Je ne vois que la jeune fille en noire,
Ses yeux semblent cracher un feu émeraude,
Son voile de mystère l'enveloppe...
Elle est assise sur une malle et fume
une fine cigarette.
C'est une actrice
Elle a des amis et elle semble
tenir les rennes de sa vie,
Elle semble n'avoir pas peur.
J'aimerais avoir l’insouciance,
Mais je suis voilée de craintes,
On dirait que j'ai une ancre
tenue à ma cheville.
Quand on est jeune tous
les rêves sont réalisables si
les vilains professeurs
ne les détruisent pas.
Ou si on reprend courage et
espoir.
Pourquoi suis-je
anéantie? Ne peut-on
jamais s'en sortir de la mélancolie?
Je ne suis plus cette jeune demoiselle.
C'est triste d'avoir une maman qui pleure,
Elle a noyé mon cœur.
Elle noue un cordon à ma cheville et
à mon poignet, m’empêchant
de m'envoler.
Elle me noue avec son besoin d'amour,
Elle me noue avec sa peur pour moi
Il paraît que je suis fragile.
Il n y a pas de papa pour
me redonner confiance.
Il y a des hommes amis qui auraient son âges
mais sont absents même si amoureux.
L'être qui boîte que je suis
se pose des questions sur son avenir,
son passé s’appelle 'l'enfance',
le présent s’appelle 'rien',
hier s’appelle 'le rien'
Les oiseaux derrière la verrière
Les fleurs et les plantes en
dedans et en dehors.
La pluie en dedans
Quand elle boit.
Dedans ou dehors
c'est pareil, une marre
de nénuphars, sécurité
et instabilité de la barque
qui prend l'eau.
Des chats qui dorment sur
le lit d'une mamie qui n'est plus,
La senteur de café flotte dans sa cuisine,
La cafetière sanglote,
pleine de noire dans sa gorge.
La jeune âme-sœur
Je l'ai chassé avec un balai magique.
Il a laissé une trace de parfum
dans mon lit, il a pleuré dedans:
il est amplis de passé et de fantômes
Je ne voulais pas l'effrayer...
Le trou noir m'a avalé et il est
plus important que l'amour et
les rêves.
Je ne cueille plus le thym et le romarin
J'infusais les plantes dans l'eau afin
de soulager ses poumons malades.
La balançoire sous le
saule pleureur se fait
balancer par le vent.
Maman voudrait s'en sortir,
en ayant ma présence,
moi je voudrais m'envoler,
dans mon monde imaginaire.
Une balançoire qui entre dans un miroir,
où je chevauchais.
Ce n'est pas tout à fait un monde d'enfance
C'est un monde mauve où j'ai des ailes de fées
Dans ce monde on vît d'amour et d'eau fraîche,
et on a un corps d’apesanteur.