancs contemplait les étoiles par la fenêtre. Elle était nue. Si diaphane et maigre. Sa bouche dessinait dans l'air des volutes de vapeur. Elle embuée la vitre. Effacée son reflet, son soi fantomatique, flottant dans le paysage étoilée. Elle ne rêvait pas, elle était pensive, en dehors d'elle. Et à la fenêtre, elle prit froid, elle avait la chair de poule. Elle pensait à lui, à celui qu'elle aime, a son amant qui réveillonnait, en ce moment, avec sa femme. Elle eu un léger vertige, le tournis car elle mangeait très peu depuis deux semaines, n'ayant pas faim. De sa femme, elle n'était pas jalouse, bien au contraire, elle avait beaucoup de respect pour cette dame et voulait que Lucien soit heureux. Il était à elle aussi et c'était tout ce qui comptait. Mais elle avait mal, elle ne le voyait pas souvent, il était assez froid et distant, elle ne se sentait pas aimé. Il aimait surtout lui faire l'amour, passer du bon temps, mais l'aimait-il vraiment?! Elle aurait aimé être moins sentimental, moins romantique, elle trouvait les histoires d'amour niaises. Les histoires de cu mécaniques et dégelasses. Elle avait horreur des histoires de princesses, des chansons d'amour débiles, des poèmes à l'eau de rose...C'était tellement gamin. Elle ne comprenait pas pourquoi les gens se marient. Cela n'avait aucune signification pour elle. Le mariage n'était qu'une convention, la norme...Le but dans l'existence des gens étaient d'avoir des gosses, cela la dépassait. Elle ne les comprenait pas tout ces gens normaux. Elle ne comprenait pas pourquoi les gens s'interdisent d'aimer plusieurs personnes à la foi, comme si le cœur était trop étroit, limité en place...Comme si l'un remplaçait l'autre. Annulé l’amour pour l’autre. Elle ne voyait pas les choses ainsi, le cœur, l'amour est infinie...La fidélité ne faisait pas partie de ses valeurs, au contraire...Pourtant Luna n'avait rien d'une libertine, elle était même trop sentimentale. Si elle avait de nombreuses aventures, elle n'aimait que lui. Elle aurait aimé ne pas aimer. Elle aurait été plus heureuse. Le manque de lui, sa froideur était douloureux à vivre. Elle aurait été heureuse si elle n'avait pas aimé, elle était indépendante, l'amitié et ses chats lui aurait suffit. Mais non, Luna aimait follement, terriblement jusqu'aux crocs, et souffrait. Parfois elle le détestait quand elle était en colère. Elle ne lui montrait jamais sa colère, car elle avait peur qu'il l'abandonne, mais en elle, elle l'aimait au point de le haïr. Lorsqu' il s’était montré blessant.

 Le feu crépitait dans la cheminée. Même si elle passait les fêtes seules elle avait décoré son sapin. Elle aimait l'odeur de l'épicéa.

Son allure était sexy, et rock n'roll. Elle plaisait beaucoup aux hommes. Son visage ovale et pâle, sa fine bouche, rouge comme le sang, ses grands yeux noirs insondables. Ses cils bleus. Son air elfique, étrange. Un pentagramme étrange tatoué sur sa nuque. Elle avait un long cou étroit. Elle portait souvent des slims serrés en sky, des petits pulls l’hiver, si moulants et transparents, qu'on devinait ses jolies courbes, sa belle lingerie. Par-dessus, elle portait une petite veste noire en cuire qu'elle ne fermait jamais complètement...Elle avait des longues mains menues aux doigts effilés, des ongles pointues. Elle enfilait souvent de jolies mitaines en dentelles noires. Ses longs cheveux raides étaient libres comme l'air. Ils virevoltaient, elle marchait si vite à travers les bois. Un pas aérien.

L'opéra sur Arte s'infusait dans sa maison. Elle avait faim, elle décida de se préparer à mangé. Une salade de pissenlits (elle les avait arrachés dans les prés). Elle fît cuire à la poêle des pommes avec des pommes de terre et des girolles qu’elle avait cueillies dans les bois. Elle mangea doucement à la lueur d'une bougie. Elle buvait un peu de vin. Elle faisait danser, tournoyer doucement, le liquide dans la flute. Elle savourait l’alcool, buvait lentement. Des larmes d’alcool s’échappaient du coin de ses lèvres, coulaient sur son menton. Avec ses dents si blanches, et son air jouissif elle ressemblait à un vampire. A la fascinante actrice Tilda Swinton qui joue dans Only Lover Left Alive.

Des pensées morbides s’infusaient dans son esprit, elle éteignit l’opéra à la télé, et mit Shape of Despair, un métal sombre, dans son lecteur cd. Elle ne voulait plus les entendre hurler. Ils. Ses parents. Elle caressa son bel angora blanc. Flocon ronronna. Elle pensait à ses parents, à son père, à ses noëls, a ses sapins noyés… Ses parents se battaient violement. Son père tua sa mère à coup de poignard dans la poitrine le soir de noël 1983, elle était âgé de sept ans. Le sang avait l’aspect, la texture et la couleur de ce vin. Elle en bu tant, que cela fini par l’écœurer. Elle alla au toilette, prit un crayon et se l’enfonça dans l’abysse de sa gorge, fit des vas et viens, son corps convulsa douloureusement, ses yeux pleuraient, son nez coulait…Comme si elle se noyait dans la cuvette des toilettes, comme si elle avait avalé la tasse de travers, à la piscine. C’était cela se faire vomir, se noyer dans le tourbillon, se faire aspirer par la spirale d’eau, se dissoudre…Elle réussit à vomir d’elle-même, des comètes, des cailloux… Elle vomit presque tout. Ca lui faisait souffrir terriblement, physiquement, de faire ça, mais elle était incapable de s’arrêter, elle avait besoin de se faire mal, de se soulager. Elle était sadique avec elle. Ses bras étaient tailladés. Elle adorait se griffer dans ses plus sombres nuits. Son corps marqué de brulures de cigarettes qu’elle s’était faite elle-même. Elle était sans vie, sans couleur. Fille des ténèbres. Elle avait été bercée au hard rock. Bu de la vinasse au biberon. Eduqué à coup de martinet, à coup de pieds dans le ventre. Elle avait besoin d’effleurer la mort, elle ressentait le besoin de prendre des risques, de se faire du mal, de tester ses limites…Pour exorciser toute cette violence en elle. Pour connaitre ses limites. Pour se connaitre. loup_garou_04-f8f9a6.jpg

Elle philosophait et avait écrit dans son carnet :

Vers l’abysse de soi même, c’est un voyage chamanique, dans les enfers…Lorsqu’on revient, on est  sage, on a été initié pour l’après, l’au-delà. On est de passage sur terre, juste pour apprendre, et c’est si dur d’apprendre…


Rose se lava longuement les dents, puis se fit couler un bain. Elle avait si mal au niveau des omoplates. Elle toucha avec sa main l’os saillant dans son dos. La douleur était vive. Sans doute des carences alimentaires. Elle ne s’inquiéta pas plus que ça, elle avait l’habitude. L’habitude d’avoir mal aux os, aux articulations, d’être épuisée…Elle plongea dans se bain chaud. Emeraude. Elle avait besoin de se détendre un peu. Elle mit quelques gouttes d’huile essentielle dans son eau. Elle repensait aux étoiles dans ciel, pétillante et s’émerveilla. Elle écoutait la musique. Elle allait s’endormir, mais un animal gratta à la porte de chez elle, gratta avec insistance. Il devait avoir une force ! Et des griffes…Elle retenue son souffle, elle ne voulait pas qu’il puisse l’entendre respirer. Mais l’animal gratta encore plus fort. La porte d’entrée gondolait. Tant, que Rose, observa le mur se fissurer…Des ébouillies de pierres chutèrent dans son bain…Eclaboussant sur les côtés. Rose était un peu blessée, saignée…Elle émergea de l’eau. Elle avait les jambes en sang. Elle s’aperçue embuée, dans le miroir. Elle se précipita pour aller ouvrir la porte. Elle frissonnait de froid. Elle ne marchait pas droit. Le couloir tanguait. Se n’était pas seulement ses vertiges à elle, ce n’était pas son malaise...Elle avait la tête qui tourne. Mais ce n’était pas elle, s’était la maison qui se balançait. Ce n’était pas seulement elle. Il se passait quelque chose à l’extérieur. A l’extérieur d’elle-même. Dans l’univers. Elle avait froid, le grain de se peau allait s’éparpiller sur le carrelage. Losanges noirs et blancs. Le couloir tanguait, elle titubait, se cognait au mur, le fissurait d’avantage. Devenue si friable…Il y eu une violente secousse. Un chien grogna.  

Elle ouvrit la porte, et hurla quand elle découvrit le vide à ses pieds. Sa maison flottait dans la galaxie. Dans la nuit glacée de décembre. Une comète frôla ses murs. Elle l’aurait écrabouillée, mit en morceau, en ruine tant la maison était fragile et tant la comète était massive. Une roche de plomb mal taillé, pas taillé du tout en fait, à l’état brut. Elle se cramponna au rebord de l’ouverture. Ses jambes flageolaient. Le sol s’inclinait légèrement. Elle s’agrippa tant bien que mal, mes ses pieds glissaient. Dans l’obscurité : des yeux ronds, jaunes, phosphorés. Rose sursauta. Un museau émergea d’un nuage. Il avait des crocs. C’était un chien ailé, un rottweiler. Elle eut très peur. Hurla. Mais il lui lécha le visage. A cause de la bête, elle perdit l’équilibre, chuta. Elle tombait, tombait… Son cœur battait à sang à l’heur. Cognant en elle si fort, à déchirer sa peau. Comme le coucou surexcité d’une pendule, maison pendule. Mais sa chute ralentit, comme si elle avait déplié un parachute, son corps flottait à présent…L’impression d’être dans l’eau et de nager à présent. Elle entendit le bruit feutré d’ailes se plier, se déplier…Et le frôlement de l’air dans son dos. De haut en bas, jusqu’à la chute des reins. Rose avait des ailes. Elle volait. Mais pas trop longtemps, cela l’a fatigué, elle n’avait pas l’habitude. Ses ailes avaient poussés dans le prolongement de ses omoplates. Elle comprit pourquoi, elle avait eu si mal, la. Surtout la.

