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1 juillet 2016 5 01 /07 /juillet /2016 13:34
La rose des chiens
La rose des chiens

Les immeubles bleutés brillaient d’une lumière aveuglante. Des danseurs de Hip Hop dansaient sur la musique étrange de Fever Ray. La piste de skate borde ressemblant à une vague figée, luisait d’une lueur noire. Semblait suer le pétrole sous le reflet de l’astre rouge. Au creux de la vague s’étendait un long et étroit stade de foot. L’herbe verte fluo se décoiffait au vent léger. Un lièvre blanc fuyait à vive allure vers la forêt bordée de violettes phosphorescentes.

Une frêle jeune fille nommée Cendre ne faisait que passer d’un pas aérien vêtue d’une petite robe noire à capuche. Elle était si pâle et ses yeux si bleus. Elle a disparue, avalé par la gorge noire de la forêt.

La forêt n’était qu’un passage. Un passage où elle a enterré avec l’aide de sa mère Rosaline, Rubie sa malinoise dans les vestiges d’une cathédrale. Là, où reposes sa chienne, une rose ancienne à poussé. La rose des chiens, la rosa canilus en latin. Si elle l’a enterré ici c’est parce que sa chienne aimait se promener là, à l’affut de la moindre odeur…Et de l’autre côté, il y a un circuit destiné à la course des lévriers. Un éden canin. Les chiens de la fidélité aiment leur maître d’un amour infinie, gardent leurs maisons et travaillent avec plaisir. Cendre chante et joue de la guitare électrique dans un groupe de métal. Elle y a rencontré Favier le pianiste, ce jeune homme aux cheveux noire, aux yeux si claires et au tient basané. Favier a un lévrier et l’entraine aux courses pour le présenter aux championnats olympiques.

Cendre est assise à côté de Favier dans les gradins. Il est tendu. Ils se tiennent par la main. Celles de Favier sont chaudes et moites. Son chien nommé Night est le numéro 7. Les lévriers courent si vite, qu’ils s’effilent, semblent se fantômatiser…Ils créaient un vent circulaire. Une tornade au milieu des champs de blés dorés. D’horizons pastels aux tournis des éoliennes clignotant des lueurs rouges. Dés le début Night dépasse ses concurrents d’environs deux mètres de distance. Mais il ne faut pas qu’il s’épuise trop vite. Reste trois tours à faire et le circuit est grand. Le numéro trois, une chienne blanche qui était lente au début prend sa revanche et le dépasse presque. Alors Night dans sa dernière ligne droite accélère encore. Voyant son chien battre les autres, Favien crie de joie, hurle le nom de son chien pour l’encourager. L’excitation est à son maximum. Sa mère Nicoletta, son père José et sa petite sœur Camilla hurle de joie aussi, ainsi que tout les copains du groupe. Quand Night déchire le ruban rouge le premier, la foule l’applaudit, trépignent des pieds dans les gradins. Favien comme un chat saute de la tribune, atterrit sur le sable de la piste en glissant, rejoint son chien pour le féliciter. Le caresse. A l’arrivé, on sert à boire aux chiens dans des gamelles bleu-nuit. Night monte sur le podium et le président du club lui met sa médaille d’or. On attribut la médaille d’argent à la chienne blanche Bambie, le numéro 3. Night lèche le museau de Bambie. Tandis que le numéro 5, Moïse à la médaille de bronze descend du gradin sans qu’on l’ait autorisé à le faire, retourne gambader sur la piste, renifle le derrière de ses autres concurrentes. Son maître l’appelle en vain. Un très grand jeune homme blond qui porte une casquette et un sweat noire. Il coure après son chien, presque aussi vite mais ce n’est pas assez.

Cendre et Favier préfère rentrer à pied tandis que Nicoletta une femme blonde pulpeuse vêtue ce soir de blanc rentre avec son maris qui est policier, un homme mince, pas bien grand et moustachu. Camilla aux deux petites couettes est assise sur les épaules de son père. Les parents de Favier les invitent tous à diner avant d’aller à la fête de la musique. Maria la bassiste chevauche sa mobylette, la fait bramer surplace, tout en causant un moment à Favier et à Cendre. Ses lèvres sont fines et elle fume une cigarette. Une fine qu’elle s’est roulé elle-même. Ses yeux sont charbonneux. Ses longs cheveux noirs virevoltent au vent…Elle a les bras nus et musclés, des tatouages. Un collier de chien à pic. Gabrielle, un mec mince aux longs cheveux blonds qui joue de la batterie s’en va en voiture avec Hector un jeune homme costaud et barbu aux yeux les plus doux du monde. Hector a piqué la vieille deux-chevaux orange à son père.

