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1 février 2021 1 01 /02 /février /2021 19:22
Le lit bateau (suite et fin)
Le lit bateau (suite et fin)

*

Rosalie se parfume chaque jour de La Forêt enchantée: le présent du fantôme de Rose.

 

Dans les albums photos elle retrouve le portrait ovale de Rose: Une jeune fille au visage rond coiffée d'une couronne de tresses. Elle est élégante. Elle ressemble déjà a une femme. Elle paraît songeuse. Il y a une tristesse dans le regard. Les enfants d'autrefois n'avaient pas le temps de rester des enfants.

Il y a aussi des photos de classes. Rosalie reconnaît sa maman: sur l'une d'entre elles: Maud est beaucoup plus jeune que les autres enfants. Elle a les cheveux mi-longs, elle a un ruban dans ses cheveux, et elle est auprès de sa maman institutrice.

Sur une autre photographie on voit Élisabeth à son bureau. Une plume dans l'encrier. Un grand cahier ouvert...Une pille de livres à gauche. Un tableau noir derrière elle. Une grande règle et une équerre accrochées au mur, à droite du tableau.

Élisabeth paraît épanouie dans son travail. Elle est souriante et elle semble dynamique.

 

Un soir, dans la pénombre de sa chambre, Rosalie tente de refaire marcher l'appareil qui lit les diapositifs. C'est l'ampoule qui ne fonctionnait plus. Mais par magie l'appareil s'enclenche avec un léger grésillement si singulier comme dans une salle de cinéma d'autrefois: c'est le bruissement de la nostalgie. C'est un rouage qui s'engendre, une rotation, le roulement d'un voyage dans le passé. La poussière en suspension est dorée dans le faisceau lumineux. Ce faisceau lumineux éclaire son profil: son ombre se projette entre le mur et l'écran. Rosalie introduit les bandelettes d'images, elle choisit la boite où il y a écrit Rose dessus: dans chaque boite il y a des séries plus ou moins longues. Peu de souvenirs concernant Rose. Rosalie replace l'appareil et fait quelques réglages afin que les images apparaissent droites et qu'elles soient projetées sur l'écran.

 

Rose apparaît de dos dans une prairie au côté de deux chèvres. Elle a les cheveux détachés et porte une longue robe assez simple. Plus loin on devine une maison un peu caché par un chêne qui semble très âgé.

Sur la suivante, elle est de profil dans la prairie et elle caresse le museau d'une chèvre et elle est à l'ombre de ce gros chêne.

Sur une autre diapositif, on voit Rose au côté d'un jeune homme. Il a un visage fin comme ceux des jeunes filles mais il semble très grand et il a un corps athlétique. Son visage fin, ses cheveux clairs, son regard un peu perdu dans le lointain lui donne un air angélique. Ils sont assis contre le chêne. Les deux chèvres apparaissent de dos et elles broutent. Leurs petites queues évoquent celles des daims. Sur cette photo on perçoit l'innocence de ces deux jeunes gens. Rose apparaît plus insouciante. Elle semble moins songeuse que sur le portrait ovale de petite taille. Sur le portrait ovale l'inquiétude qui la ronge l'a fait paraître plus âgée. Alors que sur cette diapositive ce sont deux enfants. Les photos ne sont pas datés mais Rosalie imagine que le portrait ovale a été fait durant la guerre. Alexandre devait être absent. Ses grands yeux noirs(ils sont sombres sur la photographie en noir et blanc alors qu'elle avait peut-être en réalité les yeux noisettes ou bien verts ou même bleus) sont insondables. La photo est très contrastée. L'ombre assombrit le contour des yeux et creuse les joues. Le fort contraste révèle quelque chose de tragique. Il y a une profonde mélancolie. Le sourire de Rose y est un peu triste.

 

Rosalie redécouvre le portrait de Rose mais très agrandie où elle est devant le sapin de noël tenant dans ses mains le flacon délicat. L'ovale de la tête est légèrement incliné, les yeux sont humides comme emplis de larmes: chose qu'on ne perçoit pas sur la photographie de petite taille. Les longues boucles cascadent les épaules.

