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1 février 2019 5 01 /02 /février /2019 14:40
Roses en flottaison

Roses en flottaison

Prisca Santa-Maria avait deux âmes-sœurs et des amis. Elle avait de longs cheveux blonds presque transparents et un teint lunaire…Des yeux très clairs. C’était une jeune fille très timide et craintive qui vivait avec un chat nommé Lîla, à la robe blanche et douce…Des yeux verts en amande. Vêtue de sa veste en simili cuir Prisca se dirigeait vers la porte du jardin d’hiver…Une porte ovale. Un vitrail coloré avec un loquet rond. En or comme le petit bouton d’une robe. La verrière ondoyait légèrement...C’était peut-être l’effet des rayons du soleil sous la pellicule d’eau…Il avait plu. La couleur des mosaïques se détachait aussi…Se dédoublait légèrement…Prisca vacilla sur la pointe des pieds. Retomba sur ses pattes comme un chat…sur les losanges en céramique de l’époque antique. Elle se releva ou plutôt s’agenouilla et se frotta les mains endolories…Les particules de sable frottées dans ses paumes créèrent des étincelles…De l’électricité statique. La voilà magicienne ! Ce n’était pas de la poussière, c’était le sol qui s’effritait à l’usure du temps. Une colombe chantait…Suspendue à un anneau de fer se balançant dans les airs…Le fragile oiseau ouvrait ses ailes sous un faisceau de lumière où la poussière dorée et scintillante dansait en se torsadant…Comme des merveilles. Il y avait une belle hauteur de plafond et les poutres comme une arche inversée formaient une étoile à huit branches. Elle se dirigea vers la porte et l’ouvrit. Du poisson mort empestait le lieu…Une sardine aux écailles bleues sur une soucoupe bleu-nuit. A moitié mangée de sorte qu’on voyait l’arête centrale. Le cadavre était infecté de mouches. C’était le repas du chat un brin gaspilleur.  Lîla était endormie dans le cerisier où les pétales s’envolaient comme des confettis. Un message apparu sur l’eau de la fontaine…Gloria Rosa, son amie, la longue dame brune. Prisca n’était pas très grande et elle était frêle comme une brindille. Cette âme-sœur avait de longs cheveux bruns, des yeux maquillés avec un trait de khôl à la manière d’une égyptienne.  Son aura de mystère s’étendait à la ronde. Elle était très grande et elle avait un corps de latine. Elle portait de jolies créoles. Sa fleur préférée était la rose blanche.  

*

Comme Gloria Rosa allait venir la visiter, Prisca Santa-Maria fît son ménage et son lit. Fît brûler de l’encens. Cueilli quelques tomates-cerise dans le jardin…Des framboises et des fraises. Au marché, elle alla acheter du pain de campagne et du vin. Elle se dirigea dans le cloître des Dames Blanches cueillir une rose. Elle traversa le petit labyrinthe de buis. Y retrouver son chemin était un jeu d’enfant et il débouchait sur ce petit jardin des simples où il y avait des roses qui odoraient à la ronde. De toutes les couleurs. Le portail ouvert de la crypte était assez angoissant… Un écureuil  descendit les marches de l’escalier, et disparu dans la bouche noire de l’obscurité. La jeune femme était intriguée. Elle n’avait jamais osé descendre dans la crypte. La nuit lui faisait peur. Comme elle était venue pour cueillir une rose blanche, elle en cueillie une…La plus belle des roses. Une voix gronda. Prisca tressaillit. Une voix caverneuse prisonnière d’un écho. Elle vit deux grands yeux rouges phosphorescents. Sa main se perla de gouttes de sang à cause des épines de la rose qu’elle serra un peu trop fort. La patte griffue d’un animal surgit de la crypte. Celle d’un chien géant ? Elle cria d’effroi… La bête semblait lui reprocher de lui avoir dérobé une rose de son jardin. La jeune fille s’enfuyait avec la rose …Elle ouvrit le petit portail en fer forgé qui grinça sinistrement et il se referma derrière lui. 

*

Le sang s’écoulait de sa blanche main sous le jet d’eau du lavabo en forme de coquille Saint-Jacques. Le sang n’en finissait pas de couler et engorgea très vite la bande qu’elle s’était faite. Le chat assis sur la coiffeuse blanche en fer forgé la regardait d’un air inquiet. Elle en refit un autre jusqu’à tant que l’hémorragie s’estompe mais en vain. Après tout cueillir une rose n’était pas un crime. Surtout pour celle qu’elle aimait. Elle lui donnait son amour. 

-Donner ou sacrifier ton amour ?! Dit une petite voix sur la surface de l’eau du bain…C’était une baignoire ancienne, blanche ivoire avec un élégant robinet en or. La salle de bain était joliment voutée. Mélusine était sculptée sur la voute d’ogive. 

-Je t’ai fait peur excuse moi, je suis la princesse Libella mais on me surnomme La Demoiselle. Nous sommes douze sœurs…Une de mes sœurs est une abeille, elle s’appelle Maya, je vais lui demander de m’aider à panser ta plaie, il faut faire un cataplasme avec du miel…C’est très bien que tu aies désinfecté la plaie avec de l’eau. Sais-tu qu’ici l’eau est magique ? Elle provient de la source romaine. La libellule violette se posa sur la main de Prisca. 

- Pourquoi parles-tu de sacrifice ? Je l’aime de toute mon âme…La petite sirène libellule ria de sa voix claire…

-Ne t’en inquiète pas. Je disais cela pour nous. Nous les douze princesses…Notre père, le Roi, veut absolument nous marier et à la nuit tombée il nous enferme à clef dans notre chambre. Mais nous ne dormons pas, nous allons danser…Il s’est aperçu que nos chaussons de danse sont usés alors il a fait la promesse de nous donner à celui qui découvrira notre secret. Où nous allons danser… 

-C’est affreux !

-Oui les princesses ont des responsabilités ! Mais nous sommes encore jeunes et nous attendons la bonne personne. Tant que notre cœur est noble…Ce n’est pas un crime de danser ! 

La libellule fît ondoyer l’eau du bain de ses ailes et appela sa sœur Maya l’abeille qui rentra aussitôt par le vitrail. Les dix autres sœurs ailées arrivèrent à sa suite, elles transportaient un petit pot de miel en terre cuite…Parmi elles : une fée, une sirène, une ondine, un papillon fée, une féline ailée, une licorne, une danseuse papillon, une fée lapin lunaire, une jeune fille canine et la sorcière blanche. Toutes étaient des jeunes filles hybrides avec des caractéristiques animales et ailées. Toutes étaient de petites tailles. La sirène libellule et la fée abeille lui retirèrent les épines plus ou moins incrustées sous la peau, et lui firent un cataplasme de miel et de pollen. Une feuille d’aloe vera flottant comme par magie sur l’eau du bain servit de bande pour le pansement. Toutes les petites créatures s’activaient autour de la main blessée de la jeune fille. La féline ailée s’était assise sur la coiffeuse à côté du chat Lîla. Elle caressait  l’animal de ses longs doigts, si fins…Lîla était aux anges et il ronronnait. 

