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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 10:37

 

Le_Vaisseau_Fantome_by_Wishmistress.jpg

 

Dans une petite chapelle perchée sur une roche, une vierge noire et des ex votos protégeaient les navires des tempêtes. Nous sommes sortis et chemin faisant il s’est mit à pleuvoir. Nous courrions main dans la main dans les hautes herbes bleutées, le grand vent nous poussait. La mer grise tumultueuse frappait contres le pied des falaises et nous éclaboussait. Le vent soulevait ma robe de velours violet, mes longues jambes fines et blanches étaient recouvertes de boue. Nous étions trempés et je tremblais alors tu m’as serrée dans tes bras pour me réchauffer, je devinais ton regard turquoise et glacé dissimulé sous une de tes mèches de cheveux noire, je caressais ta chevelure et ton visage creux. Toi tu t’es mis à mes pieds, m’a essuyé les jambes avec un mouchoir. Mais tu avais d’autres idées dans la tête, plus coquines et moi je frissonnais. Frissonnais lorsque tes mains creusaient un passage entres mes cuisses serrées. Ta tête était sous ma robe comme sous un parapluie, tu levais les yeux pour voir avec délices ma petite culotte de soie. Par-dessus la soie tu l’as embrassé, mon sexe. Des chevaux sauvages galopaient au loin sur des terrains vagues…Un TGV est passé dans le champ. J’étais épuisée, j’étais aussi légère qu’une plume, quarante trois kilos, alors tu m’as porté. Toi aussi tu étais très mince, mais bien plus grand et musclé que moi. Tu voulais m’emmener au café sur la plage, un peu plus loin. Là bas on pourrait boire un chocolat bien chaud pour se réchauffer. Tu marchais difficilement dans les galets, ils roulaient sous tes pieds… La tête me tournait un peu. On est arrivé au café, j’ai bu un chocolat et mangé une glace. Toi tu préféras un cappuccino et une gaufre au chocolat. C’était un pub irlandais avec le feu qui crépitait dans la cheminée. Un vieil homme barbu, vêtu comme un marin, jouait de l’harmonica. Une jeune femme asiatique, au teint diaphane, en longue robe blanche, les cheveux flottants s’est approchés de nous. Elle avait les yeux gris mystérieux, et ses cils étaient maquillés de bleu. Elle voulait nous dire quelque chose. Elle parlait d’une voix toute douce, presque inaudible. Elle était timide, elle rougissait. Elle tenait dans ses mains un coquillage, une coquille Saint Jacques, je crois. Elle le tenait précieusement dans ses mains, comme s’il s’agissait d’un diamant. Elle nous le donna en disant « Ceci est mon cœur, il vous protégera ». Si elle ne l’avait pas dit avec ce regard si perçant, j aurais pensé qu’elle se moquait de nous. Etait-elle folle pour croire qu’un coquillage soit son cœur, et pourquoi nous le donner ? Pour nous protéger. Mais nous protéger de quoi ? Elle a disparu. Nous sommes rentrés dans notre cabane au bord de la mer. Nous venions juste de l’acquérir. C’était une cabane de pécheur pour des weekends en amoureux, les vacances…Loin de la ville.

Nous avions pris un bain bien chaud ensemble. Un bain aux huiles essentielles et tu me savonnais le dos.

Nous avions dîné dehors, face à la mer. La table était éclairée par des bougies aux flammes vacillantes. Nous buvions du champagne. Je te disais« Etrange cette femme, je suis troublée… ». Tu m’as embrassé en me répondant « Elle est folle ! ». La lumière du phare balayait la mer. Tu avais mis ‘le vaisseau fantôme de Richard Wagner’ dans le lecteur cd. Appuyé sur play. Dans une épaisse brume nous avons aperçu un beau voilier ancien, fantomatique. Je t’ai dit de regarder. Les voiles blanches gonflé (mais par quel vent ?), la toile de certaines voiles étaient déchiquetés. Nous le regardions émerveillés. C’était comme dans un rêve. Nous étions fascinés.

Le lendemain matin un inconnu est venu nous rendre visite alors que nous faisions l’amour. Nous nous sommes habillés en vitesse pour lui ouvrir la porte. Il n’avait pas bonne mine. Il était grand, très maigre mais musclé, il était habillé tout en noir, il portait des lunettes de soleil comme s’il voulait dissimuler ses yeux. Il transportait sous son bras un tableau enveloppé dans du papier journal. C’était une huile sur toile, une sirène assise sur un rocher au milieu d’une mer tourmentée. En échange de dix milles euros nous devions cacher ce tableau dans un vieux navire datant du 17 ème siècle au vieux port maritime, quai numéro 13 à la nuit tombante. Je trouvais ça louche mais toi tu étais bien content de gagner autant d’argent et si facilement. Je voulais lui poser des questions mais l’inconnu refusait d’y répondre et même de nous dire son nom, il s’en excusait « Pardonnez moi, je ne peux pas vous le dire. Je suis vraiment désolé.» Il nous a recommandé d’être très discret, mais de ne pas s’en faire, car nous ne risquions rien. C’était certainement un homme malhonnête. Mais cet argent était tellement tentant. Et je me suis demandé s’il ne s’agissait pas du même navire que nous avions vu la veille au soir. Malgré ma méfiance nous avons accepté l’offre. Toi tu prenais cela à la légère.