Elle entendit des hommes chanter en chœur, des chansons à boire, des chants de marin…Elle pivota sur elle-même. Dans un canot d’écorce volant, les hommes barbus, aux nez rougis par l’alcool et le froid tanguaient dans l’air, buvant à la bouteille…Ce canot était attelé par des chiens et des chevaux ailés…Ils étaient suivit par d’étranges animaux sautillants, bondissant, dansants en rythme…Gueules ouvertes, dents blanches et aiguisés, corps velus, grosses pattes griffues…Ses chats, ses loups étaient fous alliés. Ils dansaient en rythme. Faisaient un bouquant d’enfer de rugissement. Les chiens jappaient, les chats miaulaient plaintivement, les loups hurlaient…Dans le ciel on entendait le tam tam de la lune, réverbérée des milliers de fois…

Le rottweiler aboya. Les appela. Le canot d’écorce dévia sa trajectoire, et s’approcha d’eux. Rose monta à bord. Elle était la seule femme.

« Pas de femmes à bord, ça porte malheur ! Jetons-la par-dessus bord ! »

S’exclama l’un des hommes. C’était comme sur l’océan, les femmes sur les navires n’étaient pas admises. Ses hommes se ressemblaient tous. Des hommes à la stature robuste, larges d’épaules, pas bien grands, échevelés, barbus…L’air halluciné. Leurs visages étaient fatigués, ridés, leurs peaux sèches, rugueuses, noircies. Leurs mains grosses et abimées avec de la corne.

Alors que l’un attrapa fermement le bras maigre de Rose, et la précipita dans le vide. Elle le supplia. Avec des yeux de chiens battus. Les hommes eurent pitiés d’elle, dans le canot elle resta. Et pas seulement parce qu’elle était belle.

Elle les compta. Ils étaient sept. Chiffre de la fin, de l’apocalypse. Ils travaillaient dans les mines, dans les entrailles de la terre. Ils lui expliquèrent : la terre, l’univers ne tourne pas rond, la vie est mauvaise, maudite…Il y aura prochainement un cataclysme, une explosion.

Leurs propos étaient fumeux, vagues…Et dans le vague, les vagues, les âmes damnées naviguaient dans le néant, la boussole déboussolée. Ils étaient à l’ouest, avait perdu le nord.

La chasse galerie était le présage de grands événements tel la guerre, la famine, la peste…Pendant la révolution, les villageois prétendaient l’avoir vue à son commencement. Elle s’était faite entendre le 27 juillet 1789, et elle avait réapparu en 1792 avant la terreur.   

Un trou noir palpita devant le canot, une étoile s’y noya en tourbillonnant. Les ailes de rose s’arrachèrent par la force de la spirale. Etrangement ailes, elles ne se noyaient pas, si fines, si fragiles pourtant mais elles remontaient toujours à la surface, ne passaient pas de l’autre côté…Comme un insecte que l’on aurait jeté dans les toilettes, et tiré la chasse… Rose était glacée, recouverte d’une fine pellicule de glace, les couvertures ne suffisaient plus…

Les hommes luttaient contre le courant, il tanguait jusqu’à l’épuisement, les chevaux et les chiens n’avançaient plus, ils asseyaient de reculer…Les sabots des chevaux glissaient, dérapaient, étincelaient d’orage, faisant un bouquant d’enfer de feu d’artifice. Mais la grande bouche noire inspirée tout en elle. Le canot tournoya, de plus en plus vite, les barbes et les chevelures s’entortillèrent entres elles. Ils tourbillonnèrent à toute allure, se démantelèrent, s’arrachèrent dans tous les sens opposés. Ils n’étaient plus que poussière. Dans la pouponnière du ciel.

Un peu de sang de Rose s’infusa dans les cieux. C’était un crépuscule.

        

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26 novembre 2014 3 26 /11 /novembre /2014 02:17

5772780441_c6318f0235_z.jpgPerdue au fond de moi. Comme au fond d'un puits. J'aurai du être un poisson. Pour savoir nager. Etre à mon aise. A mon aise dans cet univers lacrymal. Dans mon élément. Mais c'est le poison noir de mes pensés qui s'infusent en moi. Me voilà à arracher mes écailles une à une. Le sang s'écoule dans le lavabo. J'ouvre le robinet pour le rincer. Je lèche mes doigts. Dans le miroir j'ai un air de vampire avec ce sang sur mes lèvres. Je suis blanche, les cernes noires. Mes arrêtes sont visibles a travers ma peau translucide. Et mes yeux malades et jaunes sont phosphorés dans l'obscurité.  Je connais les abysses de moi même. Cette foi je me suis griffée un peu trop avec mes longs ongles pointus. J'avais vachement mal, je hurlais, j'avais la mâchoire crispée, mon corps se tordait de douleur...Je perdais trop de sang. Ca a giclé sur le miroir. Mais j'aimais ça, le juge de moi même jouissant de mon atroce douleur. J'étais incapable de m'arrêter, perdant le contrôle de moi même. Je continuer à m'arracher les peaux. Je sanglotais tant. Ce visage si fatiguée n'était pas le mien, je voyais mon père a travers moi. J'avais son regard abyssal. Ses ténèbres. Je frissonnais violement, je suis tombée par terre, en me cognant au lavabo...Le décor tournoyait. J'ai rampé sur le sol. Je me trainais par terre jusqu'à mon lit. Ma chambre n'était pas loin de la salle de bain.

Je me suis réveillée trois heures plus tard, j’avais mal au crane. J'avais taché les draps. Mes blessures me brulaient toujours. J'ai du arracher le tissu collé à mes stigmates en grimaçant. J'ai attrapé une bouteille d'alcool planquait sous le lit. Et j'en ai bu une bonne goulée. Du cognac pur.

Mon chat nommait Bashet à bondit sur mon lit. Son museau cherchait ma main, la caresse. Il ronronnait. J'ai rêvé de trois grands chats justement, dans une cours arrondie faite de hauts murs en bois, jouant à un étrange jeu de société, la nuit. Le noir m'a dit d'un regard perçant "Tout jeux contient l'idée de mort". Une citation de Jim Morisson. J'avais déjà vu cette scène quelque part, mais où? Les chats dans mon rêve ressemblaient à des statuettes. A des pions. Ils étaient dessinés. Des traits fins, un peu hésitants...Ils évoluaient sur un étrange plateau. Une étrange fleur. Une sorte de lotus aux pétales noirs et or. A gauche il y avait un étrange monsieur d'origine japonaise tout de blanc vêtue. Il tissait des cages d'oiseau avec du fil d'araignée. Le but étant peut être pour les chats d'en attraper. Un étrange arbitre, noir, dansait sur le plateau, une sorte d'indien d'Amazonie, visage masqué. Il ressemblait un peu à un insecte avec ses trois jambes maigres zigotantes. Tandis que les trois chats semblaient immobiles attendant leurs tours. Il y avait aussi trois silhouettes noires, longilignes, masculines parlant autour d'une étroite et immense colonne en ivoire. Dans le ciel ne brillait qu'une étoile.

Quelqu’un frappe à ma porte. Dois-je ouvrir ? Il est déjà 20h, le soleil se couche. J’enfile ma robe. Me brosse les cheveux. Les coups sont insistants. Je jette un œil à l’œillet. C’est Mélania ma meilleur amie. Je tourne la serrure, appuie sur la poignet.

-Atila tu n’as vraiment pas l’air en forme ! Ca fait une semaine que j’essaye de t’appeler ! Tu ne réponds même pas à mes mails, je m’inquiète !

-Entre Mélania.

Mon amie s’assoit dans le canapé. Elle est très élégante ce soir, avec sa longue robe noire, ses talons aiguilles, ses lèvres rouges…Elle ressemble à blanche neige. Sa peau ivoire. Sa taille fine. Ses cheveux noirs corbeaux aux reflets bleus. Les larmes m’échappent…Le chat vient se frotter contre sa cheville.

-Viens dans mes bras ma biche. Tu m’inquiètes en ce moment.

Je m’assois a côté d’elle, la serre dans mes bras, pose mon menton contre son épaule. Elle sent bon.

-Je suis déprimée, je n’ai plus gout à rien ! Je bois… Je me fais du mal…

-Encore du mal…Je savais bien que tu n’allais pas bien. Parfois j’ai peur que tu fasses une grosse bêtise ! Il faut que tu te fasses aider. Je suis venue car ce soir il y a le vernissage d’une très belle exposition de peinture. Ca te changera les idées.

D’habitude j’aurai sauté de joie à l’idée d’aller voir une exposition de peinture mais la…

-Mais regarde comme je suis ! Je ne suis pas présentable !

-Tu as le temps de te préparer, et je vais t’aider à choisir une tenue, je vais te maquiller.

-J’ai des cernes horribles…

-Mais je suis esthéticienne…Avec le maquillage on ne les verra pas !

Je me suis levée, j’ai pris une pomme dans la corbeille de fruit, je l’ai croqué. De l’énergie j’en avais besoin. Puis je suis allée dans la salle d’eau prendre ma douche. J’ai entendu Mélania s’écrier :

-Du sang ! Atila mais qu’est ce qui s’est passé ?

Elle est entrée dans la salle d’eau, elle m’a surprise, j’étais nue, le jet puissant de la douche m’attendait…

-N’entre pas, je suis nue.

Instinctivement je me suis cachée la poitrine avec mon bras, mon sexe avec la main.

-Mais tu es blessée ! Tu t’es scarifiée !

-Mais non…

-Il faut désinfecter les plais !

-Tu fais chiez !

-Tu trembles tellement…Ca va aller ? Tu veux que je t’aide à prendre ta douche ?!

-Ah non quel horreur !

Mélania éclata de rire.

-Je te laisse.

Mélania m’a choisit une longue robe en velours violette avec une ceinture large en soie or.

-Non, Mélania, j’aimerai une robe plus discrète…Une robe noire.

-Ah non ! J’en ai assez de te voir vêtue en noire…

Mon amie m’a ajusté ma robe, a serré le lacet dans mon dos…En me disant d’une voix inquiète:

-Tu as encore mincie !

Une onde de choc. Des éclairs d’angoisses passant dans mon corps. J’avais envie de la gifler. Tant mieux si j’ai minci ! Je fais ce que je veux de moi ! Mais je suis restée immobile, je n’ai pas cillé. Je n’ai rien dit. Il y a des sujets qui font mal. Très mal.

J’étais assise devant la coiffeuse. Elle m’a coiffé. Un beau chignions. Moi j’avais envie d’avoir les cheveux détachés pour me cacher le visage. Puis elle m’a maquillé. A mit du rose sur mes joues, a caché mes cernes, a agrandit mes petits yeux fatigués avec le mascara et le fard a paupière.