Le lendemain matin, le cataplasme s’était défait tout seul…Après une longue nuit de sommeil les griffures de la rose avaient disparu…Prisca alla prendre son bain. Des roses flottaient sur son bain et une fiole d’huile essentielle de rose était posée sur le rebord de baignoire. Elle retira le petit bouchon en liège et  versa quelques gouttes. La salle d’eau était baignée d’une douce senteur. Elle ôta sa chemise de nuit et se glissa dans l’eau. 

*

Lettre de Gloria Rosa à Prisca Santa-Maria

Chère fée,

Merci de m’avoir accueillie chez toi. Tu es la personne la plus douce et la plus délicate que je connaisse…Merci pour la belle rose blanche ! Elle était très jolie chez toi. Sous les scintillements du chandelier en cristal. Cet escalier en colimaçon menant à la chambre sentant la cire d’abeille.  Ce plancher qui craquait sous mes pas. Ce grand  lit blanc à baldaquin. Cette grande armoire à glace qui appartenait à ta grand-mère. Ce tableau pré-raphaélique au dessus de ton lit. Cette fenêtre donnant sur le jardin et les lilas en fleurs. La cathédrale qu’on aperçoit et le son des cloches. Ton jardin d’hiver où ta colombe semblait s’amuser. Son chant. Ton chant cristallin. Tout est angélique en toi. Ta voix. Tes yeux bleus en amande que j’ai maquillé avec du mascara et du khôl. Ces longs cheveux blonds si doux que j’ai brossé. Cette peau diaphane et douce comme une peau de pêche. Ce visage si fin. Tes mains si fines. J’ai aimé nos petits déjeuners dans le jardin d’hiver. Le thé de Chine dans ta jolie porcelaine. Les fruits rouges et les merveilles. J’ai aimé nos balades main dans la main. Nos discussions dans le jardin. Les pieds dans l’eau de la fontaine romaine. Et cette balade chevauchant ma Harley Davidson jusqu’à l’océan. Ce bain de mer. Les routes sinueuses dans la forêt. La biche traversant la route. Le château médiéval perché sur une roche.  La nuit, le chant de Maya, du groupe Pro Memoria. Les chandeliers allumés. L’opium qu’on fumait. Nos danses auprès du feu. Tes poèmes que tu me lisais. Ces nuits étoilées. Ce vin versé. Ces photographies que j’ai faites de nous. 

Je t’aime

Ta féeline Gloria 

Lettre de Prisca Santa Maria à Gloria Rosa

Chère Gloria,

J’ai été touchée par la grâce de tes gestes. Le fait que tu fumais de fines cigarette assise à mon balcon en fer forgé. Les rideaux de mon lit à baldaquin qui flottait. Ta bouche rouge. Tes yeux si sombres aux reflets bleu-nuit striés d’or. Ce regard si mystérieux. Caresser tes longs cheveux noirs. Ces jolis maillots de corps en dentelles ou en velours  que tu portais. Ce parfum de rose flottant autour de toi. Ta voix de chanteuse blues. Relever la couverture sur toi quand tu avais froid. Caresser ton dos.  Marcher main dans la main dans les rues médiévales. Te préparer des diners aux chandelles. Des salades composées : tomates-cerise, feuilles de menthe, noix et du fromage de chèvre saupoudré d’herbes de Provence sur des tartines de pain de campagne passé au four (à bois). Merci pour la balade en Harley Davidson, pour le bain de mer…La crypte…Non je ne voulais pas descendre… Une menace invisible m’angoisse. Ce pentagramme gravé devant. Le granit si chaud au soleil. Ces roses que ton nez de Cléopâtre sentait… Je t’ai supplié de ne pas les cueillir car le jardinier est ronchon. J’entendais comme une source souterraine, comme un orage lors de la montée des eaux. Tu es descendue dans la crypte…A l’intérieur je n’ai pas vu la bête. Je tremblais. C’est vrai qu’il faisait sombre mais petit à petit la roche s’est mise à scintiller et j’ai perçu la vierge noire au pied d’un ruisseau et les roses blanches à ses pieds…Tous les cierges étaient éteints. Une chauve-souris a  effleuré mes cheveux…Et m’a surprise. Je n’ai pas crié. Tu as chanté. Le gouffre avalait ta voix. Ce n’était pas comme un écho. Il y avait un étroit passage prolongeant le ruisseau émeraude. Je t’ai suivi. C’est tout au fond que je percevais un bruit sourd…Lorsque tu as vu une araignée noire aux longues pattes fines, tu es revenu sur tes pas…Un fil de la vierge dans tes cheveux et dans tes longs cils scintillant. Blonds au soleil. La bête dormait peut-être dans l’abysse. Je ne cesse de rêver de cette crypte qui dans mes rêves devient un labyrinthe…L’eau monte, l’eau gronde et transporte des étincelles, de l’orage. Je suis en robe blanche et l’eau m’arrive déjà jusqu’à la taille. Une vipère effleure ma cuisse, l’entre-jambe et sa morsure est intense. Si douloureuse. J’hurle et la grotte absorbe ma voix. Ma voix traverse le tunnel à la vitesse de la lumière…Je cherche ta main. Je tournoie sur moi-même. Ma blanche robe. Corolle. Parfois tu me dis que je ne veux pas descendre en moi, que je ne veux pas faire face à mes démons…Que ces choses au fond de moi ne sommeillent pas. Elles ne sont pas sans conséquences même dissimulées dans l’obscurité. Au contraire…Ces secrets nous mettent en danger car ils nous attirent à eux…On ne peut pas rompre le sortilège. Les choses mises en lumière perdent leurs pouvoirs maléfiques. Parfois toi aussi, tu semblais perdue dans tes pensés…Seule Lîla pouvait t’éveiller. 

Je t’aime féeline

Prisca

*

Prisca Santa-Maria avait deux âme-sœurs. L’une féminine. L’autre masculine. Elle aimait Bernard De La Source, un homme d’un certain âge qui lui apprenait beaucoup de choses. Car il était très instruit. C’était un homme simple, assez doux, d’une apparence limpide et calme, qui pouvait être profond, et qui avait la main verte. Elle aimait beaucoup Gloria mais elle se demandait pourquoi son ami Bernard était aussi silencieux depuis quelques temps. Elle devait mériter son amour ou lui prouver. Du moins c’est ce qu’elle pensait. Ne comprenant pas vraiment ce qu’il souhaitait. Est-ce qu’elle en faisait trop ou pas assez ? Il l’aimait mais étaient-ils sur la même longueur d’onde ? Il y avait beaucoup de choses qu’il ne disait pas. Il n’arrivait pas toujours à exprimer ses sentiments. Il lui demanda de lui cueillir une rose rouge dans le jardin du cloître des Dames Blanches (là où il y a la crypte). Car les roses du cloître des Dames-blanches sont les plus jolies et sentent merveilleusement bon…Elle se rappela de la présence de la bête…Et de ses blessures. Sa main en sang. Cette main qu’il avait embrassée comme un homme d’une autre époque. 

