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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 20:37

 

 La nuit, minuit, zéro trois.

Au cinquième étage, une fille est assise en équilibre sur le rebord de sa fenêtre, elle se penche un peu trop. Elle tremble.  Il fait si froid. C’est une brindille rousse vêtue d’une robe de soi rouge, elle fume de l’opium. Sans filet, en équilibre. Fragile l’équilibre. Sa chevelure de sorcière virevolte. Ses pupilles phosphorescentes sont dilatées. Elle a le regard figé. Il semble que son regard soi remplis de terreur. Elle à le tien blafard sous le lampadaire.  Ses cernes sont accentuées.

 La pluie nettoie ses joues. Son mascara coule.

Elle fait des volutes de fumées en forme d’étoile avec sa bouche.  Dans le ciel il n’y a jamais d’étoiles. Alors avec sa bouche on peut bien souffler des mirages. 

Malgré son allure maladive, Litimi est élégante avec sa pipe.  La Pipe réchauffe ses petits doigts fins qui tremblent.  Son visage disparait dans le nuage d’opium.  Elle rêve de se transformer en fantôme, pour que les murs passent en elle, qu’elle passe en eux.  Elle serait u ne volute de fumée à forme humaine qui s’élève dans les cieux.  

Litimi cherche les limites, frôle les limites, caresse la mort. Assise sur un rebord, elle balance ses jambes dans le vide. Trempe ses pieds dans l’eau de là.  Elle n’est même pas triste, elle rit toute seul.

Perdu dans sa nouvelle ville, et vie. Ses idées sont emportées par le vent.  Le vent souffle très fort ce soir. Peu de circulation, des chats miaulent. Des chiens aboient dans le lointain. Des cloches sonnent.

 Les journées sont grises …Son  remplis de cours, les amphithéâtres sont remplis de jeunes inconnus, elle croise des visages, elle parcoure des visages, ils partent et courent, ils ne lui parlent jamais…

Elle aime ce qu’elle étudie, elle lit des choses qu’elle n’avait jamais lues. Litimi n’est pas du tout d’ici, ici la culture est différente, elle à tout à apprendre. Puis ses parents n’avaient pas de livres, ils travaillaient dur, c’est tout.  Elle découvre les œuvres de Baudelaire, Lautréamont, Edgard Allan Poe … Elle veut devenir poète, elle à dit ça à sa mère au téléphone, celle-ci c’est moqué d’elle. Lui à dit : « c’est plus sûr la profession de professeur. » Mais Litimi s’en fou, c’est sa vie et elle fume de l’opium. Part en fumée, s’enflamme. Elle ne sait pas pourquoi mais elle se sent joyeuse, elle chante…

Les gens qui passent s’arête,  lève la tête, se retourne sur elle. Quelqu’un lui  dit « Non, ne fais pas ça ! ». Elle se balance un peu trop à la fenêtre, elle se berce avec sa musique mais elle va finir par s’écraser par terre.  « Non ne fais pas ça ! » 

Elle se souvient de son père, il l’avait battu, il était fou furieux. Elle avait ouvert la fenêtre, allait se précipiter dans le vide, quelqu’un lui à dit exactement la même chose « Non ne fais pas ça ! », Litimi c’était caché pour ne plus qu’on la voit.  

Mais là Litimi cri « Ne vous inquiétez pas m’dame j’ai des ailes», et elle rit de plus belle. Provoque. 

Dans le ciel des nuages forment des tourbillons, des visages… Ca lui fait penser au cri de Munch. Un Munch en noir et blanc. Les volutes de fumées vont tourbillonner avec les nuages, entres les visages terrifiés. 

Elle se met debout sur le rebord de la fenêtre, les bras en croix. La tour semble instable, elle s’incline…Les gens sont à ses pieds.  Litimi a le tournis, a force d’observer des tourbillons dans le ciel. De se balancer. Elle croit qu’elle a des ailes, elle est prête à faire le grand saut. Elle passe de fous rires aux pleurs. A fleur de peau.

Un homme ténébreux surgit par derrière, agrippe son poignet. La foule soupire, soulagé. Il l’a plaque violement contre le mur, la gifle.  Elle essaye de lui donne un coup de pied, la robe se déchire. Il l’embrasse, et dit dans un murmure « Désolé mon autre, mais j’ai eu si peur. » Litami sanglote,  l’homme referme la fenêtre. La protège de la mort qui l’aspire.

 Elle se colle à cette vitre embuée avec regret, le regard dehors. Séparer du seuil de la mort.

L’homme fend la pipe en deux.

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commentaires

W
C'est sombre ! Et je ne m'attendais pas à cette chute. J'aime bien :-)
F
<br /> <br /> merci, des bises<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : Mon univers sombre et féérique...Je m'appelle Prisca Poiraudeau,une rêveuse gothique, je suis passionné d'art...
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