Nous sommes entrées dans la salle d’exposition. Les hommes à l’entrée, flute de champagne à la main nous on dévisagés. Une lueur d’admiration brillait dans leurs yeux. Ils portaient de beaux costumes, étaient sveltes mais leurs chevelures grisonnaient…Nous nous avions vingt cinq ans.

C’était une exposition des œuvres picturale de Leonera Carrington. L’écrivaine et la peintre surréaliste. La dame de Max Ernest. L’amie de Frida Kalho. Les gens étaient occupés à manger des petits fours et à bavarder entres eux. Moi je contemplais les tableaux, les étranges scènes, les étranges animaux…J’étais troublée. Fascinée. Je me suis mise à pleurer. Troublée mais pourquoi ? Je l’ai su en retrouvant l’image de mon rêve.

-Mélania, c’est étrange. J’ai rêvé de l’un de ses dessins. Cette après midi, j’ai fait une sieste et j’en ai rêvé, de ça :

Je pointais mon index vers la toile avec les trois chats. Comme dans mon rêve !

-Coïncidence ! 

-L’un des chats m’a dit d’une voix énigmatique ! Tout jeu contient l’idée de mort ! Tien c’était celui là, à droite.

-C’est Jim Morisson qui a dit ça.

-J’en déduis que Jim Morisson s’est transformé en chat. Dans mon rêve les chats jouaient sur ce plateau. Mais ils jouaient leurs vies pour de vrai. C’était des pions. Ils étaient statiques. Des statuettes presque…Et plus il évoluait dans ce jeu spirale, plus c’était mortelle. Certains chats attrapaient un oiseau en vol. Le japonais enfermait la proie dans la cage en fil d’araignée. Il est vêtu de blanc, la couleur du deuil pour les asiatiques.

-Alors les oiseaux pouvaient donc s’échapper…

-Ah non, on n’échappe pas à son esprit araignée. Les fils d’araignées c’est très solide !

-Toi aussi tu joues dangereusement avec ta vie…Comme ces trois félins. Le chat est un symbole de féminité, de sensualité…L’araignée est un sexe féminin. La vie n’est peut-être qu’un macabre jeu. Nous sommes des pions. Echec et mat ! Il y a trois chats, le chiffre trois à aussi une signification. Il forme le triangle de la pyramide. Le chat n’est-il pas l’animal sacré de l’Egypte Antique ?! Et dans le ciel on aperçoit l’étoile. Les égyptiens connaissaient bien la carte du ciel.

Nous sommes allées grignoter des toasts. J’ai bu du cognac noyé dans du jus d’orange. Moi qui me sentais si triste. La j’étais euphorique. Evidement, j’y voyais un signe, des clins d’œil de Leonera. Avoir rêvé de son dessin. Sans savoir que c’était le sien. Mais cette scène me rappelait quelque chose. A l’improviste, mon amie qui passe me chercher, pour aller à un vernissage de je ne sais qui. Et la surprise, je découvre que c’est une expo consacré à l’artiste Leonera ! J’y retrouve la scène de mon rêve ! Incroyable !

Mélania au buffet buvait un peu trop.

J’ai vu aussi une fille vague, au bord de la mer, berçant un poisson, comme l’aurait fait une mère. Il était en apnée dans l’air. Mais il avait l’air de se sentir bien dans les bras de cette enfant. Justement, je me souviens, lorsque je me faisais du mal, je me suis prise pour un poisson chat. Un poisson chat malade. Un poison. De mes griffes, je grattais mes écailles, je les ai arraché une à une…Les chats n’aiment pas les poissons sauf pour les croquer avec leurs dents pointues ! Etre un poisson et un chat en même temps n’est pas facile. J’ai deux moi, ils ne cohabitent pas facilement.

J’ai aperçu un Baku en toile. Ou un tapir. Mon animal psychopompe. Mon dévoreur de mauvais rêve. Il n’était pas là, les chats jouaient entre la vie et la mort. Un Baku en toile, ne sortant pas du cadre…Alors ça ne sert à rien !

Sur le retour je rêvassais, je regardais à la fenêtre. La jaguar roulait à vive allure sur les sinueuses routes. Nous traversions des forêts. Je me suis souvenue de sensations enfantines. À la rêverie des voyages en voiture de nuit, on regarde le paysage défiler...Son reflet. Son soi fantôme dans le paysage. On est presque endormi et on rêve, on rêve en rythme, au galop de la voiture devenue carrosse... Le rêve se dilue à la réalité. La frontière s'estompe, disparait presque. Une lueur fascine au loin.

Presque endormie je demande à Mélania :

-Il y a une lueur, un village dans la forêt… Nous sommes presque arrivés à la maison ?

-Non Atilla.

-Attend je vais regarder sur la carte. Ce village m’intrigue.

Je dépliais la carte. Et je n’arrivais pas à situer ce village. Non, il n’était pas sur la carte pourtant il me faisait de l’œil ! Nous étions bien sur la route entre La vanille et Saint Roc.

Un animal traversa la route. Un Baku ! Le voilà échappé du tableau…Mélania freina à temps. Elle ne l’avait pas percuté. Nous n’avions pas sentis le choc. Il avait déjà disparu. Mais une femme diaphane et maigre vêtue tout de blanc sortie de la forêt et s’approcha de la voiture. J’ouvris la portière arrière. L’étrange dame entra dans le véhicule. Elle désirait rentrer chez elle et elle nous indiqua le chemin. Elle était étrange car elle ne répondait pas à nos questions. Avait-elle attrapé accident ? Que faisait-elle dans les bois la nuit vêtue ainsi. Elle était pieds nus. Nous nous dirigions vers la lumière. Elle devenait de plus en plus intense. Comme un soleil. Les branchages des arbres formaient des voutes. Nous traversions ce tunnel, droit vers la lumière. De plus en plus aveuglante. J’avais peur. Je m’agrippais à mon siège.

Cette lueur ne provenait pas de l’éclairage public. Ne provenait pas d’une fenêtre…D’une cheminée. Ce n’était pas un village. Juste une clairière. C’était un œuf d’or qui brillait ainsi. Un œuf géant. De quel oiseau ? Un phœnix ? Leonera avait peint un œuf d’or. Nous sommes sorties de la voiture. Un félin s’est frotté contre ma cheville en ronronnant.

-Bashet que fais-tu là ?

Mon chat est là. Je rêve ?

Il a couru dans le chemin, Mélania et moi le suivions. Au pied d’une pyramide, mon père. Le corps au contour presque effacé. Il me souriait. Son regard était extrêmement doux. Sa voix calme.

-Ma chère fille Atilla, ce n’est pas encore ton heur. Tu dois rentrer chez toi. Ne te fais plus de mal. Ne fais pas comme moi. Ne gâche pas ta vie…Fais toi une belle plume.

Ah, hélas je n’arrivais plus à écrire ! Mon père m’embrassa sur le front. 

C’est dans une chambre d’hôpital que je me suis réveillée. Nous avions attrapées accident. Le Baku ! Mon amie a perdue le contrôle du véhicule. Elle avait un peu trop bu. Le médecin m’a annoncé son décès. Moi j’étais dans le coma ! Pas longtemps…

Le choc ! Puis le vide. Je ne réalise pas très bien. C’était ma meilleure amie. La seule qui me restait. Une amie d’enfance.

Je rentre chez moi, je découvre Bashet endormi sur mon lit. Je le caresse. Il est froid. Et même glacé ! Je ne ressens pas son cœur qui bat ! Ne me dis pas que…Mais non ! NON ! Bashet pas toi ! Pas toi ! Je le secoue. Il ne se réveille pas. J’hurle ! J’ai mal ! Il est mort ! Je sanglote, ma tête posée sur sa robe.

Il est de l’autre côté, dans la forêt. Avec mon père et Mélania. Il est dans mon désert égyptien. J y suis allée. Mais je suis revenue. Hélas…  

 

 

 

 

 

 

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1 novembre 2014 6 01 /11 /novembre /2014 20:32

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Le soir, la veille de Samain dans la clairière magique le druide allume un feu avec le bois d’un chêne, arbre sacré. Sa longue barbe blanche dans le vent se confond avec la fumée. Il ressemble à un fantôme, si frêle flottant dans sa longue tunique blanche. Son visage est angélique, ses yeux illuminés. Un groupe de musique celtique chante, joue. Des danseuses médiévales dansent gracieusement tout autour des flammes. Une chouette hulule. Les chauves souris chassent. Leurs battements d’ailes feutrés.

Les feuilles dorées prennent leurs envols, tournoient dans le ciel, en spirale. Les troncs zébrés des bouleaux se reflètent dans la rivière (où les étoiles et la lune d’argent se noient). Leurs corps longilignes ondulent dans le mouvement de l’eau, des vaguelettes. Les longs cheveux corbeaux de Timarou dansent dans le vent. Le visage fin et pâle de la jeune fille est phosphorescent. Ses grands yeux bleus sont tristes. Le chant envoute.

Sur les trois collines les druides ont allumés d’autres feux afin de chasser les mauvais esprits…Les flammes bleues sont vives. La fumée danse, tourbillonne, prend la forme d’un spectre planant au dessus de la forêt. Sa robe s’effile, se déchire. 

Sur le chemin du retour, Timarou dépose des petites bougies, les allume à l’aide d’allumettes, pour guider les morts, les fées jusqu’à chez elle. Les branches des arbres dans la nuit ressemblent à des bras, à des mains crochus…Et l’on peut percevoir des visages grimaçant dans les troncs. Elle laisse sa porte ouverte pour les morts. Caché derrière un chêne, une créature l’observe. Un tapir qu’elle appelle Baku. Un animal magique dans l’imaginaire japonais. Un attrape rêve. Un dévoreur de cauchemar. Il faut le dessiner avant de s’endormir.

Elle vît dans une tour moyenâgeuse. Le vent dans la forêt chante d’une voix plaintive. La charpente grince sinistrement. La pluie tombe sur la rosasse. L’ombre des larmes ruissellent sur les morceaux de lumières. Elle entend les chiens du voisinage aboyer en écho dans la cheminée. Comme si un chien miniature vivait dans sa cheminée.  

