Un morceau de Led Zepplin. La musique me fait mal… Et me fait du bien aussi. Je chante avec une voix mêlé de sanglots. La salle d’eau à une belle acoustique. L’écho me répond plusieurs fois. Le plafond vibre. Le mur se fissure. Ce n’est rien qu’une déchirure sonore. Et le chat assis sur le rebord de la baignoire me regarde.
Je prends un bain, je ne suis même pas nu. Je suis vêtu d’une robe blanche. Je plonge mon visage sous l’eau. Mes longs cheveux bruns s’emmêlent. Tout ce que je désire, c’est de me diluer, et en retirant le bouchon, d’être absorber par le siphon. Je retire le bouchon, le tourbillon m’attire, je glisse. Je ne peux plus respirer, je fais des bulles, des bulles.
A m’épuiser.
Je reviens, comme hélas trop souvent. Je reprends mon souffle.
Ma peau est translucide, un poisson rouge nage dans mon corps. Le chat guette la proie entre les barreaux de ma cage thoracique.
Je bois de l’alcool à la bouteille, avale des médicaments. La plaquette. Je ne me sens pas très bien, j’ai mal au crane, la tête tourne.
Le chat me regarde effrayé, et sa petite voix angoissée dit « miaou ».
La vapeur d’eau envahit la pièce, le néon n’éclaire plus très bien.
Je me relève avec difficulté, je titube, pose ma main sur la glace pour ne pas tomber par terre. Laisse une empreinte de main sur le miroir embué. La salle d’eau est sur un manège, ça tournes, tournes.
La musique aussi, ça tournes, tournes. Ce n’est pourtant pas une valse.
D’autres fissures se forment. Ce n est rien qu’une déchirure sonore.
L’animal me griffe. Le poisson dans mon corps se cache.
Je saigne, ce n’est rien qu’une déchirure sur ma peau…
Je perds mon équilibre. M’écrase par terre, m’évanouit.
Le félin se met en boule dans mes cheveux trempés.