« Un jour il me demandera de décrocher la lune, mais c’est impossible…Je le trouve un peu cavalier. Est-ce que Gloria m’a demandé une rose ?! Non, je l’ai cueilli avec le cœur !» Comme elle l’aimait beaucoup, elle alla jusqu’à la crypte cueillir pour lui une rose rouge…Ses désirs étaient des ordres. Elle fût très surprise lorsqu’elle découvrit  un bouquet de roses mauves, roses, rouges et blanches... Dans un vase devant le portail de la crypte, au centre du pentagramme. Etrangement l’intérieur de la crypte n’était plus aussi sombre qu’auparavant. Elle était éclairée par des scintillements dorés. La nuit allait tomber, et il se mit à pleuvoir. Alors elle ramassa le bouquet de roses. Celui qui avait composé le bouquet avait eu la gentillesse d’ôter les épines. Elle entendit un homme sangloter. Elle descendit les marches recouvertes de mousses…Une senteur de fougère emplissait ses narines. Ce n’était pas un homme qui pleurait…C’était la bête. C’était un ours blanc.

-Vous croyez que j’ai un cœur polaire Demoiselle…Toutes ces roses sont à vous pour mettre du baume à votre cœur…Je ne voulais pas vous faire peur l’autre fois. J’ai demandé à la libellule d’aller vous panser. C’est ici que les douze princesses viennent danser…Voyez les rondes de champignons c’est le cercle des fées. 

-Merci infiniment pour les roses. Mais pourquoi pleurez-vous ? Puis-je faire quelque chose pour vous ? 

- Ne pas vous fier aux apparences…Pouvez-vous me contempler dans le reflet de la fontaine ? Et c’est ce qu’elle fît…

-Oh mon Dieu ! Bernard c’est vous ! 

-La reine sorcière m’a transformé en ours…C’est pour cela que j’étais silencieux, distant et je ne pouvais pas me montrer ainsi…Elle voulait me punir de mon cœur de pierre. Mais il y a un moyen de briser le sortilège. Les douze princesses m’ont dit qu’il faut qu’une femme tombe amoureuse de moi. Même sous cette apparence et je dois  l’aimer en écho,  exprimer mes sentiments sans être possessif ou jaloux…

-Oh Bernard je vous aime ! Qu’importe les apparences ! Prisca lui caressa le dos. Sa robe blanche était si douce. Sous ses mots et gestes tendres Bernard retrouva sa forme humaine. 

-Oh ma belle Prisca, ma blonde, cela faisait sept jours et sept nuits que je n’ai pas mangé. Sept jours et sept nuits que j’ai pleuré. Cela m’a semblé une éternité.  Pardonnez-moi de vous avoir fait tant souffrir avec mes maladresses…Mon cœur n’était pas glacé. Mais je ne savais comment exprimer mon amour sans paraître bourru. Vous êtes si belle et si fragile. 

Il prit sa main gauche dans la sienne et l’embrassa. Elle s’approcha de son visage et de ses lèvres. Ils s’embrassèrent puis lentement sortirent de la crypte. 

*

Cher Bernard,

Ma maison je l’ai hérité de ma mamie. Elle était écrivain aussi. Je suis contente que tu t’y sentes bien et que tu trouves des lectures à ton goût. Je sais que tu t’occupes bien des plantes de mon jardin. De mon chat et de ma colombe. Tu me manques. Mon voyage avec Gloria se passe bien…Elle va rentrer chez elle, chez son âme-sœur homme, ma sœur d’âme et reviendra me voir bientôt.

Je t’aime.

Prisca   

Prisca Santa Maria et Gloria Rosa restèrent deux sœurs d’âme, s’aimant d’un amour pur…Prisca se maria avec son âme-sœur Bernard De La Source  et ils eurent une petite fille…Gloria se maria avec Odin Renaud et eu un petit garçon et une petite fille…Elles n’étaient jamais loin l’une de l’autre et se voyaient souvent…Elles n’habitaient pas loin l’une de l’autre, et la maison de l’une était aussi celle de l’autre. Toujours la cheminée était allumée pour les tant-aimés et les amis. Et les roses odoraient le lieu à la ronde. Les douze princesses dansaient toujours la nuit en cachette du Roi leur père, jusqu’à tant de trouver l’amour et une descendance…

Ellen Rogers

Ellen Rogers

L'oracle des Contes de fées de Lucy Cavendish
L'oracle des Contes de fées de Lucy Cavendish

L'oracle des Contes de fées de Lucy Cavendish

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15 janvier 2019 2 15 /01 /janvier /2019 18:24
Rosella Hightower et Rudolf Noureev dans le « Cygne noir ».

Rosella Hightower et Rudolf Noureev dans le « Cygne noir ».

Le cygne noir
by Renée Vivien (sous le nom de Pauline Mary Tarn)

Sur les fjords, passaient, comme un nuage, des cygnes blancs.

Mais un jour, ils aperçurent dans leur nombre un cygne noir dont le bec était rouge comme du sang.

Voici que les cygnes tout blancs s’épouvantèrent de voir au milieu de leur troupe ce compagnon singulier.

Rassurés enfin, ils passèrent de la terreur à la haine.

Donc, ils assaillirent le cygne noir avec tant de haine, qu’il faillit périr.

Et le cygne noir se dit :

« Je suis las des cruautés de mes semblables, qui ne sont pas mes pareils.

« Je fuirai à jamais au fond des solitudes.

« Je prendrai l’essor et je m’envolerai vers la mer.

« Je connaîtrai le goût des brises du large. J’entendrai les grands cris de la tempête.

« Les flots tumultueux berceront mon sommeil, et je me reposerai dans l’orage.

« La foudre sera ma sœur, et le tonnerre, mon frère bien-aimé. »

Ayant entendu de très loin le bruit lointain des vagues, le cygne noir prit l’essor et s’envola vers la mer.

Mais l’ouragan le surprit et l’abattit et lui brisa les ailes…

Le cygne noir crut alors qu’il allait mourir sans avoir vu la mer.

Pourtant, il sentait dans l’air la bonne odeur des algues.

Les ailes brisées se soulevèrent dans un dernier effort…

Et le vent emporta le cygne mort jusqu’à la mer…

le cygne d'eau taken by me

le cygne d'eau taken by me

Benjamain Lacomble

Benjamain Lacomble

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15 janvier 2019 2 15 /01 /janvier /2019 18:20
Renée Vivien la muse des violettes

"Renée Vivien, née Pauline Mary Tarn le 11 juin 1877 à Londres et morte le 18 novembre 1909 à Paris, surnommée « Sapho 1900 », est une poétesse britannique de langue française du courant parnassien de la Belle Époque.

