Au dessus des guitares électriques,
Une voix fluette se détachait…
Avec ma voiture je traversais
La forêt, les K7 de Cranes étaient
Éparpillées sur le siège à côté de moi.
Il faisait nuit, c’était l’été,
Et mes rêves cheminaient.
Vêtue de sa robe blanche
Et si feutrée dans la nuit,
Une silhouette chevauchait
L’ancienne voie romaine.
La forme à cheval
Me fuyait mais me
Happait de par sa
Lanterne…
Avec une dose
De peur dans
Mon cœur.
J’empruntais
Le sentier et
Je l’appelais…
La musique était
Restée sur Play
Dans l’habitacle de
Mon Alfa-Roméo.
Pour pénétrer en
Un monde silencieux
En apparence…
Mon cœur au
Trot dans
Ma poitrine
Hachait un peu
Mon souffle :
Il galopait de
Pire en pire
A la poursuite
De cette forme
Equine.
Les ruines
D’un amphithéâtre
Gallo-Romain
S’agrippaient
A la pente,
Glissante,
Sur le côté…
Là dans un cercle,
Coiffée de fleurs
Échevelée, je chutais…
Un tourbillon de feuilles-
Surnaturelles m’encerclait…
Étourdie. Je m’évanouissais.
La silhouette translucide
A cheval, de sa voix
Me caressa le visage.
Une voix larmoyante
A la semblance
D’une source
Un aqueduc
Si souterrain,
Froissé de feuillage
Qui bruissent…
« Je suis Epona,
Et plus personne,
Pour m’honorer,
Je protégeais
La voie romaine et
Je veillais sur
Les bêtes ainsi
Que les voyageurs. »
Sa lanterne
Éclaboussait
Un clair
De lune.
Les étoiles dans les yeux,
Une lune dans la flaque de
Sang…La dame me veillait.
Le regard du cheval était
D’une tristesse insondable.
Le passé : un flux froid
Dans mon dos me quittait
Et la forme s’effaça…
Epona m’a fait oublier
Comme j’ai mal !
Les chansons
Sont en morceau
De verre en
Mon corps
Endolorie,
Je suis en sang
Projetée, hors
De mon véhicule.
Je flotte
Au dessus
De l’Alfa
Repliée contre
L’arbre…
*
Je m’éveille,
Je vois la lumière
D’un nouveau jour.
J’ai encore mal,
En ma carcasse,
Surtout à la tête.
Qui m’a sauvé ?!
Qui m’a sauvé ?!
Une dame en blanc
Est à mon chevet.