Sur la dernière diapositif on voit Rose assise dans la cuisine, un chaudron est posé sur le feu dans la cheminé. Il y a sa mère Martha qui pose auprès d'elle, elle est debout. Mère et fille se ressemblent un peu. Même air de famille. Même coiffure: couronne de tresses. Même façon de s'habiller. La mère est juste plus âgée, plus fatiguée et légèrement plus ronde que la jeune-fille.

 

L'appareil revient au début de la série où Rose est de dos dans la prairie auprès de ses chèvres. Elle porte une longue robe de couleur clair sans motif. Les deux suivantes semblent avoir étaient prises le même jour: celle où elle est de profil et caresse la chèvre et l'autre où elle est adossée au chêne avec son ami Alexandre. C'est le même décor, la même luminosité, elle est coiffée de la même façon et porte la même robe. Les deux premières photos auraient pu êtres prises par Alexandre.

 

Rosalie a envie de mettre une autre série d'images dans le rétroprojecteur. Elle ôte la bande d'images pour en choisir une autre. Il y a dans la boite en carton d'autres petites boites de différentes tailles et des enveloppes. Sur l'une des enveloppe il y a écrit photo de mariage d’Élisabeth et de Renaud. Rosalie reconnaît bien l'écriture de sa grand-mère. Une écriture très appliquée mais un peu impersonnelle: celle d'une institutrice. Les lettres sont parfaites comme dans les cahiers d'écriture pour apprendre à former les lettres. Elle aperçoit la première image de mariage mais aussitôt la lampe du rétroprojecteur se brise en petits morceaux- éparses.

 

Elle n'avait donc pas rêvé l'appareil dysfonctionne bel et bien depuis un long moment. Pourtant elle a pût observer les souvenirs qui concernent Rose comme si son âme avait voulu qu'elle les voit.

 

Elle a juste pu apercevoir Élisabeth et Renaud sortant de la mairie. Elisabeth coiffée d'un très long voile transparent. La petite fille Maud qui paraît espiègle sur cette image court après le voile de sa maman et semble vouloir en attraper l’extrémité car cela l'amuse. Il ne traîne pas par terre car un vent léger le soulève. Élisabeth tient dans ses main un bouquet de fleurs.

 

Après avoir ramassé les débris de verre Rosalie décide de s'installer à son bureau. Elle allume sa lampe de chevet et utilise une loupe pour découvrir les autres diapositifs mais c'est peine perdu d'avance, elle ne voit presque rien, ses yeux se fatiguent et elle perd patience. Rosalie ne persévère pas car elle a vu ce qu'elle avait envie de découvrir: la mémoire de Rose. Où des fragments de cette mémoire.

Rosalie ignore si elle peut retrouver un autre appareil pour lire les diapositifs ou faire réparer celui-ci.

 

*

 

Rosalie se contemple dans le reflet de l'eau au fond du puits.

Il y a la voix d'un chien qui semble aboyer dedans.

C'est pour cela qu'elle s'est penchée.

Les pépites d'or prisonnières des pierres scintillent.

Dans ce reflet elle est coiffée d'une couronne de rose comme une jeune fille d’antan.

Peut-être est-ce Rose?

 

Elle appelle: «Rose»

Et l'écho lui répond «Rose» ou bien l'écho la nome ainsi.

Rosalie ne sait plus qui elle est? Rosalie a peur du vide et elle perd l'équilibre.

Elle fait une chute dans le trou noir. La chute lui paraît infinie. le puits semble très profond.

Comment se fait-il que la chute ne la réveille pas?! D'habitude quand elle en rêve elle s'éveille en sursaut à bord de son lit bateau.

L'eau éclabousse en forme de fleur à son contact, la laissant entrer. Rosalie est sous l'eau. Elle réalise qu'elle peut respirer: des branchies s'ouvrent et se ferment au niveau des côtes. Et des écailles argentées apparaissent sur la peau.