(…)Plongée dans une dépression suicidaire, elle refusa de se nourrir convenablement, facteur qui devait finir par contribuer à sa mort dont elle avait une image romantique. Lors de son séjour à Londres en 1908, dans un moment de découragement extrême et profondément endettée, elle tente de se suicider au laudanum après s’être allongée sur son canapé en tenant un bouquet de violettes sur son cœur. Après ce suicide raté, elle contracte une pleurésie qui la laissera affaiblie après son retour à Paris. Souffrant de gastrite chronique, due à des années d’abus d’alcool et d’hydrate de chloral, elle avait également commencé à refuser de s’alimenter. Au moment de sa mort, elle pesait à peine plus de 30 kilos. De multiples névrites lui paralysant les membres, elle se déplaçait, dès l’été 1909, à l’aide d’une canne. Morte au matin du 18 novembre, âgée de 32 ans, le décès fut attribuée, à l’époque, à une « congestion pulmonaire », mais sans doute attribuable à une pneumonie compliquée par l’alcoolisme, la toxicomanie et l’anorexie mentale. Enterrée dans le même quartier que celui où elle avait vécu, au cimetière de Passy, sa tombe, située non loin de celle de Natalie Barney, est constamment fleurie, preuve que sa figure et son œuvre continuent de susciter une intense ferveur. Il est possible de lire cette fin de vie difficile dans « Le pur et l’impur » au travers les yeux de Colette, paru en 1932.
Au cours de sa brève vie, Renée, qui publia son premier recueil sous le nom de « R. Vivien », nom de plume qui deviendra, au fil de ses publications « René Vivien » pour enfin rester Renée Vivien, fut une poétesse très prolifique qui vint à être connue sous le nom « Muse des violettes », dérivé de son amour pour cette fleur, dont l’obsession (ainsi que pour la couleur violette) est un rappel de Violet Shillito, la bien-aimée de son enfance.(…)"
Source:
www.unjourunpoeme.fr/auteurs/vivien-renee

Renée Vivien la muse des violettes
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15 janvier 2019 2 15 /01 /janvier /2019 18:08
Bonne année 2019 étoiles
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15 janvier 2019 2 15 /01 /janvier /2019 17:55
Lettre de Yûle (à une âme-soeur)

Tu es jolie aussi sans maquillage…Tu as de longs cheveux noirs.

Mais sans et sans les habits de princesses et les voiles de parfum nous ne sommes personnes.
Ces gestes le matin comme un rite nous mettent du baume au cœur. Ce sont peut-être des artifices mais je ne suis qu’artifice au cœur vide. La nuit vît entre mes côtes. Mon cœur pourpre est souffrant. Je suis fatiguée. Je ne dors pas beaucoup et je fais des cauchemars peuplés de fantômes. Tu t’es perdue dans un château, tu cherches quelqu’un mais au réveil tu ne sais plus qui…Tu as des épreuves comme dans un jeu. Tu me maquilles comme une poupée. Tu bois du vin dés le matin. Je m’appelle Angèle et toi Marylin. Je suis pâle et toi brune. Dés le matin tu fumes de fines cigarettes inodores et tu bois le vin. Avant cela, tu es si loin et ton regard est si noir…

Nous n’avons pas d’heure pour manger, on ne mange pas ensemble, nous grignotons. Je mange un peu moins que toi mais tu ne manges pas beaucoup…Tu préfères la substance.
Le froid. Le gris par la fenêtre. La blancheur dehors et la blancheur dedans. La glace pénètre mes os comme de fines lames. J’en ai des frissons. Nous sommes deux mais quand nous sommes ainsi, nous ne sommes personne. Seul le chat sait voir les fantômes.

« Si je ne suis rien pourquoi je souffre ? »

Je fais une crise de boulimie mais je préférais boire. Je me suis rêvée sans corps, ma tête est emplie de rêves et de poésies. Elle est une montgolfière qui monte et flotte au ciel et les pieds ne touchent plus la terre ferme. La poésie nous l’aimons car c’est la seule chose qui nous habite encore. Encore. Dans mon âme morte faite de nerfs et de sangs, d’os blancs. Tu es mon âme. Mais ma tête va éclater comme une bulle et je me suis mutilée de mes sens. Je tisse des fils noirs qui forment des nœuds. A bord de ma voiture pourpre je t’emmène en voyage à l’océan mais il n’est pas facile de te distraire de tes envies. Tu chantes à bord de mon vaisseau par-dessus la musique et le ciel du soir se teinte de mélancolie où nos mouettes y planent - paisibles. Nous chantons comme de véritables chanteuses écorchés vives mais seuls les anges nous entendent. Tu me parles de ton enfance et de ta vie…Tu es sincère, tu es profonde, tu me touches dans ta fragilité. Tu me rappelles un être cher disparu. Mais s’il te plaît l’avenir est-il mon passé ? Je n’aime pas me retrouver dans mon enfance. Dans le rouge on effleure la folie. Dans les vapeurs alcoolisés j’ai l’image d’un diable. Retrouveras-tu un peu d’espoir ? Même l’amour ne peut pas nous sauver de nous. Je ne peux pas espérer un être équilibré à mes côtés car je me sais moi-même feu-follet. Les gens qui sont mieux que moi veulent me changer et ne me comprennent pas. Je fais du mieux que je peux et toi tu le sais bien. Tu n’es que de passage. Passagère dans cet appartement mansardé. Tu m’as laissé une trace odoré…


Un peu de vin rouge,
Des éclats de rire,
Des éclats de cristal, Mon chant cristallin et ta voix de Blues.


Le soir je bois un peu pour t’accompagner. Cette chaleur remonte dans mes pommettes.
Nous cherchons l’oublie…Nous réveillonnons et tout est comme un rituel, tout est esthétique et magie. C’est une table de conte de fées. Tu immortalises en photos. Notre vie est romancée dans des albums. Nous sommes belles comme les stars des magazines. La vie Rock’n’roll est une vie rêvée mais les personnes ne sont pas dedans. Ne sont pas habitants de nos douleurs ou n’habitent pas cet immense vide : les steppes sibériennes. Heureusement il y a aussi la tendresse, les chats, la musique et la poésie. Ces chants vibrent dans ma petite demeure où ma petite fée tente de scintiller. Il y a les chandeliers et le sapin pour la féérie. Les lames de mes oracles féériques aimeraient nous prédire une meilleur destinée, nous montrer le chemin. Tu n’as rien oublié dans ta valise. C’est une toute petite maison où il y a tout. Une longue robe noire dort dans toute sa longueur. Il y a aussi les boites de maquillages et les chaussures. Les parfums. Les strasses pèsent aussi lourds que 2019 étoiles du ciel. Je pense que c’est aussi notre histoire qui nous réunit à cette table, notre enfance et tant d’autres choses que nous ignorions. Je porte un prénom polonais et j'aime une fille de l'Est...

