chacun sa vie, chacun sa rive

Le plaisir de lire tes mots. La tristesse de leurs absences. Si c’est une longue absence. Le besoin d’écrire, de t’écrire. De recueillir ton écho muet. Echo à lire. Bien plus qu’un écho, bien plus qu’un reflet. Ta pensé passe. Tout prêt de moi. Trouble parfois mon âme. Le besoin de signes. Le besoin de nos mots. Je t’admire, je t’aime dans nos mots. Nos mots qui s’écoutent, se croisent, se parlent tous bas…Les paroles s’écrivent sur l’eau, suivent leurs chemins. Nos mots qui s’enlacent. Ne te lasse pas trop. Les pensés se passent de rive en rive. Se passer de ton visage, se passer de la vibration de ta voix. T’aimer surtout dans l’échange de mots (écrit). Rechercher ton affection. T’en donner à volonté. Aveuglé par ton éclat. Eclaboussure. Apprécie que tu m’admires aussi, même si ce n’est pas une faim en soi, sans toi souvent je ne me sens rien. De l’autre coté de la rive, je bois tes mots. Toi aussi tu bois les miens. Mais tu as moins soif que moi. Tu débordes moins. Tu es canalisé. Tu m’apporte un équilibre à moi aussi. Chacun sa vie, chacun sa rive. Ca arrive. Parfois on se rejoint. Nos paroles se tiennent la main, fond des ponts. On marche sur nos lettres, on se voit en dehors d’elles. Tu surgis de leurs profondeurs. Je m’étonne, tu as un visage, un corps. Ta belle voix vibre… Tu es fait de chairs et d’os, mais pas d’eau et d’encres diluées. L’enchantement disparait ou presque. Car sur la surface je l’eau je dessinais ton visage à ma façon.
On se sépare, chacun sa vie, chacun sa rive. On vit bien ainsi. Peu de temps s’écoule, j’en brule d’envie. Je fais flotter des mots jusqu’à toi. Toi aussi. Je te lis dans les vaguelettes. Devine les sous entendus. Si l‘eau se lisse trop longtemps, tes paroles manquent, je sombre. Car je suis comme ta plume petite sœur. Tu ne le sais pas, tu canalises mes émotions. M’apaises.
Chacun sa vie, chacun sa rive. Ca me plait ainsi.
Nos mots s’écoulent sur la rivière du temps. Une rivière à nous deux. Invisible pour les autres.