Les châtaignes, les pommes, le potimarron cuisent dans un diable posé sur les braises. Une odeur caramélisée flotte dans sa cuisine…Des alkéanges nommés aussi lanternes japonaises fleurissent sa table. Timarou allume trois cierges. Elle a mit deux écuelles sur la table, une pour elle et une pour le défunt qui viendra la visiter… Elle ne mange pas beaucoup, des toutes petites portions, mâche lentement à la lueur des flammes et bois du vin. Elle savoure les châtaignes, les potimarrons et les morceaux de pommes dorés, coupés en croissant de lune. Puis un peu de salade avec des noix, du fromage de chèvre avec du miel qu’elle tartine sur une tranches de pain grillée. Et pour finir une petite part de gâteau creusois. Le dîner est finis mais aucune âme n’est venue…Elle n’éteint pas les cierges.  Elle laisse l’écuelle sur la table, ainsi que le diable, le saladier, le pain, le fromage, le gâteau. Il y a beaucoup de reste…Si les morts on faim, qu’ils viennent à sa table ! Les bougies qu’elle a déposées sur le rebord du chemin les guideront.

Timarou a sommeil. Elle monte dans sa chambre. Mais avant de s’endormir, elle dessine le Baku car ses nuits sont agitées.

Elle ne vît plus avec ses parents, ce sont des paysans, elle s’est enfuit de chez eux…Ils sont très pieux. Elle rêve qu’elle est une biche poursuivis par un chasseur masqué. Elle rêve de cette sage femme qui l’a fait avorter avec une aiguille. Et qui a recousu son hymen. Perdre sa virginité avant le mariage c’est mal, elle est impure. Etre enceint alors qu’elle n’est pas mariée c’est diabolique, c’est un déshonneur pour la famille ! Avec un martinet son père la fouettait à mort, elle avait beau le supplier, lui dire que ce n’est pas de sa faute…Il l’avait enfermé à la cave. Un boulet à sa cheville pour l’empêcher de s’enfuir. Au début elle luttait mais le moindre pas la faisait trébucher. Le sang giclait de ces chairs lorsqu’il la frappait, son père en recevait pleins la gueule. Elle était restait dans cette cave plusieurs jours, sans lumière, couchée  en chien de fusil à même la terre, le corps endolori. C’est un chasseur qui l’a agressé dans la forêt. Il était masqué. Au début, elle n’avait rien dit à ses parents, elle a essayé de tuer son bébé en frappant très fort son ventre avec une pierre mais ça n’a pas marché…Elle a grossit. Elle revoit les yeux de serpent de la sage femme. Son nez crochu. Son sourire cruel. Ils l’ont attaché aux barreaux de son lit. A la lueur d’une lampe à pétrole la sage femme l’opérait. C’était tellement douloureux. Timarou hurlait.

Elle s’endort. Elle empreinte un sentier qui monte au ciel. Tournoyant dans la voie lactée. Le chemin est fourchu. A la croisée des chemins elle rencontre le Baku bleu. Elle le suit. Il renifle le sol avec sa petite trompe, avale au passage des insectes. Le sol est glissant, les petits cailloux roulent sous les pieds de Tamarou. Le Baku lui a des pattes griffues qui l’empêchent de glisser, il s’agrippe avec ses pattes, et sa trompe lui sert de ventouse. Le sentier est très escarpé. Dans sa nuit elle ne voit pas très bien. Des étoiles filantes les effleurent. Une rivière argentée traverse le chemin, la jeune fille bondit de pierre en pierre pour rejoindre l’autre rive. Le chemin tournoie dans le ciel, devient pas endroit aussi fin qu’une feuille de papier. Sous ses pas il se déchire, elle se dépêche. Elle a la peur du vide. Le chemin est fissuré. Elle se retrouve au bord d’abimes profonds, alors ses pieds s’agrippent tel des mains,  le sol se dérobe. Elle bondit à tant. Elle poursuit sa route, soudain elle a la tête en bas, le sentier tournoie tellement sur lui-même, tel un ruban, elle cri d’effroi. Elle avance lentement le corps renversé. Elle est surprise de ne pas tomber.  

Elle aperçoit une magnifique tour gothique, vaporeuse protégée par deux gargouilles. Une fée les attend au seuil. Elle a de grands yeux violets striés d’or et de très longs cils. Un corbeau est perché sur sa frêle épaule. Ses longs cheveux d’or cascade son corps fin jusqu’aux chevilles. Son corps est presque nu. Deux coquillages cachent sa poitrine. Des écailles argentés recouvre son pubis, ses fesses, ses jambes fuselées. Elle les fait entrer. Ses sabots claquent sur les somptueuses mosaïques. Elle tournoit autour des colonnes en dandinant légèrement ses fesses.  Le plafond est haut et vouté, une colombe se perche sur l’immense chandelier en cristal. Des statuts de Bastet décorent la cage d’escalier, des chats se sont assis dessus, et fond un brin de toilette. La fée la fait assoir sur un trône en forme de coquillage. Elle caresse affectueusement le visage de Timarou, sa main passe au travers.

« Chère Tamarou, je suis si émue de te rencontrer. Je suis la reine des animaux, je suis l’enfant que tu portais. Vois ce que je suis devenue dans l’au-delà.

-Ma fée, je suis fière de toi. Je suis bouleversée. »

A l’aube Tamarou se réveille. Elle le sait, c’est plus qu’un rêve. Elle a réellement rencontré sa fille. Elle se sent heureuse. Elle descend dans la cuisine, les braises survivent et il ne reste plus rien à manger. Les fantômes l’on visités. Mais elle n’était pas là, elle était dans leur royaume…La reine des animaux est restée dans l’au-delà, c’est Tamarou qui est venue la visiter.  

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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 11:37

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Lana a une voix cristalline et chante dans un piano bar du Portishead puis des compositions à elle. Des mélodies douces et étranges, un peu tourmentée. Des lumières bleus dansent dans la salle, elle apparait au milieu de la fumée blanche, comme un fantôme. Sa robe blanche se confond avec le brouillard. Lana a un visage rond et de longs cheveux blonds comme les blés. Très filiforme. Elle a des faux cils, et son fard et ses paupières sont couleurs or. Ses yeux bleus sont insondables. Son corps ondule légèrement au rythme de la musique. Elle en a assez de ne vivre que dans sa tête, elle lit beaucoup et écrit des poèmes. Elle vît toute seule, et ne voit pas beaucoup de monde. Elle avait arrêté le chant durant cinq ans car elle n’avait trouvé aucun musicien avec qui s’associer. Elle s’était découragée…Mais la raison la plus profonde c’est qu’un type l’avait violé, avait profité qu’elle soit ivre, il l’avait fait boire. Depuis elle a rêvé d’être une âme. A présent elle a besoin de vivre dans son corps et de ressentir, que ses sens s’éveillent. Car son corps était comme mort. Elle se scarifiait, elle ne savait pas pourquoi . En fait c’était surtout parce qu’elle avait besoin de ressentir. Et elle n’arrivait pas à s’exprimer autrement…Il fallait de l’inspiration pour écrire, mais parfois elle n’en avait pas.

Adolescente elle était restée un an à l’hôpital psychiatrique pour enfant. Elle avait été battue par son père et sa mère, et l’école suite à une visite médicale avait alerté les services sociaux. On l’avait hospitalisé car elle avait de graves séquelles psychologiques. Lana à l’hôpital avait une amie Mélodie, une jeune fille gothique, très douce, très timide…Elle était âgé de seulement treize ans,  lisait Alice au pays des merveilles, un album illustré par Barbara Canepa. Et les Contes Macabres de Edgar Allan Poe illustré par Benjamin Lacombe. La professeure Marie-Hélène en la voyant lire, avait eu l’idée de faire découvrir ses œuvres aux autres. Ils avaient lu aussi les contes des frères Grimm, et le petit prince. Et les adolescents avaient eu aussi écrit des contes, des nouvelles, des poèmes. Mélodie et Lana, illustraient leurs rédactions. Ils avaient créé un journal dans lequel ils racontaient leur quotidien à l’hôpital, leurs sorties, mais surtout ils publiaient leurs œuvres.  Lana revoit parfois le beau visage de sa professeure, et son sourire, elle était formidable, si douce ! Elle continuait à écrire. L’hôpital était un vieux manoir devant l’océan atlantique. Mélodie avec sa pelle creusait, elle cherchait des trésors dans le sable, en fait elle cherchait des morceaux de sa mémoire. Suite à un choc, elle était devenue amnésique. Elle lisait tintin, le secret de la licorne et le trésor de Rackam le rouge. Le matin après le petit déjeuné, les enfants allaient tous dans la salle télé regarder les aventures de Tintin. Mélodie n’avait jamais de visites, peut être que se parents étaient décédés mais Lana ne savait rien d’elle. Les infirmières emmenaient les enfants à la fête foraine, au cinéma, à la piscine…Lana voyait un psychologue, et participait à des ateliers d’art thérapie et de sophrologie.

Mélodie s’était faite emportée par le courant de la rivière, en robe blanche. C’était en hiver, il neigeait. Elle cherchait son trésor perdu dans le sable, sa mémoire et elle avait enfin trouvé quelque chose, une barrette papillon et il y avait eu des souvenirs passant comme un film sur la rivière. Le drame. C’était une émotion trop intense, alors l’eau l’avait emporté avec ses images. Lana ne s’en était jamais remise. Un mois après la mort de son amie, Lana sortie de l’hôpital et vécue dans un foyer. Elle n’avait pas d’ami et passait son temps dans sa chambre à écouter de la musique avec son baladeur et à lire. Dans le parc, il y avait de grands arbres : des hêtres, des chênes, des marronniers, des érables, un noisetier… Elle apercevait parfois  un Renard alors elle pensait à Mélodie, et a Alice au pays des merveilles. Car le renard avait un terrier lui aussi, comme le lapin, et si Lana était tombée dedans, elle aurait surement découvert un pays imaginaire, Mélodie vivait peut être là bas.  Lana avait essayé de se glisser dans le terrier et comme elle était fine, elle avait réussi. Mais il n y avait rien, sauf l’obscurité. Elle était toute sal après. On ne l’avait pas puni mais suite à ça, elle avait vu un psychologue. Les enfants se moquaient d’elle, pour eu c’était une cinglée. Il ne comprenait pas pourquoi elle restait toujours seule dans son coin.

Dans ce terrier le renard lui a parlé, sur le moment elle a sursauté car les bêtes ça ne parle pas, mais lui il savait parler, et il lui a dit de sage paroles :

-Lana ne soit pas déçu, le pays des merveilles existent, en ton âme. C’est un endroit où tu peux te ressourcer, te reposer…Mais tu dois vivre, tu ne t’es pas incarner sur la terre pour rien, tu as une mission. Tu crois que je suis un renard, mais c’est toi qui dois-être un renard, c'est-à-dire, un passeur, un messager entre ton monde imaginaire et les humains. Tu écris des poèmes, il faut les donner à lire…Parfois tu manques d’inspiration, je pense que tu vis trop à l’intérieur de toi mais pas assez ici…Marcher pied nu dans la nature te ferais du bien... Lorsque Mélodie est morte, sur la rive tu t’es promené, tu as ramassé un beau coquillage. Tu as collé le coquillage contre ton oreille, mais ce n’est pas la mer que tu as entendu, c’était Mélodie. C’était son chant. Ce n’était pas un mirage. Elle t’a offert sa voix de nymphe, avant de partir dans l’eau delà. Chante belle enfant…

Et Lana s’était mise à chanter, sans abandonner l’écriture. Elle était plus inspirée depuis qu’elle chantait. Et elle écrivait ses textes de chansons.

