Ses miroirs la glacent souvent. Parfois ses miroirs rient aux éclats, elle les brise.
Deux heures du matin
Dans la pénombre l’elfe triste se glace. Immobile, assise en tailleur, face à face avec elle-même, si statique, qu’elle s’effraie elle-même. C’est comme une poupée abimée, comme un spectre. Ne se reconnais pas dans se miroirs ovale. Elle est si triste et épuisée. Son visage diaphane, ses yeux bleu et vides, ses cernes. Ses larmes qui coulent à flot. Ses longs cheveux emmêlés et fourchus. Et cette immobilité, et soudain ses cillements mécaniques irréguliers. La surprend, c’est un pantin effrayant qui s’éveille, ce n est pas elle. Devant cette glace elle ne se reconnaît plus.
Elle est un peu dans les vapes, elle a la sensation de sortir de son corps.
Elle baisse la tête ne se regarde plus, dégoutté d’elle-même, des gouttes sur le carrelage froid, des gouttes de pluie sur les vitres, dégoutté d’elle-même, de longs sanglot. Le glou glou du robinet qui coule, la voisine qui prend son bain. Des douches éternelles. L’angoisse.
Les flocons de neige dehors, les arbres glacés, et l’écho de l’aboiement d’un chien dans la cheminée. La survivance des braises.
Ce spectre qui va et vient vers la cheminée, attise le feu.
Cette pose ambigüe qu’elle prend a chaque foi qu’il attise.
On n’est pourtant pas dans un tableau de Balthus.
La sonnerie du téléphone retentit, retentit longtemps, elle met du temps à réaliser, réagir, absorbé, elle se relève à l’aide de ses mains en sang, et murmure au fantôme « Tu ne réponds pas au téléphone ?! » Elle se cogne, titube, va décrocher.
Personne au bout du fil, elle se retourne l’homme a disparut. 
Les pierres de la cheminée se déplacent. Un passage pour cheminée c’est ouvert. Elle s’avance vers l’antre, marche sur les cendres volatiles, chemine de l’autre côté.
Un livre de contes est posé devant la cheminé, une panthère noire tourne en rond sous la coupole.
Elle veut s’en aller, mais lorsqu’elle se retourne, la cheminée c est emmuré. Le cheminement est fini. Des cendres. Descendre des escaliers.
Elle saisit le vieux manuscrit, ouvre une page au hasard, la page l’absorbe, le livre se referme brusquement, tousse de la poussière.
Le miroir dans la chambre de l’elfe n’était pas la porte… Sans amour il se fermait. Elle ne c’était pas reconnu, elle n’avait pas aimé son image. Mais y avait d’autres façons pour aller de l’autre côté du miroir. La cheminée cœur d’une maison.
L’écho d un chant éthéré dans la cheminée : « N’ouvre pas la porte, tu sais le piège, de tous les remords, de l’anathème… »
L’elfe c’était perdu quelque part.
Cette maison c’était comme dans ses rêves. Elle emménageait dans une belle maison ancestrale, elle ne l’avait même pas visité avant. Elle la découvrait. Il y avait de longs couloirs à traverser, elle ouvrait des portes, ses pièces menaient vers d’autres pièces plus ou moins grandes, des chambres recouvertes de jolies tapisseries, et des lits a baldaquins , des lits avec de belles literies et de magnifiques salles de bain, des toilettes pas très propre, des passages secrets, des escaliers, et elle se perdait. C’était une maison labyrinthe et elle s’égarait. C’était angoissant. Il n’y avait qu’un seul cheminé pour toute la maison. Y avait comme un problème dans son intimité, les toilettes étaient tout le temps crade et ça la dégoutait. Mais y avait pleins de salles d’eaux pour se nettoyer. Et cette cheminée qu’on attisait, les aboiements du chien dans la cheminé comme pour prévenir d’un danger.
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