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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 14:57

numerisation0015.jpgDans le jardin d’hivers, une jeune fille, pâle, frêle, nommée Prudence fait de la balançoire. La nacelle est suspendue à la branche d’un chêne. Ses longs cheveux blancs aux mèches bleus clairs virevoltent.Elle a de grands yeux gris. Elle est vêtue d’une robe de soie bleu nuit style nipponne. Porte des chaussons roses de danseuse. Le chat noir Mercure la regarde de ses yeux bleus, en faisant un brin de toilette. Des papillons bleus et violets dansent dans les airs. Les flocons de neiges tombent sur la verrière.

Dans le manoir qui communique avec le jardin d’hivers, son oncle fait sauter des crêpes dans la poêle. Dans une marmite sur le feu de cheminée, des pommes de terre et des châtaignes cuisent. Il fait une pause, les pensés encore à l’atelier, à se qu’il entreprend. Son oncle Alphe s’occupe d’elle, c’est un homme mince aux longs cheveux bruns. Il est luthier. Il passe de longues heures dans son atelier. Les parents de Prudence sont morts. Depuis la jeune fille ne parle plus. Comme elle ne parle plus , elle ne va plus à l’école. Alphe paye quelques étudiants afin qu’ils lui donnent quelques cours à domicile. Prudence ne sort presque pas dans la rue. Elle s’amuse dans le manoir, dans le jardin d’hivers et l’immense parc boisé de peupliers. Elle passe de longues heures à jouer du violon. Sa musique remplace ses mots.

Un étrange client vêtu d’une cape est venu rendre visite à Alphe dans sa boutique, cet homme se nomme Luciano Nochil. Un homme brun aux yeux bleus. Il lui a fait voire un tableau, une huile sur toile. Il prétend qu’il s’agit d’une œuvre de Fernand Knnoff. Une jeune fille aux longs cheveux marche sur l’eau, aussi légère qu’une plume, elle joue d’un étrange instrument. Cet instrument ressemble à un violon mais ce n’est pas un violon. Luciano aimerait savoir de quoi il s’agit. Mais Alphe ne le sait pas non plus, il lui dit que cet instrument est beau mais n’existe pas. Il n’existe que dans l’imaginaire du peintre. Mais Luciano fait une réflexion à voix haute, en se frottant le menton « Les instruments, les choses naissent d’abord dans l’esprit de quelqu’un, ensuite on les matérialise. »

Luciano lui demande de recréer cet instrument. Alphe accepte mais n’est pas certain que l’instrument puisse servir à jouer de beaux airs. Il ne sera peut être qu’un objet de décoration. De toute façon personne ne sait en jouer. Il l’explique à son client. Son client n’est pas découragé pour autant, il pose une liasse de billets sur la table. La jeune fille Prudence a surgit, craintive dans la boutique au même instant. Son visage dans la pénombre. Luciano lui a sourit, le regard pétillant, il a disparue en disant « C’est elle qui en jouera sur ma scène si elle le désire…Je l’ai entendu plusieurs foi, en passant dans la rue, elle est doué ! ».

L’homme a disparue comme par magie, mais le tableau et la liasse de billet est toujours posée sur la table de l’atelier. Si Prudence est doué pour le violon ce n’est pas certain que se soit la même chose avec l’instrument de Fernand Knnoff. Alphe malgré ses doutes, conçoit cet instrument pour son client. Il s’aide du tableau pour le reproduire. Il travaille jour et nuit. Il réussi mais le pense inutilisable pour jouer de la musique. Il s’y connait, techniquement parlant ça ne peut pas fonctionner. Néanmoins il est heureux de faire ce travail, et le fait avec grand soin et munitie.

Prudence le découvre achevé sous un lambeau de lumière, elle le contemple, le caresse, il semble être fait pour elle, il est doux, brillant, étroit. Alphe qui entre dans l’atelier l’en empêche.« Tu sais ça ne marchera pas, tu risques de le casser, mon client sera mécontent de moi. Mais avec tous ses beaux billets nous pourrions faire un beau voyage et je t’offrirai une jolie robe et une harpe, tu en rêvais lorsque tu étais une fillette! ».

Prudence baisse les yeux, et rejoint sa chambre tristement…Elle écrit un mot sur sa table de chevet.

« J’ai perdus l’usage de la parole mais ma musique la remplace…J’ai un corps liquide comme dans les œuvres de Fernand Knnoff, les instruments sont un peu des corps…Me voilà bien triste. Laisse-moi, Alphe l’essayer. Je serai le faire parler. Ca ne sera pas strident. Je le promets.»

Elle n’a pas envie d’une robe, ni d’une harpe. Ni d’un beau voyage. Alphe ferme à clé son atelier durant son absence, et la nuit. Cache la clé, il ne veut pas qu’elle l’essaye.

Lorsque Luciano vient chercher son instrument, et récupérer son tableau, il est fou de joie, il danse dans l’atelier, caresse l’instrument en sifflant. Sa cape tournoie. Au risque de renverser des objets. Alphe se réjouit de voire son client si heureux. La jeune fille est là entre eux deux. Luciano le prête à la demoiselle. Elle le prend fasciné. Alphe s’adresse à Luciano.

« Il lui faut un nom à votre instrument, Monsieur.

-Je l’appelle Prudence car cette œuvre de Knnoff se nome ainsi. Prudence.

Luciano surpris s’exclame, en désignant l’adolescente avec son doigt :

-Elle s’appelle aussi Prudence ! C’est ma nièce.

-Ah bon ! C’est merveilleux c’est un signe ! »

Prudence sourit et joue de son instrument « la prudence ». Les sons sont sublimes. L’enfant joue un air. Les deux hommes sont parcourut de frissons. Les accords, les harmonies sont si beaux. Le son est si profond.

Alphe est stupéfié, car sa nièce n’a jamais appris à en jouer. Il n existait pas… Il ne pensait même pas qu’on pouvait en tirer un beau son. Il l’imaginait inutilisable, seulement décoratif. Il n’existait que dans une toile. Mais Luciano n’est pas du tout surpris. Il est chef d’orchestre. Il est propriétaire d’une somptueuse salle de spectacle.

Prudence va jouer régulièrement de son instrument sur sa scène,elle attire une foule d’admirateur. Se sont des papillons de nuit autour d’une lumière. Fascinés, envoutés…Prudence est irrésistible lorsqu’elle joue.

Des clients commandent des prudences à Alphe. Il les réalise avec succès. Mais ses clients reviennent quelques jours après l’achat et se plaignent de ne pas réussir à en jouer.Même des personnes douées, de grands musiciens. Alphe leurs propose des cours avec Prudence. Ils acceptent mais aucun malgré les cours n’arrive à en jouer. Aucun. Seul Prudence peut en jouer. Comme si cet instrument était crée pour elle seule. Seulement accordé à elle. Il ne se nomme pas Prudence pour rien. C’est son corps. Elle a délaissé les autres instruments, les autres corps… Ils ne sont pas à elle.

Les jaloux, les prétentieux disent d’un ton méprisant « Je ne suis pas si mauvais, mais comment apprendre avec une muette ! ». Pourtant Prudence est très patiente et douce, elle montre clairement ce qu’il faut faire. Cet instrument c’est son corps ils ne peuvent pas en jouer. Il est à elle. Se sont ses mots en elles, sa musique les exprime. Prudence est un fantôme, l’âme d’un instrument qui a retrouvé son corps.

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commentaires

S
Ma fée on arrive pas à lire c'est en blanc sniffff

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