Lana va au café, boit un chocolat et mange un croissant. Elle est contente du concert de hier soir. Elle savoure et comme il fait beau, elle décide d’aller ce promener. C’est en marchant au bord de l’eau, remontant à la source, qu’elle croit voir Mélodie flottante, la peau scintillante au soleil, blanche comme neige. Mélodie disparait dans l’eau. Alors elle s’assoit au bord de l’eau, et un poisson argenté nage vers elle. Sa petite voix lui dit :

-Lana, je vais te raconter ce qui s’est passée. J’ai trouvé dans le sable une barrette papillon. Et la j’ai eu un déclic. Ma mémoire s’est déverrouillée.  Ma mère retenait ses cheveux avec une barrette semblable à celle que j’ai trouvée. Elle la portait tout le temps. Mon père et ma mère se droguait, il avait consommé du datura. Et il pensait savoir voler. Il se prenait pour des super héros. Non loin de chez moi, il y avait un viaduc, en voiture nous y sommes allés. Il voulait que je saute moi aussi. Mais j’ai refusé, et j’ai supplié pour qu’il ne saute pas dans le vide. Je pleurais, mes jambes flageolaient. Mais mon père tenant la main de  ma mère, m’a sourit, et m’a dit en sautant : Mais nous volons ! Il tenait la main de ma mère, il l’a emporté dans sa chute. Ma mère portait un papillon dans ses cheveux, son rêve s’était de s’envoler. Avec le datura, il avait plané en effet, mais le réveil était rude.  Alors en état de choc, je suis allée dans l’eau, je cherchais mes parents, et le courant m’a emporté. Je ne vole pas, je n’ai pas d’aile mais je suis une fée…Si ils vivent à travers moi, ils on réalisé leurs rêves. Ils pensaient voler mais en fait ils s’emprisonnaient.

Lana aperçu vaguement le visage de Mélodie, et la vague l’emporta. Elle versa une larme, l’eau clapota.

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31 mai 2014 6 31 /05 /mai /2014 18:18

poupée gothique

C’est une étrange maison. Un enfant aurait pu la dessiner. Moi par exemple, une maison avec presque pas de fenêtre. Elle a peut-être été dessiné par l’enfant d’un architecte, et l’architecte à matérialisé son rêve. Et toutes ses histoires fantastiques de fées et de fantômes sont devenues réelles. Cette maison a deux ouvertures seulement. Au rez de chaussé, la porte d’entré au milieu, et une fenêtre alignée avec elle à l’étage. Les volets de la fenêtre sont clos. La maison est complètement refermée sur elle-même. Dans son intérieur. On l’appelle la maison du vampire. Seul un albinos ou un vampire pourrait y vivre. Il doit y faire très sombre à l’intérieur. Le haut portail n’est pas aligné avec la porte. La maison apparait au milieu des ronces. C’est une maison ancienne, datant du XIXème siècle, plutôt élégante mais austère. Inquiétante. On aurait pu y tourner des films d’horreurs. Je l’ai mise à vendre sur le bon coin. Qui aimerait y vivre ? Un cinéaste qui se prend pour John Carpenter ? En fait cette maison ne me fait plus peur, je sais qui se cache derrière ses murs, c’est juste que je la trouve un peu triste, même le jardin semble à l’abandon. Il y a bien un prunier, dont les prunes couleurs or tombent et pourrissent sur le sol. Les bras du fruitier dépassent dans la rue…On serait tenté d’en cueillir une, et même de remplir son panier, si on n’avait pas lu des contes. Après tout on ne voit personne, la maison semble inhabitée, quel gâchis de laissé pourrir ses prunes ! Je m’appelle Lila, j’ai les cheveux d’ambre, j’en ai cueillis une, j’ai croqué ce fruit si sucré, si juteux…Et le portail s’est ouvert tout seul en grinçant.  Intriguée, je me suis avancée dans le jardin. La porte d’entré s’est ouverte. Je me suis approchée timidement du seuil. Ça sentait le renfermé, les toiles d’araignées pendouillaient dans cet étroit couloir.

-Il y a quelqu’un ?

Et l’écho me répond.

-Il y a quelqu’un. 

Alors s’il y a quelqu’un, je rentre, et la porte se referme sur moi. Il me faut quelques minutes pour que mes yeux s’habituent à l’obscurité, je ne suis pas un chat…

J’ouvre la porte sur le côté gauche, c’est une cuisine, dont l’horloge rythme le temps. Une corbeille de fruits posée sur une table ronde, recouverte d’une nappe brodée en tissu. Et des chaises de style baroque tout autour. Le portrait ovale d’une petite fille pâle aux cheveux blancs, belle comme une poupée de porcelaine. J’ouvre la porte au fond du couloir, derrière l’escalier en pierre, il y a les toilettes. Je monte à l’étage et découvre la chambre d’une jeune fille. Un ours assit sur le lit. Une poupée couchée dans un landau. Un service à poupée posé sur une petite table basse. Des peluches assises autour de la table prenant le thé. Un petit train à vapeur glissant sur des rails. Sur le sol un puzzle de la belle au bois dormant a moitié fait…Un clown posé sur une étagère. Une bibliothèque avec des livres pour enfants.

Une forme a surgit du placard, j’ai sursauté. Mais ce n’était qu’une jeune fille rigolant. La même que sur le portrait. Elle avait des toiles d’araignées dans ses cils et ses cheveux.

-Comment t’appelles-tu ? Moi, c’est Lila.

-Enchantée ! Moi, je m’appelle Suzie.

-Que fais-tu ici, toute seule, dans l’obscurité ?  

-Je n’ai plus personne, mon créateur est mort il y a deux cents ans. Je suis albinos, c’est pour ça que je vis dans le noir. Mais j’ai un ami, c’est Gaspard le fantôme. Il est gentil !

-Ton créateur, tu dis ?

-Oui, avant j’étais une poupée et il m’a donné la vie…Il s’appelait Hugues Devin.  

-Poupée, tu es recouverte d’une pellicule de poussière, tes cheveux sont emmêlés. Puis-je m’occuper de toi ?

-Oh bien sur. 

Suzie m’ouvrit la porte, je découvris une jolie salle de bain décorés de mosaïques, et de coquillages incrustés. Une coiffeuse, une baignoire en ivoire, un lavabo en forme de coquillage… Je fis couler un bain. Je déshabillais la poupée. Elle était plate et diaphane, les fesses bien rebondies, et des petits seins pointues. A la place de son sexe elle avait une petite serrure en or, toute étroite.

-Où est la clef ?

-Interdit de me toucher ! 

-Mais non, mais…

-Elle est égarée dans le jardin…

-Si tu te fais belle, elle rentrera peut être. La tu n’es pas très belle, tu es toute sal ! 

J’ai mit la jeune fille dans l’eau, et je la nettoyai avec du savon. Son bain  moussait, elle jouait insouciante avec un poussin en plastique. Je l’enroulai dans une grande serviette pour la sécher. Et elle s’assit devant la coiffeuse, sa serviette tomba à ses pieds. Je coiffai sa chevelure. L’a maquillé : du rouge à lèvre, du mascara, du bleu aux paupières, et du rose aux joue car elle était si pâle… Je la parfumai d’eau de roses. J’ouvris le placard et découvris de belles toilettes. Elle enfila une petite robe corset bleue pâle. Je serrais le ruban de soie dans son dos pour ajuster sa robe.

Tu ne sors jamais dehors ?

-Si la nuit, je fais de la balançoire, et je cueille des lucioles.

-C’est comme ça que tu as perdu ta clef ?

Elle rougit.

-En fait, ma clef est libre, elle est une abeille, elle vole, et butine…Mais je suis trop jeune pour…

-Mais ton inventeur est mort, il y a deux cents ans, tu es donc très âgé ! Tu ne grandiras jamais. Tu n’as jamais rencontré le loup ?

-Au printemps j’en ai le désir, tant que c’est douloureux. Si ma clef vient en moi, je vais tomber enceinte et mourir à l’accouchement. Car c’est une abeille.

Mais cette nuit là Suzie sortit faire de la balançoire, elle était si belle, si désirable. Elle ne portait pas de culotte. Elle n’en avait jamais porté, elle n’en avait pas…Elle se balançait, on voyait sa serrure. La clef en forme d’abeille s’envola vers elle. Suzie l’entendit bourdonner alors elle s’enfuit, courut dans les bois pour lui échapper, mais buttant sur une racine, elle trébucha. Ses fesses étaient à l’air. L’abeille s’introduit dans sa serrure. Et tourna en elle, provoquant des clicks. Des gouttes de miel coulaient sur ses jambes…Elle pleurait parce qu’elle allait mourir, mais l’abeille lui faisait du bien. Une chaleur montait en elle, et elle s’abandonnait, frissonnante sur l’herbe fraiche…

Suzie qui était plutôt maigre, pris de jolies rondeurs sensuelles a tel point que sa robe craqua et j’ai du l’agrandir. Ses seins doublèrent de volumes. Son ventre était tout rond. Elle n’aimait pas son nouveau corps, elle tentait en vain de se diluer dans le bain mais rien à faire. Si elle n’avait pas rencontré l’abeille, elle aurait pu vivre éternellement mais les printemps passaient, et c’était de plus en plus difficile de résister à l’envie. C’était une souffrance. C’était comme mourir de faim. Son désir était enfin comblé. Elle finit par accepter sa situation, se dit qu’elle allait mourir en paix, sereinement, et qu’elle allait donnait la vie. Elle vivrait à travers cette enfant. Et puis, elle avait déjà vécu plus de deux cents ans. En attendant je m’occupais d’elle, je lui préparais à manger, je la nettoyais comme si elle était ma fille. Elle était encore une enfant et aimait jouer. Elle jouait avec son ami imaginaire, Gaspard le fantôme. Elle ne voyait jamais le jour, son monde était peuplé de créatures de la nuit. Son monde était plus obscur que celui d’un enfant normale. Elle avait adopté ses peurs. 

