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28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 10:53

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Un soir fantomatique. Ses jambes sont enroulées dans un drap de soi blanche, elle ressemble à une sirène. Elle est allongée sur son lit, nu ou presque, on devine à travers le tissu une petite culotte de dentelle rose et noire. Ses anglaises blondes cachent ses seins. Elle n’est pas bien grosse. Sa peau est d’une blancheur extrême, parsemée  de grains de beauté. Son visage ovale, triste, elle le retient dans ses mains comme s’il s’agit d’un ballon.  Du vernis bleu au bout de ses doigts.  Une larme posée sur son ongle.

La fenêtre est ouverte, les volets mi clos. La poussière flottante étincèle dans le lambeau de lumière. De la poudre de fées on dirait ! Dehors un concert de métal symphonique sur une place. Des guitares électriques, des basses, mais pas trop violent, mélodieux. Une voix de soprano.  Un ciel tourmenté, le croissant de lune fantomatique en début de soirée, il est un peu bancal. Inquiétant de le voir incliné. Un cerf le contemple de ses yeux fascinés, il pense que la lune peut se décrocher, tomber, s’écraser sur les tours de verres en face de chez elle. Briser. Et c’est tant pis pour cette humanité.

 Une forêt autour de la place. De la mousse et des fleurs sauvages au pied des racines.

De grandes toiles recouvrent les murs de sa chambre. Des nymphes nues aux longs cheveux, vêtues de robes déchirées avec des visages tourmentés. Des corps recroquevillés.

Se sont ses œuvres. Elle est peintre, survit dans la pauvreté. Habite un étroit appartement.  

Elle pense à sa maison d’enfance. Un vieux manoir dans une forêt creusoise. C’est dans son rêve, l’âme du manoir l’appelle. Elle rêve qu’elle emménage à nouveau dans ce manoir. Il est vide. Elle parcoure les pièces, elle se perd presque…

Elle se souvient de son cheval noir qui galopait à vive allure dans la prairie, crinière au vent.  Des chauves souries nichaient dans le grenier. Renversant, renversé, elle a la tête en bas.

Des pierres tombales dans le jardin escarpé. La rosée glissante sur le marbre, larmes des morts.  Des ruisseaux…Elle regarde ses veines aux travers ses mains.

Des ruisseaux…Sa main, la prairie, la main…Des ruisseaux.  

La musique devient médiévale, et des bohémiennes dansent autour du feu. La nuit  est tombée, on voit mieux l’inclinaison du croissant de lune. Un chat sur un toit sortant de son sommeil, se lève en s’étirant, puis bondit dans les airs. Disparait.

Elle hurle, les danseuses cessent leur danse, se retournent, intriguées et inquiètes. Un serpent noir dans son lit, son cœur palpite, son corps se fige. La bête rampe pour s’entortiller autour d’elle. Elle veut se sauver mais sa peur la paralyse. Elle suffoque.

 Elle inonde ses draps de  ses pleures. Le serpent noir nage dans son lit.

De son lit elle bascule, presque évanouit, elle s’enfuit dans le couloir.  

Quelqu’un frappe  à sa porte, elle lui ouvre. Un homme. Elle lui dit  « Aidez moi, je vous en supplie ! Il y’a un serpent chez moi ! Dans mon lit. » L’homme la dévisage de haut en bas, elle est encore nu. Il lui demande la permission pour entrer dans sa demeure.

Ils se dirigent vers la chambre, il n’y a plus de serpent, mais  la fée Mélusine est dans son lit, avec une queue de serpent. Elle dit avec une voix sépulcrale « Désolé de t’avoir fait peur. Le manoir qui habite tes pensées c’est moi qui la construis. Viens l’habiter si tu veux ! »

    

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commentaires

S
Que c'est beauuuuu ma fée douce soirée a toi bisous evy

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