 Je suis sur le quai de gare. Tu es déjà de l’autre côté du miroir. Je pleure. Paume contre paume sur la vitre. Les portes se ferment et le TER t’emporte de plus en plus rapidement...Ma silhouette s’effile.

Nous nous aimons et notre amour est simple car il est libre et nous avons confiance en l'une et l'autre. Les gens pensent peut-être des mauvaises choses sur toi mais ils ne se fient qu'aux apparences et tu te protèges des autres. Moi je sais qui tu es, le trésor que tu es, que tu caches au fond de toi. Tu m'as ouvert les portes de ton âme. Il y a un diamant qui scintille.

 

Lettre de Yûle (à une âme-soeur)
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15 décembre 2018 6 15 /12 /décembre /2018 14:28
La fille rivière(lecture vidéo)

La fille rivière,

Pourquoi l’oiseau est si cruel ?
Je suis la fille rivière, la fille senteur
L’onde qui a peur…
Je suis flot d’émotion.
Je suis ma propre lame
Que j’aiguise aux roches.
Les algues me caressent à peine,
Effleurant ma peur
En pansant,
En dansant longiligne…
Dans le mouvement de l’eau
Qui s’écoule…
L’eau c’est comme les visages
Sur le cristal du carrosse qui
Galope…
La fille rivière, c’était elle
Peut-être l’autre
C’était une inconnue
Aux reflets bruns.
C'était une fugue.
Je ne suis
Je suis…
Je suis liquide
Et mon image se lisse
comme des cheveux
mais se déchire...
L'automne se mire en moi
Je porte la couleur d'un feu limpide
Je m’effile en douceur,
Comme la fumée du
Chamane.
Dans son tipi il me fait
Apparaître, puis disparaître
Mais cher mage, je ne suis
Qu’une image.
Et mes yeux ne sont que des petites pierres
Des émeraudes et des Lapis Lazuli
Mais j'ai presque son odeur,
Celui des bois.
Mon chant est semblable
à celui du vent dans les feuillages...
Et je porte des robes de saisons
ondoyantes...


26 mars 2017. Prisca

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15 décembre 2018 6 15 /12 /décembre /2018 14:17
A mon étoile de neige  (lecture vidéo)

Gloria tu es triste,

Et je t’ai rêvé en

Un film en noir et

Blanc. Tu chantais

D’une voix douce.

Et tes doigts

Pianotaient, des touches,

En noir et blanc. Et

Ton tient de lune et

Tes cheveux nuits.

Et ta robe noire,

Et ta silhouette

En cil de lune.

Sous un faisceau

De lumière si blanche,

Semblant lunaire,

Qui contrastait avec

Le reste, dans l’ombre.

On m’a murmuré que

T’es d’ici et d’ailleurs.

D’un Pays de neige,

Et de l’antiquité.

Tu as le nez de

Cléopâtre.  Tu n’es

Pas une femme,

Mais un félin.

Je t’ai rêvé,

Tu es triste,

Et moi, derrière

L’image, je ne peux

Te serrer dans mes bras.

Le noir et blanc, t’aura

Sublimé.

Froide à la surface,

Pour te protéger des

Autres. Mais en réalité,

Douce et fragile, tel

Un chaton Noir,

Qu’il faut savoir

Apprivoiser quand

Il est si timide et

Aimer lorsque son âme

Est déchirée comme

L’aile d’un papillon.

Chanteuse sur scène,

Fantôme en coulisse.

Fée  à l’écran,

Hors écran tu

As pleuré. Etoile

À la dérive, chaine

À la cheville, tu haie la

Nature, la matière et

Son mécanisme.

Ecorchée vive,

Tu la refuses et

Te détruits. Et je

Te comprends,

De l’autre côté,

Je suis la même.

Tu es triste mais

Tu Es.

Celle qui M’a touché.

Et même dans

Une existence,

En noir et blanc,

Que nous menons,

Tu es merveilleuse,

Parce que c’est toi

Si touchante et

Si humaine malgré nous

Si profonde car tu

Connais l’existence.

Tu es une âme

En un corps de sang.

L’âme cherche la

Lumière des écrans,

A s’envoler,

Tu aimes l’extase,

La fuite

De ce qui fût réelle

Et si cruel.

Tu préfères le

Rêve en mode de vie.

En noir et blanc,

Où tu es mon étoile.

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1 décembre 2018 6 01 /12 /décembre /2018 13:25
Mes autres au pays de Centaurelle

Dans ma dernière toile j’ai représenté une licorne ailée aux ailes de chauves-souris. J’ai écrit à L en parlant de la chauve-souris en chocolat qu’elle m’a fait: La chauve-souris demeure à jamais dans mon cœur c’est une passeuse…J’écris et dessine avec elle (j’ai failli écrire avec ailes). Puis j’ai voulu dessiner mon autoportrait avec ma fleur dans les cheveux et mes grands yeux verts. J’ai une belle chevelure noire. Etrangement je ressemble à Gloria(ma petite amie). Lune est l’autre. Même si nous sommes plutôt complémentaires. Je suis à l’intérieur d’un miroir ovale. L’autre côté du miroir. La fantomatique L est sur la droite avec ses longs cheveux ondulés elle porte une jolie robe mais le vêtement se confond à la peau. Ses os sont apparents. J’ai eu beaucoup de mal à proportionner le corps par rapport au visage. Elle a un grand visage et de grands yeux mais le corps est si petit. Les motifs de sa toilette évoquent un peu Klimt. En dessinant son corps je dessinais le mien (à cause des habits gothique qu’elle m’a donné qui sont très ajustées pour moi).

Au pied de la centaurelle (au corps bleu et aux ailes violettes) il y a des motifs décoratifs de feuilles mortes et un papillon qui dessinent les lignes d’un cœur. Car c’est un ami de plume qui m’a écrit dans un songe « Les feuilles mortes ne sont pas mortes mais depuis elle a tant besoin de toi… »  