Elle était allongée sur le lit, les jambes ouvertes. Elle accoucha d’une petite poupée. Elle  lui ressemblait. Sauf qu’elle était beaucoup moins pâle, et elle avait des cheveux noirs. Elle n’était pas albinos. Je posai ma main sur les joues de Suzie, ses paupières se fermèrent, et la mort l’emporta dans son sourire. Je pleurais sur sa joue. Une larme glissait sur son visage, son cou, puis entres sa poitrine blanche. Une larme brillante comme du diamant. Je pris la petite fille dans mes bras et je l’ai appelé Emeline. Je me suis occupée d’elle. Mais je ne voulais pas vivre dans cette maison, dans l’obscurité. Emeline n’était pas albinos, elle s’épanouirait au soleil, elle était venue vivre avec moi, je lui avais aménagé une chambre, elle avait pleins de jouets. J’avais accroché à un arbre une balançoire. Je lui avais appris à lire et à écrire. 

J’ai enterré la belle Suzie dans son jardin, avec des violettes. Je gravais sur la stèle :

- Une âme pure, presque transparente vivait recluse…

J’avais juste mangé un fruit et la porte s’était ouverte. J’avais découverte une âme d’enfant au fond d’elle-même. Toute petite, belle, et joueuse.

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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 14:44

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En décembre 2013 à Paris

Je suis dans mon atelier, il neige. J’écoute la musique du film Avalon. Des oiseaux frissonnants sont perchés sur les fils. Un chat noir bondit sur les toits. Je suis créatrice de parfum et je cherche l’inspiration mais j’ai trop de problèmes. Ma petite amie, Manon, est encore au lit. Il est treize heures douze. Il y a une semaine elle s’est faite agressée. Un viol. Son agresseur était masqué. Elle a bu un verre avec des amis à la cave à Trolls. Elle est rentrée à pied. Elle titubait (elle avait trop bu), et c’est en passant par le tunnel qu’elle…J’ai engeulé Nicolas et Sarmantine, nos amis avec qui elle avait passé la soirée. Dans l’état ou elle se trouvait, la moindre des choses était de la raccompagner. Ma chérie Manon sous mes conseils, a porté plainte. Sa robe de velours noir était déchirée, elle suffoquait. Manon n’est ni joyeuse, ni triste, elle est inexpressive. Elle a passé depuis le drame ses jours et ses nuits au lit. Elle sursaute si je la touche. Elle mange un petit peu. Elle aimait bien regarder la série supernatural, mais aussi les revenants et reals humans. Je lui ai mis un épisode en dvd, elle ne regarde pas, elle regarde (sans regarder) par la fenêtre, les flocons de neige. Son regard est vide, elle ne cille pas. Je lui lis aussi à voix haute des poèmes de  Marina  Tsvetaieva, elle qui était si émotive maintenant cela ne lui fait ni chaud, ni froid. Elle adorait cette poétesse. Elle fume nerveusement assise sur son lit en ne m’écoutant pas vraiment. Je n’aime pas l’odeur de la cigarette. Je parfume son cou long et fin. Mes longs cheveux blond platine glissent, s’enroulent autour de son corps menu. J’aimais jouer avec ses anglaises de jais. Lécher ses petits seins.

 Je l’accompagne chez le psychiatre deux fois par semaines, elle ne parle pas. Maintenant elle parle peu même à moi. Même pour dire oui ou non, elle le fait avec sa tête. A force de rester enfermé, elle est toute blanche. Elle s’endort recroquevillée sur elle-même. Je lui ai fait un bise sur son cou (laissant une trace de rouge à lèvre) elle m’a griffé et s’est cachée sous le lit. Je ne sais plus quoi faire. Comment l’aider ?!

L’odeur est une âme, un esprit, un génie, et le flacon un corps.

Manon est une styliste de mode et elle me dessinait parfois les flacons.

Elle m’avait écrit un haïku la veille de son agression et j’aimerai m’en inspirer.

Des étoiles filantes
Noyées dans mon élixir
Mon regard pétille

J’imagine un flacon en forme de licornes, un liquide pailleté couleur or…J’aimerai trouver un parfum à la foi fraie, évoquant la nuit et les mystères d’orients…Il me faut des pépites d’étoiles, de la pierre de lune liquéfié, un peu d’encens des bois, des pétales de roses, de l’écorce d’arbre…  Et comment vais-je nommer ce parfum ? Cendre de lune ? Pourquoi pas ? Mais j’aimerai que ce parfum soi magique, qu’il réveille les sens de ma chère amie. Je suis à fleur d’âme, elle, elle est morte.

J’étais assise devant ma coiffeuse, je me maquillais. Dans le miroir, j’ai vu une fée, elle avait des ailes de libellule,  de longs cheveux bleus nuit scintillants, elle portait une longue robe de dentelles noire. Un pentagramme suspendu à son cou, tombant dans son décolleté. A son front, entre les sourcils, un crossant de lune bleu était tatoué. Elle était dans la forêt et moi je ne voyais plus mon visage. Cette fée avait une petite voix cristalline.

-Eudyce, je suis la reine de la nuit et je peux t’aider. Si tu veux que ton parfum réveille les émotions de ton amie, il faut ajouter une larme de sang de chouette ou d’hibou et une foi le parfum créé, il faut qu’une licorne y trempe sa corne. Mais attention, le réveil de ses émotions risquent d’être intense, elle va souffrir. Tu sais la, elle se protège…

-Oui, mais il faut qu’elle les exprime, elle ne peut pas rester comme ça ! Des licornes…A Paris…C’est que ça ne galope pas les rues !  Et je ne veux pas tuer une chouette ou un hibou !  

La fée a disparu. C’est une hallucination ?

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Ayant retrouvé l’inspiration, je me suis mise au travail. Je n’ai pas eu besoin d’aller chercher mes ingrédients, j’avais déjà tout ce qu’il me faut. J’ai fait chauffer la pierre de lune pour qu’elle se liquéfie. J’ai brulé l’encens et j’ai récupéré les cendres. J’ai râpé un bout d’écorce de chênes. Dans mon alambique j’ai ajouté les ingrédients : Sept larmes de  pierre de lune liquide, vingt gramme de poussières d’étoile, de l’écorce d’arbre broyé, les cendres de l’encens des bois et au dernier moment les pétales de roses séchés. L’ébullition sentait merveilleusement bon. Après avoir mélangé dans le sens des aiguilles d’une montre, puis laissé reposer j’ai découvert mon parfum. L’odeur était parfaite ! Si mystérieuse. Je ne réussi pas toujours du premier coup, souvent il faut recommencer,  ajouter ou enlever un ingrédient, en mettre moins ou plus… Il faut trouver le dosage magique.

Je suis allée dans la salle de bain avec mon flacon espérant retrouver la fée.    

J’ai vu la reine de la nuit, son bras a surgit du miroir, elle ma prise par la main et un tourbillon m’a absorbé, je tournoyais…Je me suis retrouvée dans la forêt avec la fée.

- Edwige le hibou, est âgé de deux cent ans, il ne va pas très bien, je pense qu’il va mourir bientôt. La nuit il ne sort plus pour chasser, il reste dans son creux d’arbre. La licorne est dans le labyrinthe, je vais te conduire à sa porte.

La reine de la nuit m’a offert une épée et un bouclier pour me défendre. Je suis entrée dans le labyrinthe, la grosse porte a claqué derrière moi. Je me suis perdue. Il faisait si sombre mais heureusement il y avait des lucioles. Tous les chemins conduisaient à une impasse. Mais j’ai fini par trouver un indice gravé sur une stèle, à la lueur de mon briquet je l’ai lu : Première à droite, quatrièmes à droite, sixième à gauche et tu trouveras les traces de la licorne.  J’ai mémorisé le chemin et j’ai cheminé…Prés de la fontaine, j’ai vu en effet les empreintes scintillantes de la licorne, elle avait du galoper tout autour. J’ai suivi les traces, un tourbillon dans l’eau m’a aspiré…J’étais dans un lac, dans la forêt, l’eau était si froide je grelotais, en face de moi il y avait un château fort juché sur un rocher, et un dragon aux écailles vertes qui le gardait. La roche et le château scintillait au soleil comme du sucre glace, c’était sublime. A la nage j’ai rejoins la roche. J’ai grimpé, je cherchais des prises, la pierre s’éboulait et avec effroi je glissais parfois. Mon cœur tambourinait. A un moment donné je ne pouvais même plus avancer, j’étais paralysé par la peur du vide. C’est dans le jardin médiévale que j’ai du me battre avec le dragon. Le bouclier me protégeait du feu, je lui ai blessé sa patte griffue avec mon épée, l’animal grognait et le son était réverbéré.  J’ai brandi mon épée vers lui, à tire d’ailes, la bête qui se reculait est tombée dans le vide. J’étais en sueur. Et dans ce jardin j’ai du m’évanouir un instant. Lorsque je me suis réveillée, elle était là devant moi, diaphane. Si gracieuse. Son regard était d’argent. De ma poche j’ai sorti le flacon, et l’ai ouvert. La licorne a trempé sa corne dans le liquide un instant. Je l’ai remercié. Elle a disparue. Il y avait dans ce beau jardin aux fleurs dorés, une coiffeuse blanche en fer forgé, la même que chez moi. C’était une porte, alors j’ai plongé dans le miroir et me suis retrouvée dans ma salle d’eau. Le flacon de parfum était toujours dans ma poche. La reine de la nuit m’est apparue dans le miroir. Elle m’a sourie. Son buste a surgit de la glace et elle m’a déposé une fiole de sang

-Eudyce, Edwige est mort, nous sommes tristes mais il était si âgé. Voilà maintenant tu peux ajouter cet ingrédient. Les émotions de ton amie vont se réveiller à nouveau.

J’ai ajouté cet ingrédient. Je suis entrée dans notre chambre avec le parfum. Elle était encore au lit, immobile, elle regardait le plafond.

Je l’ai assise dans le lit. J’ai coiffé sa chevelure, j’ai nettoyé son visage avec de la lotion elle se laissait faire comme une poupée. Je l’ai maquillé. Et je lui ai mis du parfum, j’ai bisé son cou. Elle a enfin pleuré, m’a fait un geste tendre, m’a caressé le visage, j’ai serré très fort Manon dans mes bras.

-Ca va ma belle ?

Elle m’a répondu d’une petite voix tremblante :

-Oui mais j’ai faim et j’ai froid, regarde je tremble.