Nous avons passé la matinée sur la plage. Tu étais joyeux, avec ces 10 000 euros tu rêvais de nous offrir un beau voyage à l’étranger…

Je cueillais des coquillages et des galets pour décorer notre jardin. La mer était étale comme un lac. Nous n’étions encore qu’au mois d’avril mais il faisait si beau que j’avais presque envie de me baigner. J’étais vêtue d’une robe légère à volant. Vers midi nous sommes allés au village acheter une baguette de pain. Nous sommes rentrés dans une librairie. Ils vendaient de vieux journaux. L’un de ces journaux a attiré mon attention, en gros titre« Meurtre d’une jeune femme, un cambriolage dans le musée maritime qui aurait mal tourné. » Sur la photo je l’ai reconnu, c’était la jeune femme asiatique que nous avions rencontré au café, qui nous avait offert un coquillage en nous disant « Ceci est mon cœur, il vous protégera ». Je pensais qu’il y avait une erreur, elle ne pouvait pas être morte, nous l’avions vu. Mais le crime avait été commis un an plus tôt. C’était un fantôme ?! Elle s’appelait Midori. L’article expliquait qu’elle était la descendante d’un grand capitaine, Harlock Mukari, il avait fait naufrage lors d’une violente tempête au 17 ème siècle, c’était un grand voilier de commerce. Dans l’épave, deux siècles plus tard, au 19 ème siècle donc, des explorateurs avaient retrouvés un trésor d’une grande valeur. Il s’agissait d’une huile sur toile, une sirène assise sur un rocher au milieu d’une mer en furie. Vers le milieu du vingtième siècle la descendante du capitaine Midori Mukari le récupéra. Elle l’exposa dans son musée maritime. Le cambriolage a mal tourné, ils l’on tué et ils on emporté l’œuvre avec eux. Elle valait une fortune. Selon la légende le capitaine erre encore sur les mers a bord de son navire.

Nous étions maintenant mêlés à cette histoire ! Et ce navire que nous avions aperçu…Le vaisseau fantôme de Harlok Mukari ?!

L’inconnu nous avait demandé de cacher ce tableau dans un navire, d’après sa description le navire évoquait celui de Harlok Mukari. Seulement c’était un vaisseau fantôme…Ce n’était probablement pas le même !

Inquiet après avoir lu le journal, tu ne voulais plus te rendre au port pour cacher ce trésor et nous n’osions pas non plus appeler la police. C’était dangereux. Mais l’inconnu nous avait versé la somme d’argent.

Nous n’avions pas fermé l’œil de la nuit, et le lendemain matin nous avions reçu une lettre de menace dans la boite au lettre, à la cuisine je l’ai lue a voix haute, tremblante, butant sur les mots :

« Nous vous avons donné une somme d’argent en échange d’un travail, mais vous n’avez pas accomplis la mission ! Si ce soir vous ne le faite pas, nous n’hésiteront pas à vous tuer ! Depuis que j’ai tué Midori Mukari et volé son tableau, elle hante mes nuits. Elle veut récupérer ses biens, pour elle et le capitaine. Nous voulons rendre l’œuvre au capitaine Harlock pour retrouver la paix. Mais nous ne pouvons pas le faire nous même, c’est trop dangereux ! La police pourrait nous repérer facilement. Mais vous, vous pouvez le faire pour nous, sans risque, les flics ne vous soupçonnerons pas, vous êtes des vacanciers, nouvellement arrivés, des étrangers à cette histoire. »

Nous étions contrains d’obéir. J’ai emporté le coquillage, le cœur de Midori pour nous protéger. Nous marchions dans les rues désertes, la peur nous suivait. Le moindre bruit nous faisait tressaillir. Le port était baigné de brumes. Ce qui était banal en soi, mais cette brume était tellement épaisse qu’elle rendait les rues, l’éclairage publique et le port presque irréels. Nous progression dans un océan de brouillard. Pourtant nous savions parfaitement où nous devions allés. Nous étions comme guidés par quelque chose ou quelqu’un qui était sans doute tout prêt de nous. Nous avions immédiatement trouvé le bateau tant il était imposant. On ne distinguait pas tout. Mais on aurait dit que ce navire avait été sculpté par les ténèbres. Nous avons franchi la passerelle, le bois craquait sinistrement sous nos pas. En un instant nous nous sommes retrouvés sur le pont glissant du navire. Le silence était encore plus épais que la brume. Soudain nous avons entendu un rire lointain, ce n’était pas le rire sardonique d’un spectre seulement d’un homme qui avait trop bu. Ce rire avait quelque chose de familier et de rassurant en un tel lieu. On voyait une forme, une forme sous la lune qui semblait danser avec maladresse, mais cette forme nous ignorait. Elle semblait être là sans y être. Cette ombre paraissait faire parti du bateau comme les mats ou les voiles.

Au départ j’ai ressenti une sorte de caresse, une main légère avait effleurée ma joue. Il y eut aussi un étrange parfum. Et soudain elle était là. Devant nos regards ébahis. Elle semblait infiniment douce. Evidemment c’était elle, elle eu un timide sourire comme si elle paraissait génée. Et elle parla d’une voix claire et décidée, elle ne cherchait pas ses mots, elle n’était pas tout à fait comme la première fois que nous l’avions vu, peut être plus sereine : « J’avais perçu votre fragilité, votre étonnante fragilité et votre inconscience aussi. Ils sont si lâches qu’ils vous ont envoyés ici à leurs places. Je savais le rôle que vous deviez jouer. Je ne vous en veux pas. Par contre sachez que je hanterai toujours les scélérats qui m’ont assassinés ! Je ne leurs laisserai aucun répit. Comment peuvent-ils penser que je les laisserai en paix ? ! Ils sont vraiment méprisables ! Maintenant rendez moi le tableau. Mon aïeul y était très attaché ! C’était un cadeau que lui avait offert un autre marin qui avait trouvé la mort très peu de temps après. »

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commentaires

C
Bonjour Prisca. Bravo pour ton écriture toujours aussi originale et ta belle imagination. Gros bisous.
F
<br /> <br /> merci pour tes commentaires, des bisous, à bientôt<br /> <br /> <br /> <br />

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