Il y a une feuille d’érable semblable à une main en haut de la queue de cheval (de la jument ou de la centaurelle). J’ai dessiné aussi un petit chemin de pierres qui monte au ciel, et il y a Jésus sur sa croix en miniature. Un jésus Crucifié ! C’est peut-être les chemins de Compostelle. En allant me promener au château de Beaufief je les emprunte. Il y a du houe tout autour du miroir. Le 31 octobre j’en ai cueilli dans la forêt  pour décorer la tombe de mon défunt père mais le houe qui lui était destiné à décoré ma maison et j’ai fêté Halloween. Il y a  une falaise et des sapins dessinés dans un style naïf (un peu comme Undertwasser) sur la falaise. Il y a une grotte dans la falaise avec un tunnel. Il y a une cascade(les cascades de Gimel en Corrèze) et un petit château fantomatique. Dans mes dessins c’est assez rare que je dessine un paysage car je ne me sens pas douée pour ça. J’aime dessiner les personnages féminins emprunt d’une émotion. Et les animaux…Dans mes trois derniers dessins la licorne est toujours présente. J’ai remarqué que les chevaux que je dessine sont un peu hybrides et parfois leurs museaux si fins évoquent ceux des oryctéropes. Dans mes dernières toiles il y a la présence équine. C’est peut-être mon animal totem du moment. Je m’imagine en cheval sauvage, craintive aux cheveux indomptés galopant sur la plage. Je suis un peu Sissi l’espiègle. En fuite de ses responsabilités qui lui pèsent lourds. Un peu trop coquette au risque de tomber malade. Sissi était dans un livre d’histoire de l’art ‘Les princesses vu par les peintres » Un livre quand j’étais petite avec les secrets du peintre. Qui sait si mon goût artistique n’est pas né de ses pages. Il y avait les princesses des contes et pré-raphaélique comme Lizzie mais aussi les véritables princesses. Sissi est comme moi entre deux mondes. Je ne suis pas une princesse sauf (je l’espère) de par la grâce et le raffinement. Et je suis une princesse dans mon univers magique.Ma Sissi à moi était aussi une poupée. Je lui brossais les cheveux comme à une centaurelle.

Jeudi 29 novembre

Les personnages de mon dessin et le cheval ailé me font penser à des jouets d’enfant. Ce sont deux poupées fragiles et un petit cheval en bois aux ailes de chauve-souris dans un décor fantastique en carton. Je peux coiffer la chevelure de L et l’habiller. Je peux coiffer aussi le cheval ailé et le faire galoper. Moi poupée je peux bien le chevaucher et m’envoler avec…

Un ami me demandait quel est ma technique ? Car il trouve le rendu très beau. Je dessine en premier mes personnages et animaux au crayon de papier puis je refais les traits au stylo. J’utilise les stylos bic pour faire la chevelure qui cacade...Pour les vêtements de mes jolies fées ou personnages j’utilise beaucoup de stylos pailletés, violet à paillettes, vert émeraude à paillette, bleu métallique mais surtout le doré (Comme Klimt j’adore Dior cette couleur si magique et précieuse…Sophistiquée)…J’aime ajouter quelques motifs décoratifs ici les feuillages et le houe. Dans l’autre dessin j’avais dessiné les cyclamens et les pommes de pin aux chevilles de la fée et de la centaurelle. Pour la coloration j’utilise les crayons de couleur et les crayons aquarellables et les encres de couleurs. Il m’arrive d’utiliser du vernis à ongle. Je suis comme un enfant à l’école maternelle. J’aime en ayant une technique mixte expérimenter plusieurs textures. Parfois je crois avoir fait une bêtise mais souvent ce n’était pas une bêtise…En voulant la réparer  je suis amenée à explorer autre chose. Le problème avec les encres et la coloration, c’est de faire disparaître les traits. Je suis obligée d’y revenir pour les faire ressortir, je peux parfois utiliser des feutres. Je deviens primitive et instinctive comme Pollock. Ce sont presque des jets de peintures, des tapotements incertains (Au coton imbibé d’encre). Un peu comme si j’entendais les tambours chamaniques. Ce sont les esprits qui s’expriment. Ma façon de dessiner n’est pas académique. Je n’ai pas appris à dessiner mais je m’aide souvent de photographies pour dessiner mes personnages (ici mon autoportrait et une photo de L) et pour les animaux je regarde plusieurs photos (pour ce dessin j'ai observé des photos de chevaux  et des dessins) mais je ne copie pas, je m’en inspire…Ne pas avoir appris à dessiner m’a aidé à trouver mon style. C’est un peu comme avec l’écriture, plus je dessine plus j’ai bon coup de crayon et plus je dessine plus mes dessins sont vibrants. Mes couleurs aussi sont vibrantes. Parfois j’ai un très mauvais coup de crayon, il est hésitant, je n’y arrive pas, et le lendemain il devient fin, net et précis et guidé…Je peux me ressentir en transe. Dessiner : cette activité manuelle demandant beaucoup de goût et d’application m’aide à me canaliser sur quelque chose. Alors que je suis si souvent éparse. Il me faut beaucoup de patience mais ma feuille m’absorbe. Ce que je dessine m’hypnotise littéralement. Je peux peindre facilement à jeûne.

A gauche c’est un autoportrait dans un miroir, avec ma petite rose dans les cheveux  mais je ressemble à Gloria, Lune et l’autre et à droite c’est la fantomatique L mais on à un corps similaire (elle m’a donné ses robes qui sont très ajustées pour moi). Un corps fragile et j’ai eu tant de mal à le dessiner et à le proportionner par rapport à la tête. Je souffrais en le dessinant. Je le souhaitais un peu squelettique mais proportionné avec le visage. Cela ne fait rien si ce n’est pas parfait…Cela montre que j’accorde beaucoup d’importance à la réflexion et aux rêves, aux choses de l’esprit mais le corps, lui, s’oublie…Cela dit il est gracieux malgré tout : très aérien avec une jolie ligne en courbe et elle est joliment vêtue. Elle pleure. Quelques mèches de cheveux serpentent vers sa poitrine. Ses côtes apparentes ressemblent à des végétaux, des lianes. L’habit se confond à la peau.

 

L’exposition immersive à l’atelier des lumières m’a beaucoup ému. Sur Klimt et Undertwasser(chien d’eau en allemand). J’étais en transe. J’ai pris beaucoup de photos et j’ai fais des vidéos. Si j’avais découvert Undertwasser dans un livre d’histoire de l’art, je ne l’aurais pas autant aimé car c’est si coloré. On dirait des dessins d’enfant et cela m’a rappelé mes propres dessins d’enfant. Mais ce n’est pas un enfant qui aurait pu peindre ce qu’il a peint. C’est un grand artiste au contraire ! Il y a une recherche et harmonie des couleurs (ou complémentarité)…C’est très dense. Je trouve que le montage vidéo avec la musique, la façon d’animer ses toiles révélait la beauté de son œuvre. Il y a beaucoup de spontanéité, de fraicheur dans ses toiles… Je voyais ce petit train défiler dans la nuit. Ses milliers de petites fenêtres d’habitation m’évoquaient les petites vies à l’intérieur. Les vies encloses. La vie mode d’emplois de George Perec.  Ses airs de dessins  enfantin, cet art un peu brut,  à quelque chose d’émouvant, j’ai ressenti une nostalgie ou comme une peur du vide…L’espace est infini. La ville est grande et chaque petite vie est si fragile dans cette immensité…A la fin l’exposition immersive est devenu psychédélique, C’était une danse des nombres et de donnés numériques…c’était déshumanisé. J’avais le sentiment que ses donnés avait avoir à une mystique énigmatique…J’avais la tête qui tourne comme si j’allais m’évanouir et c’était un peu comme si j’avais pris des substances, Comme un délire psychotique. Et je dansais au rythme des donnés avec ma caméra. J’étais en transe.

