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26 mai 2023 5 26 /05 /mai /2023 19:08
 PHILIPPE CHARLES JACQUET

PHILIPPE CHARLES JACQUET

 

L’eau est transparente. Les rayons de « La Soleil » l’ont fait étinceler. On voit les galets sous l’eau. Le soleil fait briller l’or des grains de sable. Les poissons argentés s’approchent de la demoiselle attirés par son aura. Sa robe a des écailles bleues de sirène. Sa voix fut mise en fiole par une sorcière. Par amour on peut se sacrifier jusqu’au sang.  

 

L’ombre de la tour de La Lanterne tournoie sur elle-même, comme si le soleil se déplaçait trop vite. Une nuit qui tombe. Elle apparaît blanche, phosphorescente dans le noir cerclé de nuages. On pourrait apercevoir les marches de l’escalier tournoyant, les cheminées médiévales...C’est un temps hors du temps où toutes les époques se mélangent. Le temps des contes de fées. C’est aussi un basculement vers une dimension surnaturelle, celle d’une autre fréquence…Sirènia est passée par la porte de la tour de l’horloge sans savoir qu’elle est magique. Ses longs cheveux noirs aux reflets bleutés ondulaient à la manière des algues sous l’eau. Sirènia avait les mêmes cheveux que ceux de son papa. Mais elle avait la peau blanche de sa maman. La peau des gens du nord. « La Soleil » était dangereuse pour elle, même si elle aime la présence de cette déesse à la peau qui rayonne de ses faisceaux dorés. Une déesse très haute dans le ciel à la même hauteur que monsieur Lune qui lui était blond et pâle. Sans sa voix Sirénia s’était mise à écrire. Elle trempait sa plume de Corbeau dans ses larmes, dans sa nuit, dans le sang de ses menstrues. Et elle dessinait ce qui la tourmente : les tours de La Rochelle hantaient ses fantômes, elles les retenaient de ses chaînes historiques, de ses drames…Ils ne pouvaient jamais partir dans la lumière. Un jour La Belle Rochelaise, une noire comme « La Soleil » fût esclave de maison, elle était une lumière faible dans les caves, les souterrains sous la ville moyenâgeuse. Ses bijoux volés étaient retournés à l'océan. Ses œuvres au muséum d’histoire naturel.  

 

Dans ce rêve on n’avait pas vendu la maison de famille de Sirénia. La maison de ses grands-parents. Une maison longiligne suspendue sur une falaise. Avec un escalier abrupt pour descendre à la côte. Le figuier était devenu très grand. Il n’avait pas été arraché. Les promoteurs n’avaient pas déraciné la maison. La maison démolie à coup de bulldozeur.  

 

Dans ce rêve le jardin était naturel et splendide. Il y avait des chats au seuil du portail en fer forgé. Un chat ressemblait à un lapin blanc. Deux renardeaux se cachaient dans le buis. Sirénia entrait dans le jardin avec sa maman Madeline. Les volets de la maison étaient fermés. L’envie était d’ouvrir la maison en grand. Faire entrer l’air maritime. Dans l’air renfermé d’une maison close elle retrouverait ses souvenances. Cette senteur de poussière lui dirait : « c’est ton passé ». Un filet de lumière s’échapperait d’un interstice de volet et pour éclairer quoi ? Elle retrouverait les meubles, les objets perdus, les tableaux, les photos…Peut-être les escaliers seraient plus longs et il y aurait de nouvelles pièces à découvrir. Mais on ne se précipitait pas pour ouvrir car le jardin était enivrant et il fallait retrouver les clefs. Il y avait le jardin potager qui donnait sur la route, et le chemin de fer…Et le jardin face au coucher du soleil où l’on aperçoit Fort Boyard et Le Fort Enét, les îles : l’île madame, l’île d’Aix, l’île d’Oléron. Perchées en haut de l’escalier comme des oiseaux, sa mamie lui disait le nom des îles avec son doigt. Comme on peut citer le nom des étoiles et des constellations.  

 

Assise à la terrasse d’un café Sirénia racontait son rêve au poète… 

« J’ai lu que les lapins et les chats ont une symbolique similaire : celle du féminin, du sexe féminin…Le lapin a une symbolique plus ancienne, médiévale…Car les femmes étaient des reproductrices…Alors qu’avec les chats il y a une notion de plaisir… »  

 

Sirénia était en avance, elle était passée devant l’université où elle avait été étudiante. Elle était entrée dans la BU. Avait bu un café au caramel. Rien n’avait changé. Son ange était apparu devant elle. Le même visage enfantin. La neige sur ses paupières en amandes. Les cheveux tournoyants des filles de jadis. Comme si elles ne s’étaient pas vues depuis longtemps, la fille angélique lui dit d’un air enjoué et surpris : « Ma fée, tu es là ! Tu es revenue ! ».  La jeune femme fée : « Je ne t’avais pas abandonné, je n’ai rien oublié… »

 

Un peu ensommeillée et lunaire, elle traversa la passerelle pour s'éveiller des rêves, jeta un œil à la mer.

 

 

a suivre

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