En passant devant la sépulture de Rubis, Night s’assoit dignement devant, renifle la rosa canilus, et jappe. Les gouttes d’eaux scintillent comme des diamants. Les pétales de la rosa canilus frissonnent légèrement. Comme si elle avait froid. Asperge de gouttelettes le museau de Night. Surprit il incline son museau en éternuant. Des lucioles virevoltent, se posent et encerclent la sépulture. Night tremble de tout son être. Son regard est halluciné. La silhouette mauve d’une malinoise semble s’extraire du corps de Night. Night est à l’intérieur de ce corps canin fantomatique. On le voit en transparence. La malinoise s’élève au dessus de lui. Elle est en apesanteur. Au dessus de la stèle. Et se pose entres deux buissons devant la rose. Les yeux de la chienne fantôme brillent d’une lueur jaune dans la nuit.

-Rubie. Murmure Cendre d’une voix éteinte. Un flot de larmes inonde ses joues. Sous ce nom, l’apparition éclate comme une bulle de savon. Le mauve s’estompe dans l’encre de la nuit.

L’orage se met à tonner, les premières gouttes de pluies chaudes tombent sur leurs bras. Main dans la main, ils pressent le pas, se dépêchent à rentrer. Il fait tellement nuit. Ils n’y voient rien, ce n’est pas la lune qui éclaire leurs pas, même que leurs ombres s’étirent devant eux. Mais Night connait le chemin, il fille droit devant eux. De toute façon ce chemin est si blanc qu’il est presque phosphoré…Favier fille des coups de pieds aux cailloux. Au loin on voit les petites lumières de la ville. Et au bout des infinis champs, des lueurs rouges clignotent. On les croit aux précipices des horizons.

*

La lune se reflète dans l’eau bleue turquoise de la piscine. Night saute dans l’eau éclaboussant les musiciens assit autour de la table du jardin. Les parents de Favier ont préparé des spaghettis à la bolonaises. Cendre n’a pas faim. Elle joue avec sa fourchette comme une enfant…Et boit un diabolo fraise. Les glaçons s’entrechoquent dans son verre. Comme personne ne parle avec elle. Pas même Favier son petit ami. Elle finit par sortir de table. Fait d’abord un tour dans le jardin, puis en douce, en passant par le petit portillon au fond du terrain, s’en va seule à la fête foraine. Elle pense à l’apparition. A Rubis sa chienne. Si Night a gagné la course s’est grâce à Rubis ? Cendre flâne autour des manèges mais n’a pas envie de jouer. Elle s’éloigne de cette fête bruyante aux lumières clignotantes et agressives, de toutes couleurs, qui lui évoque les nuits à Hon Kong. Pour elle, cette fête à quelque chose d’anxiogène. La piste de voitures tournoie sur elle-même. Quand les autos filent, s’effilent au point de disparaître…On a la sensation de vitesse. Si vite qu’on ne les voit plus. C’est comme le vent qu’on ne voit pas, mais qu’on ressent. Un courant d’air effleure Cendre. Attirée par la piste, elle s’approche. Elle titube. Des immenses pinces dans les aquariums capturent des chiots. Des néons bleutés décorent les cages de verre. Elle se voit dans la vitre parmi les chiots figés de terreurs. Cendre titube. Les voitures accélèrent à côté d’elle, le courant d’air la renverse dans la cage de verre…La pince d’acier géante, comme une pince de crabe menace au dessus d’elle…Tandis que les immenses yeux des chiots la dévisagent tristement. Cendre titube. Cendre revient à elle. Mais sursaute devant la machine. Trésaille face à la pince. Elle réalise enfin que ce sont des peluches ! Pas de vrais chiots ! La tête lui tourne. Elle tournoie sur elle-même. Dédoublé dans le reflet du verre. Tournoie sur la piste automobile quand les autos passent et l’emportent dans son tourbillon. S’effilent en tournoyant trop vite. Elle ne se voit pas sur la piste et pourtant…Elles ne voient plus les voitures à vives allures. Elle les devine. Ce sont comme des fantômes… Ses pensées se déplacent en tourbillonnant sur la piste de course des lévriers. Elle est là-bas. Les chiens filent, s’effilent, si vite qu’on ne les voit plus, on les devine et on sent un courant d’air nous frôler…Leurs muscles chauds. Et leurs haleines de chiens assoiffées. Leurs langues qui lapent nos visages au passage. Dégoutés, nous nous essuyons avec nos manches de pulls. Un forain moustachu la retient pour ne pas qu’elle tombe et lui demande si ça va ? Il la dévisage d’yeux inquiets. Il lui dit qu’elle est blanche. Cendre est revenue, Cendre est troublée. Cendre se débat, s’enfuit…

C’est à la fête de la musique qu’elle retrouve Favier, Maria, Gabrielle, Hector. Entre les deux, elle est passée chez sa mère pour se reposer. Sa mère dormait déjà. Elle prend trop de médicaments. Elle est en dépression. Elle a pour refuge son sommeil. Cendre a bu du jus d’orange. S’est allongée sur son lit. Puis s’est maquillée. Elle a mit du mascara violet effet faux cil.