Quand elle refait surface un petit chien roux est sur la rive du ruisseau. Elle entend quelqu'un l'appeler. «Pan Perdu où est tu?». C'est la voix d'une jeune homme semblant venir du bosquet d'arbres. Rosalie à l'impression de reconnaître cette voix et de reconnaître aussi cet endroit comme si c'était un lointain souvenir qui se réanimait. Rosalie n'a pas envie d'être vue. Elle se replonge dans l'eau en espérant qu'il s'en aille au plus vite. Elle aurait honte: avec sa peau recouverte d'écailles elle a l'air d'une créature. Pan Perdu est intrigué et le jeune homme à beau l'appeler il ne veut pas s'en aller. Rosalie sort de l'eau et se cache dans un buisson. Elle s'accroupit. Étrangement aussitôt qu'elle sort de l'eau, aussitôt sa peau n'est plus recouverte d'écaille et à la place elle est vêtue d'une longue robe mauve d'un autre temps. Pan Perdu passe sous le buisson en creusant la terre et l'a rejoint. Il lui lèche la main. Le jeune homme qui cherche Pan Perdu s'approche et semble la deviner. Elle frissonne derrière les feuillages. Rosalie le reconnaît. Il s'agit d'Alexandre: le jeune homme de la photo. Alexandre la prend pour Rose.

 

-Rose que fais-tu là?

 

Rosalie est un peu troublée alors elle ne lui dit rien. Elle ne sait plus qui elle est? Même si elle sait qu'elle est liée à Rose. Rosalie se lève et contourne le buisson pour rejoindre le jeune homme. Alexandre porte une fragrance qui ressemble à la senteur des cèdres. Rosalie se souvient que les parents d'Alexandre travaillaient dans une boutique où l'on vend des parfums. La jeune fille suit le garçon et reconnaît l'endroit où elle est allée avec sa mère. C'est la maison où habite Rose. Alexandre lui prend doucement la main et Pan Perdu les suit docilement. C'est étrange de se sentir amoureuse. Elle a des papillons dans le cœur. Rosalie remarque que la campagne est beaucoup plus boisée. Il n'y a pas de grands-champs cultivés. Justes quelques prairies. Ils traversent celle qui mène à la petite maison. La jeune fille reconnaît le chêne de la photographie. Pan Perdu ignore les chèvres et se dirige vers le vieil arbre. Alexandre veut aller à la maison. Par la fenêtre, Rosalie devine les flammes d'un feu de cheminée et une femme s'approche de la fenêtre. C'est Martha la mère de Rose. Rosalie la reconnaît. Martha paraît inquiète. Elle est fatiguée.

Rosalie aperçoit ce puits. Elle le regarde sans rien ressentir de particulier. Pourtant c'est là que Rose s'est tuée. Rosalie, elle, se souvient de sa chute. Ce n'était pas comme le suicide de Rose, pour Rosalie c'est plutôt comme une porte sur le passé.

Rosalie n'a jamais vu Pan Perdu sur les photos et n'a pas entendu parler de ce petit chien. Elle se demande pourquoi il s’appelle ainsi? C'est sans doute un chien qui a été retrouvé vu le nom. Elle décide de le suivre...Car si elle s'écoutait elle irait jusqu'au puits. Elle s'imagine à son rebord, les mains posées sur les pierres, le corps légèrement penché pour deviner sa profondeur et se regarder dans le reflet noir de cette eau. Cela l'effraye et la fascine en même temps. Elle se le reproche car elle pense que c'est un peu malsain.

 

Mais le chien se dirige vers l'arbre alors Rosalie le suit. Un cœur est gravé sur le tronc de l'arbre alors cela l'attire, elle lit les initiales R+A qui entoure le cœur. Elle veut s'approcher et sa main veut caresser ce symbole d'amour mais elle chute dans un terrier.

 

Elle s'éveille en sursaut dans son lit. L'armoire à glace est ouverte.

Était-elle fermée? L'armoire et le lit a été fait dans ce chêne. Est-ce que l'âme de cette arbre veut lui raconter des histoires. C’était un chêne qui veillait sur la maison et sur la famille.

Dans la pénombre de sa chambre elle se devine dans le miroir.

Le tiroir de l’armoire à glace s'ouvre tout seul et une photographie tombe en virevoltant à la manière des feuilles mortes. Rosalie se lève pour la ramasser et allume sa lampe de chevet. Elle voit Pan Perdu auprès de Rose et d'Alexandre. Ils sont à l'ombre du vieux chêne qui semble sage. Rosalie s'assoit sur son lit et retourne la photographie, elle lit: Pan Perdu, nommé ainsi car retrouvé au bord de la route, à l'orée de la forêt.