-Je vais préparer à manger. Et ce tant tôt aimerait tu aller te balader ? Nous pourrions aller au jardin des plantes, boire un chocolat et manger une crêpe. Puis aller au cinéma, il y a blanche neige qui est sortie…

Mamon s’est écrié de joie :

-Oh oui oui, ça serait chouette !

J’étais rempli de joie de la voir ainsi. Nous nous sommes embrassés sur la bouche. Ma main jouait avec ses anglaises qui rebondissaient tel des ressorts. Ma femme sentait si bon j’avais envie de lui faire l’amour mais je n’ai rien fait, c’était trop tôt, j’allais réveiller des angoisses.

Dans le jardin d’hivers, nous nous sommes promenées main dans la main, nous regardions les poissons multicolores dans les aquariums et les plantes exotiques. Manon à mangé une gaufre au chocolat avec gourmandise. Elle avait des moustaches comme une gamine. Je lui ai essuyé la bouche.

Le film Blanche neige lui a beaucoup plut. Et en sortant du cinéma, il y avait des illuminations dans la ville, nous étions émerveillées. Nous aimons bien cette ambiance de noël.

Le parfum cendre de lune en forme de licorne à plut à mon supérieur. Il est en vente dans les boutiques d’esthétiques. Mon amie s’est remise au dessin, elle créait des robes. Elle est encore très fragile, parfois c’est très dur, elle sanglote. Cet homme masqué la hante et la police ne l’a toujours pas retrouvé. Mais elle se confit d’avantage au psychiatre et elle est sur la voix de la guérison. Il nous a donné le nom d’une thérapeute japonaise Mukama Oshi. Elle fait des massages thérapeutiques et elle pourrait lui en faire un qui apaise les blocages du corps.  Je pense qu’elle va s’en sortir et je prends bien soin d’elle.

           

 

 

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23 avril 2014 3 23 /04 /avril /2014 09:49

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Eurydice une jeune femme sdf chantait dans la gare Momparnasse  d’une voix éthérée et cristalline. Elle avait de longs cheveux blonds. Un visage diaphane, de grands yeux verts. Elle était très mince, flottait dans une robe noire un peu délavée et légèrement déchirée. A son cou elle portait un collier de chat à pic. On aurait dit un chant médiéval. Athis s’assit sur un banc pour l’écouter, et l’observa. Il était mal rasé, avait de longs cheveux noirs, des yeux gris. Il portait un jean délavé, un blouson noir en cuir limé. Avait un agneau en argent à l’oreille gauche. Son cou était tatoué. Un dragon noir avec une queue s’enroulant autour de son cou. Elle avait vraiment une jolie voix. Elle lui plaisait. Et ce visage ne lui semblait pas inconnu, il avait même la sensation de la connaitre depuis toujours.  Athis était directeur d’une maison de disque et il pouvait l’aider. La voix lyrique de la SDF résonnait dans la gare, des gens s’étaient arrêtés pour l’écouter, ils formaient un cercle autour d’elle…

Athis hébergea la jeune femme dans son appartement à Paris. C’était un bel appartement avec un balcon. Un poster du groupe ‘the Curé était accroché au dessus du canapé. Des guitares électriques étaient suspendues aux murs. Et il y avait aussi une grande bibliothèque. Elle prit une douche, il prépara un diner.  Une salade de tomates et des spaghettis. Il alla à la boulangerie ‘le croisant d’or’, situé au coin de sa rue, pour acheter deux tartelettes aux fraises.

A table, elle raconta son histoire. Elle passait des castings mais les ratait tous à cause des émotions. Ses parents lui disaient : Chanteuse, ce n’est pas un métier ! Ils ne l’avaient jamais encouragé dans cette voie…  Pourtant elle avait eu une enfance heureuse. Ses parents s’aimaient. Etaient plutôt de bons parents. Sa mère Adèle était pédiatre, et son père Jean, professeur de mathématique dans un collège.  Elle était fille unique. Elle n’osait pas demander leur aide. Elle était partie de chez eux, avait tenté de faire carrière dans la chanson mais devenue SDF. Elle avait écouté ses parents, elle était allée au lycée jusqu’en terminal, mais malgré un redoublement, n’avait pas eu son bac. Les études, ce n’était pas son truc.  Le père d’Athis, René, s’était pendu dans le grenier. Athis été âgé de huit ans. Sa mère Claudette vivait encore. Elle était pharmacienne. Athis était allé a l’école jusqu’en quatrième, puis il avait fait un apprentissage chez un garagiste. Sa mère eu beaucoup de difficulté à l’élever seul, c’était un enfant qui se bagarrait à l’école, un enfant vif et casse-cou. Il n’était pas méchant mais il cherchait les limites, et sa mère n’était peut être pas assez sévère.  Athis était écorché vif depuis la mort de son père… Il avait découvert la musique grâce à des amis, et cela fût thérapeutique. Il avait apprit tous seul la guitare et à jouer du piano.

La nuit tombait, la fenêtre était ouverte, les rideaux blancs s’envolaient aux vents. Les pigions recoulaient, se perchaient sur la chapelle…L’homme prit par la main sa belle. L’embrassa sur la bouche.  L’a mis à nue. Il remarqua qu’elle avait un beau scarabée tatoué à la cheville.

Un an plus tard :

Eurydice et Athis étaient amoureux et vivaient ensemble. Athis avait aidé Eurydice dans la chanson. Elle avait oublié, en peu de temps, ses souffrances, sa vie de SDF. Elle avait intégré un groupe de métal symphonique ‘Dragon d’argent’ qui avait déjà vendu plus d’un million de disques. Les airs qu’elle inventait lui rappelaient quelque chose. Quelque chose de très ancien. Elle lui rappelait quelqu’un, mais il ne savait pas qui. Ce visage, il l’avait déjà vu avant. Depuis qu’ils vivaient ensemble, il faisait d’étranges rêves, des rêves de batailles de chevaliers, des rêves de châteaux médiévaux, de troubadours…La jeune femme s’intéressait aux légendes sur les fées, en particulier les fées médiévales. Elle collectionnait des figurines de fées. Adolescente, au lycée, on l’a nommé fée.

Le couple achetèrent un petit château médiévale en Auvergne qui fût restauré par les anciens propriétaires, les De La Roche, et ils emménagèrent dedans…Il est agrippé à une haute roche et caché par les grands arbres. Il y a un petit jardin médiéval suspendu. Il fût construit au treizième siècle, un seigneur y habitait avec sa dame et ses sept enfants. Il y a de nombreuses gargouilles et des scarabées sculptés dans la pierre. Comme le tatouage d’Eurydice.

A la crémaillère, ils invitèrent leurs  amis, les membres du groupe, trois hommes aux cheveux longs, Arthur, Lancelot, et Alphonse. Ils se joignirent à la fête avec leurs copines et leurs enfants. La mère d’Athis, Claudette, était venue aussi. Ils s’étaient tous déguisaient en femmes et en hommes du moyen âge. Eurydice fit un feu de cheminé. Sous la voute, coupe de champagne à la main, ils bavardaient et riaient…Les rayons de lune passait au travers le vitrail bleu. Il y avait un beau buffet. Sylla, la fille de Lancelot, âgée de sept ans, dessinait. Ses longs cheveux blonds ruisselaient sur son dessin. Elle avait dessiné une fée vêtue à la mode du moyen âge. Cette fée était très bien dessinée, surtout pour une petite fille. Cette fée n’avait ni bouche, ni nez, ni bras. Son regard était triste. Elle en dessina sept sur des feuilles différentes, presque pareille. C’était des enfants fées. Lancelot son père et sa maman Guenièvre s’inquiétèrent en regardant ses dessins. C’était la première foi qu’elle ne dessinait ni les bras, ni la bouche. D’habitude, elle dessinait des personnages joyeux.

-Ma chérie, ils sont bizarre tes dessins. 

-Ils ne sont pas bizarre. 

Répondit la petite fille sur la défensive.

-Elles sont toutes pareilles !

-Non, elles sont différentes.

-Moi, je les vois pareille.

-Elle se ressemble car se sont fées, des fées enfants mais en fait elles ne sont pas pareil…  

-Pourquoi elles n’ont pas de bouche ? Elles ne veulent pas parler ?

-Oui, elles ont des secrets  qu’elles ne doivent pas révéler …

-Ah bon ! Et pourquoi elles n’ont pas de bras ?

La petite fille ne répondit rien et alla jouer avec sa poupée.

Ils jouèrent de la musique ensemble jusqu’à une heure du matin.

C’est en allant se coucher avec sa femme qu’Athis eu un flash. Un flash en entrant dans la chambre. Une vision du passé. Ils étaient allongés tous les deux sur le lit. Elle portait une robe bleue, médiévale, leurs cheveux étaient en éventails éclairés par un rayon de lumière bleue. A l’époque cette ouverture ronde et ce vitrail existait déjà. Sur le lit, à leurs pieds, un lévrier dormait en boule.

Sur le vitrail, dans un pentacle la fée aux ailes noires s’envola …Il y avait aussi une croix accrochée à l’envers dans la chambre. Athis se sentit mal à l’aise. Il pensa qu’il avait vécu au moyen âge avec Eurydice dans ce château. Cela était fort et beau, mais la vision de cette fée noire l’effrayait. Les chansons que sa femme chantait, elle croyait les avoir inventé, mais elles ne faisaient que ressurgir du passé.  Maintenant, il comprenait, pourquoi. La première foi qu’il l’avait vu, ce visage ne lui était pas inconnu. Il avait eu l’impression de la connaitre depuis toujours. Il la connaissait depuis longtemps. Il y avait eu la mort, et l’attente dans une gare…Comme les femmes dans les tableaux de Paul Delvaux.  Des femmes nues, figées, aux regards absents attendant le train…L’âme à nue. Ensuite il y avait eu ses étranges rêves. Avait-il rêvé de sa vie antérieure ? Et elle, elle s’intéressait au moyen âge. Cela n’était pas une coïncidence. Elle s y intéressait, car inconsciemment, elle voulait se rappeler. Se souvenir de son passé. Eurydice était une femme craintive, enfant aussi…Pourtant elle avait eu une enfance heureuse. Elle était blessée, fragile, mais il n y avait pas de raison.  

Eurydice ne se sentait pas à l’aise dans ce château, elle aussi, il y avait quelque chose de maléfique. Mais cette sensation était si floue…Le château et le cadre était si beau qu’elle essayait de ne pas trop écouter son ressentie. Elle trouvait qu’elle avait tout pour être heureuse !