-Mais où étais-tu passé ? Cette question sonne comme un reproche. Ils ne s’étaient pas inquiétés. Elle sait bien que personne ne l’aime. Personne ne lui parlait. Elle ne mangeait pas, personne ne s’inquiétait. Elle est si étrange et solitaire…Depuis qu’elle est triste, elle n’intéresse personne. Mais elle ? Qui elle aime ? Elle aimait Rubis sa chienne. Elle aimait son père qui est mort l’été dernier. Mais à présent elle se sent incapable d’aimer vraiment. Ils lui semblent tous superficielles, sans profondeur à celle qui est triste. Mais alors qu’est ce que je fais avec Favier ? Elle se le demande. Peut-être qu’elle aime se sentir aimer et protéger. Elle n’avait pas la force de rejeter ce gentil et beau garçon. Cendre ne sait pas ce qu’elle veut. Ne sait plus ce qu’elle aime. N’aime pas faire de la peine…Si ça se trouve, il ne l’aime pas. C’est juste une poupée chinoise entre les griffes d’un loup. Mais ils n’ont pas encore…C’est grâce à lui qu’elle a pu intégrer ce groupe de musique. Elle aime la musique, elle aime chanter. Une des rares choses qui lui procure des émotions. Le reste du temps, c’est comme si elle était morte.

Une fumée blanche inonde la scène. Cendre chante d’une voix éthéré accompagné par les guitares et le rythme ensorcelant des basses, de la batterie. Une malinoise ressemblant à Rubis s’est allongée en position de sphinx à ses pieds et la regarde amoureusement. Les longues jambes de Cendre sont juchées sur des hauts talons et elle porte cette petite robe noire. Ses fins doigts pincent les cordes de sa guitare. Cendre ne se laisse pas troubler par cette chienne. Elle chante. La malinoise balance légèrement sa tête au rythme de la musique. Ferme ses yeux comme en osmose. Laissant apparaitre de longs cils transparents. A la fin du concert, lors des applaudissements, la chienne a disparue. Cendre ne faisait que la regardait et elle ne l’a pas vu partir. Cendre vacille. Elle a mal à la tête. Alors Favier lui offre un verre dans le café d’en face. Un pub Irlandais. Le serveur lui apporte la limonade qu’elle a commandée. Un autre groupe se met à jouer. Elle s’absente aux toilettes afin de se rafraichir le visage. Elle pleure. Quand elle revient, Favier la serre dans ses bras. Cendre boit lentement son verre de limonade. Grimace un peu à cause d’une amertume qui la surprend. Favier l’accompagne jusqu’à chez elle. Ils passent par une rue obscure. Réveillant tous les chiens à la ronde. Les bêtes surgissent de leurs niches en aboyant, dans la nuit leurs yeux brillent d’une lueur mauvaise, faisant tinter leurs chaînes sur le sol. La gueule d’un berger allemand surgit d’une grille les fait sursauter. Celui la n’aboi pas, il grogne. Retrousse ses babines laissant apparaître ses longues canines. Favier le défis en le regardant droit dans les yeux. Ses grands yeux verts sont encerclés d’une pupille noire. Paniquée Cendre ordonne à son ami d’arrêter de jouer. Le chien est suffisamment agressif, pas la peine d’en rajouter ! Si il n’y avait pas cette immense grille, le chien du manoir lui aurait sauté à la gorge. Oui, c’est après Favier qu’il en a. Cendre en a l’intime conviction. Mais pourquoi ? Favier aime les chiens.

En bas de l’immeuble une malinoise ressemblant à Rubis est assise devant la porte. Elle se lève, son ombre s’étire sur le sol. La chienne vient vers elle. Cendre veut la caresser, mais sa main passe au travers elle.

-Oh, c’est bizarre ça ! Dit-elle d’une voix troublée.

-Qu’est ce que tu fou ? T’es soule ou quoi ?

-Nan, j’ai vu un chien qui ressemble à Rubis…Il était aussi à la fête de la musique.

Favier éclate de rire. Cendre est agacée qu’il se moque d’elle. Ils montent les escaliers de cette immeuble jusqu’au cinquième. Le rire de Favier dévale les escaliers. Alors Cendre se met en colère. Sa colère résonne dans la cage d’escalier. Elle cherche ses clefs dans son sac à main. Ses mains tremblent. Alors il lui fait un bisou dans le cou. Elle sent sa chaude respiration dans son oreille.