 

*

 

Tout en buvant mon café j'ai fais des recherches sur internet. Je ne connais pas le nom de famille d'Alexandre. J'ai trouvé une boutique qui s’appelle Féerie d’antan non loin de Rufflec, elle est aussi musée du flacon à parfum(à l'étage) mais ils continuent à vendre de nouvelles fragrances et divers produits de beauté. C'est la famille Davy qui tient cette boutique depuis 1900. C'est une famille originaire d’Amérique. Sur les photos j'ai remarqué son charme d'autrefois. Sa boiserie peinte en mauve, ses miroirs ovales. J'ai recherché l'itinéraire sur Google maps.

 

J'y suis allée. J'ai trouvé facilement à me garer devant. Derrière la vitrine je voyais la gueule d'un petit chien qui ressemble étrangement à Pan Perdu. Un chien roux aux longs poils ressemblant presque à un renard. Un homme âgé d'une trentaine d’années m'a ouvert. Il avait un air de famille avec Alexandre. J'étais troublée. Le chien était particulièrement affectueux avec moi comme si j'étais une personne de la famille.. J'ai failli faire un malaise quand il l'a appelé Petit Pan. Le jeune homme m'a trouvé pâle. Il m'a demandé si ça va?

 

Dans mon sac j'ai mit dans une petite boite en carton Forêt Enchanté. Ainsi que des photographies dans une enveloppe:celle où Rose est devant le sapin de noël et tient le flacon de parfum dans ses mains. Et les deux autres où Alexandre apparaît dessus. Ainsi que la lettre de Rose adressée à Marie, comme une prière où elle parle de son ami Alexandre. Je n'y suis pas allée par quatre chemins: «Je fais des recherche sur ma famille, en particulier sur Rose.»

Je lui ai montré le flacon de parfum Forêt Enchanté. C'est un parfum très rare d’après lui. Il m'a fait visiter le petit musée à l'étage qui est un endroit très délicat. Féerique. On y monte par un simple escalier en bois. Forêt enchanté fait parti de la collection. Sous un faisceau de lumière le flacon étincelait comme un diamant. Je lui ai fait voir la photo de Rose, celle devant le sapin: il trouve que je lui ressemble beaucoup. Lui aussi ressemble étrangement à Alexandre et Petit Pan est semblable à Pan Perdu. Je lui en ai parlé. Intrigué il m'a invité dans l’arrière boutique et m'a préparé du thé. Du thé noir en vrac, à la framboise.

 

Le jeune homme qui tient la boutique s’appelle Alexie! Alexandre, Alexie ça se ressemble. Rosalie, Rose. Petit Pan, Pan Perdu... C'est comme une renaissance.

Alexie avait déjà vu les photographies que je lui ai apporté: elles étaient chez son grand-père John qui est décédé. Alexie était très ému à la lecture de la lettre de Rose. Mais nous ne savons pas quoi nous dire. La réalité dépasse la fiction et ses anciennes histoires sont des drames familiaux que nous portons inconsciemment. Surtout qu'il y a des non dits alors les fantômes restent...Où quelque chose qui hante. Un peu à l'image d'un ancien carrousel, il tourne sur lui même ensorcelé par le son de sa berceuse revenante de music box.

 

Le portrait ovale d'Alexandre (accroché dans la petite cuisine) semblait nous observer avec un regard malicieux. Il avait d'épais sourcils donnant un côté sauvage à se visage doux et fin. Je me suis approchée de plus prés pour l'observer. Le portrait semblait avoir écouté attentivement la lecture de la lettre écrite par Rose. Elle s'adresse à lui.

 

«Qui es-tu par rapport à lui?Murmura Rosalie d'un air énigmatique. Rosalie un peu rêveuse semblait s'adresser à Alexandre mais c'est Alexie qui a répondu à sa question.

-John était le père d'Alexandre mais Alexandre est mort très jeune à la guerre. Il y a des photographies mais papy ne parlait pas.

-Rose s'est suicidée en se jetant dans le puits. Élisabeth ma grand-mère ne savait pas que son père avait eu une sœur.