Chaque nuit, ils entendaient un bruit de chaine, un rugissement d’animal, des rires et des pleurs de petites filles… Des gargouilles de pierres s’éveillaient,  gobaient des mouches, leurs regards rouges cillaient. Il se passait d’étranges choses dans ce château. Il y avait des bruits de pas dans l’escalier, des portes qui claquent…Un chien qui jappe. Sans doute le fantôme du lévrier.

Eurydice et Athis allèrent à la bibliothèque pour faire des recherches, pour connaitre l’histoire de ce château. Dans les archives ils trouvèrent un grimoire. Il y avait de magnifiques enluminures dans ce livre. Au moyen âge Athis et Eurydice vivait dans ce château gardait par un dragon noir. Les troubadours faisaient des fêtes aux villages, et étaient nourris et logés par les châtelains. Eurydice et Athis eurent sept enfants, sept petites filles blondes. Ils avaient aussi un lévrier, ils l’aimaient beaucoup. Les petites filles vêtues de blanc, un matin d’avril, jouaient dans le jardin médiéval. Un scarabée s y promenait, il se métamorphosa  en fée vêtue de noire.

Cette fée enseigna aux sept petites filles la sorcellerie. Mais elles ne devaient le dire à personne, car jadis on brulait les sorcières sur les buchers. Elles prépareraient des potions magiques. Communiquaient avec les morts. Faisaient apparaitre et disparaitre des choses…Guérissaient des malades. Faisaient des rituels pour les retours d’affections, pour gagner une bataille, pour que la récolte soit bonne…Elles essayaient de rester discrètes, mais ces choses la finissent par se savoir.

Un matin d’hiver, un médecin, accompagnait d’un chevalier frappèrent au portail. Sous l’ordre de l’église, le médecin devait examiner les jeunes filles pour vérifier si ce ne sont pas des sorcières. Les sept enfants étaient blondes, pâles, n’avaient pas de nombril et beaucoup de grains de beautés. Le médecin conclut qu’elles sont des sorcières. En attendant le procès, on enferma les sept petites filles dans un cachot du château durant un mois. Le chevalier montait la garde. Il les battait jusqu’au sang pour les punir. 

Dans la cour du château, les villageois peignèrent un cercle avec du sang de veau, on mit les buches à l’intérieur et on attacha les sept sorcières. On alluma le feu. Les moines répandirent du sel dans tout le château pour purifier le lieu. Eurydice et Athis étaient tristes et impuissants. Ils ne pouvaient rien faire pour aider leurs filles.  

Ils refermèrent le grimoire qui toussa de la poussière, ils sanglotaient, c’était horrible ! Ce n’était que des barbares !   Des fanatiques religieux !

Ils comprirent pourquoi Sylla avait dessiné sept fées tristes, sans bras, ni bouches…Sylla avait ressentie quelque chose. Les petites filles ne devaient pas parler de la magie. C’était secret. Elles n’avaient pas de bouches. On les avait maltraités.

Ils décidèrent de rester vivre au château, malgré ce douloureux passé. Les âmes de leurs filles étaient là, entres ses murs, et ils voulaient restaient auprès d’elles. Ils tentaient de tourner la page. De fermer le livre du passé. De temps en temps, ils apercevaient le fantôme du lévrier. Ils l’entendaient japper d’une voix spectrale.

Certaines nuits ils y avaient des lueurs dehors et des bruits de chaines. Des rugissements. Des flammes s’élevaient dans les cieux.

Un soir, les amoureux allèrent cueillirent  dans le jardin médiévale des plantes aromatique, un scarabée noir grimpa sur la blanche main d’Eurydice, et sept petites filles fantomatiques dansaient en cercle autour d’eux. En disant en chœur d’une voix plaintive :

-Maman, Papa, Maman, Papa…

Ils entendirent encore les bruits de chaines et le rugissement d’un animal… Des écailles noires sous soleil couchant étincelaient. La bête cracha du feu en direction des cieux. Le dragon brisa sa chaine et s’envola de ses lourdes ailes.

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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 10:38

Gata-de-Cabelo-Azul8.jpg Je m’appelle Atila, j’ai dix neuf ans et je vivais avec mon petit ami Tiburce. Nous étions heureux.

 Le matin nous sommes allés à la plage, nous nous sommes baignés dans la mer turquoise. C’était notre premier bain de l’année. La chienne était heureuse, elle nous rapportait les morceaux de bois, qu’on lui lançait. J’avais la chair de poule, je grelottais, l’eau était si fraiche…

Nous avions déjeunés à l’ombre d’un ficus, assis dans les hautes herbes au beau milieu des véroniques. Mes cheveux bleus, mi longs, coule sur mes épaules. Tiburce m’a fait un bisou dans le cou. Il aimait bien mon cou, car il est long et fin. Je caressais sa longue chevelure blonde. Je portais une petite robe corset violette qui souligne mon extrême minceur. Une libellule s’est posé sur sa fine main. Il avait de très longs doigts fins. Princesse notre briard blanche poursuivait un lièvre. Elle ne voulait pas lui faire mal, ni le tuer, juste s’amuser.

Je suis illustratrice. J’illustre des livres de contes. Tiburce jouait de la guitare électrique dans un groupe de métal symphonique. Et écrivait des poèmes. Il était gothique comme moi. C’était un garçon longiligne. Il avait un visage diaphane et fin. Des yeux bleus d’une extrême douceur.

Nous buvions de la liqueur de groseille, couleur sang dans des flutes de champagnes. Nous grignotons des tomates cerise, et des radis. Et j’avais préparé une salade de fruit. 

Après ce déjeuné frais, Tiburce s’est endormi, la tête dans les nuages. Moi je lisais ‘la mort de la phalène’ de Virginia Woolf. J’aime lire depuis toute petite. J’aurais voulu devenir écrivain mais je n’ai jamais été doué pour raconter des histoires, et en plus je suis dyslexique. Mais je suis doué pour le dessin. Je m’associe avec des auteurs de fantasy ou de conte. J’ai participé au festival de bd d’Angoulême. Barbara Canepa m’avait acheté un livre, et je lui ai fait une dédicace. J’étais très flattée.  Tiburce participait avec son groupe ‘Dark Witch’ au festival Helffest. Il s’entrainait beaucoup, dans le garage d’un ami batteur. Moi j’allais au festival avec eux et assistais aux concerts. La chanteuse Elégie est ma meilleur ami. Elle a une voix très angélique et lyrique. Un visage angélique et une très longue chevelure blonde. Elle me fait penser à Liv Christine la chanteuse de Theatre of tragedy.  Elégie est une fille très douce, rêveuse…

Nous étions invités chez Elégie. Son manoir est perché sur une falaise face à l’océan. Ses parents sont morts et elle a hérité de la propriété. Ses parents sont morts étrangement à l’âge de quarante deux ans. Je ne savais pas pourquoi, elle n’en parlait jamais et je le comprends. Lorsque nous sommes arrivés, elle faisait sauter des crêpes… On en a mangé dans le jardin.  Elégie m’a prêté un livre de HP Lovecraft pour la nuit. A la nuit tombée Tiburce s’est improvisé artificier. Son feu d’artifice était beau, magique. La chienne à eu peur. Elle aboyait à la mort. Dans le jardin, coupe de champagne à la main, nous parlions de paranormal. D’extraterrestres et de fantômes. Le lieu un peu austère s’y prêtait bien.

Elle nous a accompagné jusqu’à notre chambre situé au deuxième étage sur l’aile gauche. Une jolie chambre aux tapisseries fleuries, avec un lit a baldaquin, une grande armoire ancestrale qui appartenait à sa grand-mère.  Il y a un balcon, et une salle d’eau. La salle d’eau se trouve dans un tour, c’est une pièce vouté. La baignoire ivoire a des pieds griffus. On entend la chouette hululait dehors. La fenêtre donne sur le lac brodé de peupliers. manoir_avec_11_pieces_ruisseau_terrain_chapel_9964544381331.jpg

Nous nous sommes mit au lit, la chienne dormait à nos pieds. J’ai bouquiné une bonne heure, j’ai tué la chandelle et je me suis endormie.

Le lendemain matin Tiburce avait disparu…Je suis allée au toilette, une méduse flottait.

Nous avons cherché Tiburce partout. Fouillait le manoir. Nous avons cherché dans le jardin. Tiburce avait laissé toutes ses affaires, il n’avait même pas pris son porte monnaie. Elégie a tenté de me rassurer en me disant qu’il était sans doute parti se promener. Sauf que d’habitude Tiburce laisse toujours un mot. Son écriture est fine, serrée, et penchée, comme si il avait soufflé dessus. Comme l’herbe dans le vent.  Il s’enfuit…

J’ai fait sentir le pull de Tiburce à Princesse et je lui ai dis :

-Cherche, cherche, ma chienne !

Elle marchait déterminé, en zigzagant, en flairant le sol, tel un chien de chasse… Nous la suivions, et c’est devant la fontaine ovale qu’elle s’est assise, et a aboyé. Le dragon de pierre, la tête en arrière, le corps enroulé, crachait de l’eau… Dans la fontaine un petit bateau en papier flottait. Je voulais attraper le petit bateau mais Elégie s’est écrié :

-Non, Atila c’est un piège ! C’est un piège du Bras rouge !

-Quoi ?! C’est quoi le bras rouge ?

-Un monstre qui hante les sources, les fontaines. Il attire les enfants en faisant flotter sur l’eau un jouet, une balle par exemple…Ou il séduit les femmes en faisant flotter un écrin ouvert contenant un bijou. Pour t’attraper et t’entrainer dans son gouffre !

-T’es folle ! Tu regardes trop de films d’horreurs !

Mais une méduse bleue nageait, la même que dans les toilettes.  Des volutes rouges remontaient à la surface…Prenant l’apparence d’une danseuse miniature, fantomatique, tournoyant sur elle-même. Cela ressemblait à du sang. J’ai tressailli en entendant  un rire cruel. Et de gros nuages noire se sont déplacés, ont cachés le soleil, un éclair à zébrait le ciel, et une averse s’est mise à tomber.

Trempée, je suis remontée dans la chambre et je suis allée voire au cabinet. Elégie m’a suivit. La méduse nageait dans le sang. Et le slip noir  de Tiburce était échoué sur le rebord de la cuvette. J’entendais sa voix en écho. Une voix angoissée. Les tuyaux glougloutaient. Le robinet fuyait : clip clop.

-Atila, à l’aide ! Non !  Atilaaaaa….

La chienne se coucha devant le toilette, en gémissant. Je sanglotais, mes larmes faisaient des ronds dans l’eau.

En voyant la méduse Elégie à tiré la chasse d’eau…

-Le bras rouge a emporté aussi mes parents.  

 


 

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