Rosaline sa mère dort toujours. Son sommeil semble agité. Ils n’allument pas les lumières. Cendre s’allonge sur son lit. Favier lui retire ses souliers. Elle ne sait pas si elle en a envie, mais elle se sent toute molle. Elle reste immobile, les yeux au ciel. Comme une poupée inanimée. Pourtant elle a conscience de tout. Avec sa main, il se fraye un passage entre ses cuisses jusqu’au pubis. Tire sur la ficelle de son string. Lui retire brusquement. L’orage se met à tonner, une pluie intense s’abat sur les vitres. Il lui lèche le sexe. Comme si il allait la dévorer. Ses doigts, sa bouche sont électriques. Une douleur muette la traverse intérieurement. Ca lui passe partout…Ses yeux lui semble animal. Il la retourne sur elle-même. La tête de la fille tombe sur le côté du lit, ses cheveux cascadent sur le plancher en bois. Ses yeux immobiles fixent les dessins abstraits formés par le bois. Tout en mordillant sa nuque, il fait glisser la fermeture éclaire de sa robe. Tire ses cheveux afin qu’elle redresse la tête. Elle ouvre sa bouche mais elle ne peut pas crier. Aucun son ne sort. Il la retourne encore, mordille son oreille, passe sa main dans ses cheveux. Caresse ses seins tout en frottant sa queue contre son pubis. Les yeux de Cendre sont au ciel. Elle est paralysée. Favier lui apparait avec une gueule de loup. Sa langue lape son pubis. Ses griffes lacèrent ses chairs. Sa poitrine est en sang. Il la renverse à nouveau. Son buste est renversé dans le précipice de son lit. Comme une marionnette en chiffon. Ses fesses s’offrent à lui. Elle sent son sexe entre ses fesses. Il la pénètre. Un poignard froid. La peau de son hymen, et un peu de sang se défait sur le drap. Il se balance en elle-même, de plus en plus vite. Il gémit. Il est en sueur. Son buste poilu effleure son dos, tandis qu’il cogne comme un dingue à l’intérieur d’elle. Son haleine de chien lui donne la nausée. Cendre n’a plus conscience du temps qui passe, et se demande pourquoi ? Pourquoi ce dépucelage si barbare ?! Pourquoi est-elle si molle ? Elle se met à observer le tas de vêtement en désordre. Dans sa poche de jean un petit flacon en verre attire son regard. La rose des loups est inscrite dessus. Mais en dessous du nom de l’élixir, il est précisé : Ceci n’est pas à base de la rosa canilus inoffensive mais à base de daturas noirs toxique. Une tête de mort est dessinée dessus. Il m’a drogué. Se dit-elle. Sa mère en longue chemise blanche, sans un bruit, surgit dans la pièce et brise une bouteille de verre sur sa gueule de loup. L’agresseur perd connaissance. Des morceaux de verres lui transpercent la cervelle. Mais il est déjà tard. Cendre flotte au dessus de son corps. Flotte au dessus du lit. Elle se voit. Ses yeux au ciel. Son sexe ouvert, ses jambes écartées. La vision s’éloigne. Cendre est aspirée par une tornade lumineuse. Elle tournoie sur elle-même. Puis à vive allure dans un tunnel. Au centre de tout ça, il y a le buste de Rubis. Et une rosa canilus. Elle est devant le portail de la cathédrale inachevée, encerclé d’arbres…

*

Celui qui à découvert le poison avait conscience que la rosa canilus est inoffensive. Comestible. On peut en mettre dans des pâtisseries. L’utiliser comme huile de massage. Mais il ignorait qu’on la cueille à la porte de l’Eden. Un Eden gardait par les chiens et les loups. Il ignorait que la petite mort était encastrée dans la grande. Celui qui ne maîtrise pas son instinct est plus animal qu’animal…Alors que les chiens sont nobles. Entres chiens et loups ils se découvraient, ils s’aimaient, ils se haïssaient, se combattaient…Avec l’autre, en l’autre mais surtout en soi même. Ceux qui n’ont pas de conscience ne sont pas des animaux très humains. A la santé de leurs plaisirs égoïstes, leurs jouissances puisé dans la souffrance de l’autre…

*

Le lendemain du meurtre de la jeune fille, le chien Night dans un état de haine et de folie a dévoré son maitre Favier. Il était possédé par le fantôme de Rubis. Night embrassa la morte et ils unirent leurs forces dans cette soif de vengeance.

Night devenue sauvage, quasi loup…Revenue à la forêt. Il se nourrissait de baie, de petits gibiers, s’abreuvait à la rivière, dormait au creux d’un chêne. Plus aucun homme ne pouvait l’approcher. Il était devenu trop craintif. Son maître l’avait fait travailler intensivement à la course, comme un esclave. A l’ombre de sa gloire. Favier l’avait de nombreuses fois battu. Pourtant c’était un brave chien, fidèle, obéissant et affectueux qui lui pardonnait tout. Jusqu’au jour où il assassina cette jeune fille.

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