-Je ne savais pas que Rose s'est tuée. C'est triste.»

 

Un passé persiste dans le présent. Nous sommes nés des fantômes, nous sommes des doubles. Nous sommes semblables a eux mais légèrement modifiés. Un peu comme si le ciel nous attribuait une deuxième chance car quelque chose à été rompu dans le passé. L'amour a été empêché et nous sommes partis trop tôt.

 

Je suis allée avec Petit Pan et Alexie à la maison où vivait Rose.Ce lieu se souvient des amoureux Rose et Alexandre. Et il se souvient de Pan Perdu. Le chêne est coupé mais il y a un singe caché dans l'armoire de mamie. Un singe caché dans le placard est une expression. Une image pour parler des secrets de famille.

 

Peut-être faut-il résoudre l’énigme pour que la famille soit en paix. Je me suis garée devant la maison de Rose, Alexie s'est volatilisé! Pourtant il était assis à côté de moi et nous bavardions. De quoi est-ce que nous parlions? Je ne m'en souviens pas précisément mais nous étions en train d'imaginer la vie amoureuse de Rose et d'Alexandre. Petit Pan était toujours là, assit dignement sur le siège arrière. Alexie n'y était plus. Je l'ai cherché aux alentours de la maison avec Petit Pan. Comme si il avait pu descendre de la voiture précipitamment. Mais je ne l'ai pas cherché longtemps, je n'y croyais plus vraiment et je me sentais fatiguée comme quelqu'un de mal réveillé. J'ai regardé au fond du puits: une forêt y était reflétée mais le jeune homme n'y était pas.

 

Je suis retournée à la boutique, le musée du flacon à parfum était fermé. Il avait l'air fermé définitivement depuis quelques années. Le store métallique était baissé. La devanture mauve était écaillée, les écritures effacées. A travers la vitre je ne voyais rien mise à part la pénombre.

 

Je me souviens que lorsque j'y suis allée avec ma mère le puits était condamné. Je ne peux donc pas y voir de l'eau pour de vrai, je ne peux pas y voir des branchages d'arbres et des silhouettes reflétées.

 

En errance dans mon rêve éveillé j'ai aperçu un reflet de forêt au fond du puits.

Il n'y avait pas l'image d'Alexandre.

La forêt se fait rare dans cette immensité de terres cultivés et de cieux infinis.

La forêt c'est du passé.

 

J'ai ramené Petit-Pan à la maison qui dort avec moi en boule dans le lit bateau.

Il est bien réel. Cette petite boule de poil est toute chaude.

Mon chat Flocon dort en boule contre lui et il souhaite nous suivre dans nos balades mais nous allons si loin que Flocon doit garder la maison.

 

Rose dans le miroir m'a révélé qu'en portant la fragrance j'allais retrouver l'âme d'Alexandre comme une magie. Je l'ai retrouvé mais d'une façon inattendue: Alexandre n'est plus de ce monde. Je n'ai pas retrouvé un amour du passé. C'était juste un flash devant mes yeux. Mais Petit Pan existe. Du mystère demeure mais une âme sombre s'est soulevée au dessus de moi pour rejoindre le ciel. Depuis j'y pense un peu moins. Je connais un peu mieux l'histoire de ma famille, c'est cela l'essentiel.

 

Je m’appelle Rosalie et je me balade avec Petit Pan à la plage.

Petit Pan me vient d'un pays magique, d'un passé, d'une forêt, il ne se souvient probablement de rien mais au fond de ses grandes pupilles noires il y a une mémoire. Petit Pan semble apercevoir des fantômes et les regarde comme si c'était des êtres faits de sang et de chair. Il ne fait pas la différence. Pour lui les apparitions sont naturels et non surnaturels. Ma main porte la bague émeraude de ma grand-mère, je caresse Petit Pan qui vit l'instant présent malgré son regard abyssale. Parfois, au retour d'une balade, Petit Pan retrouve le chat flocon sur le linge dans l'armoire. Petit Pan le lèche pour le réveiller, le chat ronronne. Peut-être ils s'amusent à passer de l'autre côté car l'armoire est magique. Et le lit aussi: mon sommeil y est un peu perturbé et ma réalité chamboulée.

Le lit bateau (suite et fin)
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