Gustave Klimt, ce peintre symboliste  est fasciné par les femmes. Il représente des femmes mystifiées. Des fées et des déesses. Il y a beaucoup de douceur qui émane et parfois même quelque chose de maternelle…Gustave Klimt est aussi selon moi un styliste, les tissus, les voiles et habits des femmes sont très détaillées. Il y a aussi beaucoup de motifs décoratifs et répétitifs. Klimt adore utiliser la couleur or. Egon Schiele montre plutôt la souffrance des corps, la maladie et les maux dans l’intimité et entre les êtres…La couleur un peu jauni de la peau évoque une peau de cadavre. On voit même en transparence les os. J’avais le sentiment que la couleur ou l’absence de couleur (à la fin)  était  le fil conducteur entres les différents artistes. Klimt montrant la féminité sublimée et mystifiée et puis Egon Schiele peintre du XX° siècle en contraste avec lui : ne sublime pas, il montre plutôt la souffrance des corps et des corps malades et souvent maigres…Puis Undertwasser (qui signifie chien d’eau en allemand) peint plutôt des paysages urbains où on ne voit pas les hommes mais on devine ses petites vies. Un peu comme dans la ruche des abeilles. Ses toiles sont très colorées et il y a beaucoup de dorés comme dans les toiles de Klimt. L’autre artiste et le dernier (dont j’ignore le nom) évoque un monde déshumanisé, numérique c’était comme de la musique électronique. 

Mes autres au pays de Centaurelle
Mes autres au pays de Centaurelle
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1 décembre 2018 6 01 /12 /décembre /2018 13:00

« Cette nuit j'ai rêvé que j'étais avec ma mère dans la forêt, c'était la nuit...Mais nous étions fâchées et je pensais à mon père (nous étions la nuit du 31 octobre au 1 novembre). J'ai voulu allumer un feu de camps mais trois arbres sont devenues semblables à des flambeaux...je me suis dis que je n'aurai pas dû allumer ce feu...Je l'ai regretté. Peur d'avoir causé un incendie. Un camion de pompiers est passé au ralentis sur la route (perpendiculaire au chemin) dans le noir il semblait rouge pourpre, on le distinguait à peine comme diluait à la nuit...Il ne s'est pas arrêté. Les arbres se sont éteints aussitôt comme trois bougies soufflés...C'était l'obscurité totale, une nuit noire, épaisse, sans étoile...J'étais perdue et angoissée, ma mère était loin...

(Panique, réveil en sursaut...)

Avant je suis retournée sur les lieux de ce qui ressemble à mon ancienne école de Cherbonnières...Il y avait un homme très brun, beau et avec le tien basané qui m'a abordé me demandant si je veux jouer de la musique avec lui, c'était étrange puis-ce que j'aime la musique, j'avais peur qu'il me drague alors j'étais plutôt fuyante avec lui...Les anciens toilettes d'école à la turque, dans la cour de récréation étaient à l'abandon, vétustes, recouverts de feuilles mortes...Ma mère était au devant moi...est-ce après que nous étions dans cette forêt? »

 

Le 15 novembre 2018,
Poème d’après un rêve

 

J'aime le soleil à la fin de l'automne,
Ce soleil un peu bas, comme la lumière d'un plafonnier,
Infusant une lueur orangé et feutré, magnifiant la couleur
Des feuilles mortes...

 

Il y a les toilettes à la turque dans la cour de l'école,
Les feuilles mortes recouvrent le passé
Le vent fait grincer les portes en bois (des cabinets),
La faïence est alvéolée de taches bleutées,
Les jeunes filles n’osent pas y aller :

 

« Il y a un trou noir, j’ai peur de tomber
et ça sent mauvais…C’est forcément le diable qui l’habite»

 

Les jours de règles, elles restent à la maison…

 

« C’est plus prudent et je suis pliée en quatre,
Alitée dans un lit de feuilles… »

 

Les cahiers sont en papier, la nature reprend ses feuilles…
Elle n’a plus l’âge d’aller en classe,
Laissons le vent danser
les souvenances.

 

S’épancher devant la cuvette, trou noir,
Les garçons aussi en avaient peur…

 

Ce vent fait tourbillonner,
On cherche une chanson, les cassettes
Éparpillées dans la bagnole, cette fille
Est devenue une autre…

 

Petite elle a joué à la marelle et elle est
Restée coincée à la case ciel, dans les cimes
Des arbres.

 

Il y a un poète ayant l'âge des pères, qu’elle aime bien,

elle lui fera lire ses poèmes, quelques
Fautes d’orthographe, une légère dyslexie,
Mais il l’aime bien.

 

Elle est longiligne,
Il est si terrestre :
Qu’il est maternel.
Il aime le jardin, il
l’aide à grandir.

 

Elle cherche l’équilibre,
Saute une ligne, écrit toujours
Avec son sang.

 

Ses trois arbres automnaux
Qui dans les songes s’enflamment,
Ce camion de pompier, rouge pourpre,
Estompée,
Passe au ralenti, et ne l’aidera pas.

 

Elle est seule en la forêt,
Il fait nuit, pas une seule étoile
Scintille…

 

Elle avait dessiné des robes de styliste
Quand elle fût petite, et elle les mit
Quand elle fût grande,
C’était devenu des robes de nuit,
Des farandoles…

 

Elle avait dessiné des maisons,
Avec des feux de cheminée et trois arbres
En forme de fleurs, au jardin…

 

Mais le vent ce sont des vaguelettes,
Où une longue aigrette s’échoue…

 

(car le vent fait mine d'enlever les choses mais
les dépose en vain, les abandonne...)

Le vent écolier
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4 novembre 2018 7 04 /11 /novembre /2018 11:47
Les elles de Chauves-Souris

18 octobre

Avant hier, en m'endormant, dans un état de vieil et de sommeil, je voyais danser, tourbillonner, devant mes yeux, de jolies feuilles mortes. Elles allaient très vîtes comme des chauves-souris. C'était apaisant. Cela me rappelle que mon ami m'a écrit dans un rêve "les feuilles mortes ne sont pas mortes mais depuis elle a tant besoin de toi..." J'essaye d'écrire à partir de ça, mais aussi de mes balades (parfois nocturnes) prés du château de Beaufief et le meurtre d'un homme retrouvé dans la forêt non loin de chez moi...J'écoute beaucoup de musique de Marianne Faithfull et je pense à des images sensuelles de clip sur les centaurelles (jeunes filles mi cheval, mi licorne)...Cela m'est déjà arrivé d'avoir des visions de tableaux qui évoquent la renaissance mais ce n'est pas ce que je dessine...J'avais regardé une série de photos où je vois Gloria dans un jardin des sages, la lumière est sublime comme une lumière automnale...Elle porte une robe noire et elle court dans le vent, sa longue chevelure noire flotte...Sur une autre elle est allongée sur le rebord d'une fontaine...Et il y a la mouvance des feuillages comme les mobiles...Il y a les nuances de couleur, les verts, les bleus de l'eau, l’ondoiement et son reflet...Suite à la contemplation de ses photos, dans un état qu'on appelle hypnagogique(sommeil avec une clef disait Dali) j'ai eu des visions...Et cela m'a inspiré, j'ai essayé de les retranscrire à ma manière. Parfois dans mes rêves j’entends des musiques sublimes (qu'on nomme musique des sphères j'avais lu dans un livre sur les rêves)...Je suis heureuse lorsque je me souviens de mes rêves, je les écris et je les analyse et ils m'inspirent même si ce sont parfois des cauchemars...Mais l'état hypnagogique n'a rien avoir avec un rêve, c'est toujours lumineux (chez moi) lorsque cela se manifeste, c'est une grâce divine...Étonnant que j'ai pu ressentir cela alors que mon âme est si tourmentée. Je crois que le livre que je lis en ce moment(la marche de Nina) et les toiles d'Odillon Redon que je regarde dans un livre d'histoire de l'art m'a mise en condition pour avoir cette d'expérience...Je regrette de ne pas être une plus grande artiste car j'aimerais savoir mieux les retranscrire...Et on ne fait jamais assez honneur...

 

Hier le nouvel album de Marianne Faithfull est sorti. Cette ballade reprend la pièce de William Shakespeare, Le songe d’une nuit d’été, Marianne Faithfull se mettant dans la peau de Puck, le personnage qui a pour mission de faire tomber amoureuse la reine Titania de la première personne qu’elle voit. Cette chanson est jolie (en collaboration avec Nick Cave), visuellement aussi...J’ai découvert le clip officiel. Mon dessin s’inspire aussi du récit que j’étais en train d’essayer de composer. Ce dessin est une composition aussi. Comme je le disais j’ai commencé par la chauve-souris en pensant à L. Mais il y a aussi la jeune fille et la licorne au pied des cyclamens mêlés aux feuilles de chênes et aux pommes de pin. La chauve-souris est couchée la tête en bas et son aile repliée sur elle et très détaillé. On voit les petits os comme les dessins des premiers avions. Je pense à Léonard de Vinci. On devine aussi la lumière. La transparence de l’aile. L’ombre du corps de la chauve-souris est reflété à l’intérieur de son aile. L’effet est surréaliste. Comme si sous ses ailes elle n’avait pas un corps mais deux corps…Comme si les ailes pouvaient abriter deux âmes. Les âmes-sœurs ? Ou son dédoublement. La robe de la jeune fille très longiligne est très détaillée. C’est un dessin de styliste. Je me suis même inspirée d’un dessin de robe de couturier. La robe étoile de neige dans la nuit. La licorne a les mêmes cheveux que la jeune fille mais un corps bleuté. Sa corne touche la jeune fille qui n’a pas de bouche, ni de nez. La licorne est très grande mais pas autant que la jeune fille. Et elle est bien moins frêle…Elle est plus corporelle que la fée.  Les couleurs, les encres on été ajoutés après…La forme de l’orque à été posé en dernier comme pour rééquilibrer le dessin. Il y a aussi la sphère orange qui est un ovni avec des escaliers et évoque un peu une méduse. Quelque chose d’un peu flottant comme une poche remplit d’air, s’envolant au vent. Il y a un numéro d’inscrit sur la sphère. C’était un numéro de téléphone que je n’ai pas effacé pour donner une touche énigmatique à cette forme. Est-ce un vaisseau spatial ? Ou un sous-marin ? C’est un peu l’univers de Jule Verne. Il y a une forme de porte ovale à cette sphère et un escalier/toboggan qui suit le mouvement de l’orque. La ligne forme une route sinueuse. Un S en forme de serpent. Je suis étonnée de mes compositions car les couleurs sont bien assemblés et mes compositions sont parfaites. Les lignes, le mouvement forme une sphère, une ronde…Un mouvement circulaire. Comme un rond dans l’eau et il y a un autre courant qui vient se mêler gracieusement. J’ai aussi dessiné une feuille morte en forme de papillon. « Les feuilles mortes ne sont pas mortes mais depuis elle a tant besoin de toi. » qu’il m’a écrit dans un rêve. Les couleurs de mon dessin  m’évoquent la nuit en Finlande avec ses aurores-boréales. La chauve-souris au centre du dessin, la tête en bas, me fait songer à une chrysalide ou à un nourrisson de mère nature qui va naître. Elle est entourée de bleu-nuit comme dans le ventre d’une mère.  La sphère m’évoque même un ovule féminin prêt à être fécondée.  Cette chauve-souris est face à l’arrière de la licorne qui a des jambes très musclés mais un corps un peu biscornu. A croire que la licorne va donner naissance à une chauve-souris ou a donné naissance. Ou c’est la chauve-souris qui va mettre enceinte la licorne. Dans mon récit Les centaurelles et Rock’n’roll  la licorne que chevauche Emily est noire et elle a des ailes de chauves-souris. Et lors de son enterrement un cheval noir accompagné d’une chauve-souris virevoltante rentre dans l’église. Dans mon récit les chevaux sont très sexués mais défendent Emily quand elle est en danger. Les chauves-souris y sont très présentes aussi mais en tant que figurantes…Ou plutôt comme une musique d’ambiance. Elles sont danseuses. L’orque apparait aussi car en lisère de forêt il y a l’océan…En fait j’ai toujours imaginé lors de mes balades au château de Beaufief qu’il y avait l’océan non loin. Car on voit la ligne d’horizon et les arbres sont surtout des résineux comme en bord de mer. Je pensais à une des lames de mon oracle « Les métamorphes ». Il y a des bouquets de cyclamens et des cèdres.  Au pied de la fée beaucoup de pourpre et de rouge…Je pensais à l’assassinat. L’assassinat du jeune homme SDF dans la forêt prés de chez moi mais aussi l’assassinat d’Emily (dans mon récit) par son grand-oncle nommé Centeau. Je faisais beaucoup de promenade la nuit dans cette forêt. En fait je voulais parler d’une mort symbolique. De ma propre mort. Mais la mort et la renaissance semblent si proches.  Ce mouvement circulaire évoque bien les cycles…Mon récit se passe en automne, dans une Finlande imaginaire et on entre en hiver à la mort d’Emily.

Hier je parlais avec la propriétaire. J’habite dans un très ancien bâtiment qui date du IX° siècle. J’habite rue des Maréchaux. A l’origine ses corps de bâtiments où je vis est un ancien écuyer. Et en face mon évier, qui donne sur une petite fenêtre, il y avait les écuries. De cette fenêtre, dans le jardin, il y a un petit carillon qui tinte au vent. C’est un dauphin. Je me souviens de la vidéo sous les flocons de neige au mois de février. Est-ce que les fantômes me parlent ? Etrange…Etrange. Je suis semblable à un cheval sauvage…C’est mon animal totem. Je suis Centaurelle.   

Les elles de Chauves-Souris
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